180 jours.
C’est la durée qui s’écoule entre la naissance d’un porc et sa mise à mort à l’abattoir.
180 jours.
6 mois.
1/2 année.
180 jours, c’est aussi le nombre de jours qui vont faire basculer la vie d’un homme.
6 mois.
1/2 année.
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Martin est prof de philo à l’université. Bientôt la quarantaine. Plutôt sérieux, un brin réservé, un intellectuel qu’on devine de gauche modérée et ancien souffre-douleur d’ados en mal de cruauté pendant ses années lycée – ni activiste, ni particulièrement engagé, bref, à mille lieues du profil d’un militant de la cause animale tel qu’on pourrait l’imaginer. Son côté victime, il ne l’a peut-être pas bien digéré mais il l’a mis provisoirement de côté pour vivre une jolie histoire d’amour avec Elsa, une journaliste aussi séduisante qu’enjouée.
Tout commence lorsque, au dîner où Martin et Elsa reçoivent Dionys Marco, le directeur du département de philosophie, et sa fille de dix-huit ans, cette dernière lâche un ‘je ne mange pas d’animaux morts’ devant l’assiette de jambon qu’on lui tend. Evidemment, on s’en serait douté, ça jette un froid. Si la dispute qui s’en suivra et le repas manqué seront assez vite oubliés, cet événement n’en constituera pas moins l’entrée de Martin dans ce que personne ne veut voir.
Est-ce parce qu’il est intrigué par cette ancienne ado braquée avec laquelle il souhaiterait se réconcilier ou bien parce qu’il pressent que le thème est porteur ? Toujours est-il que Dionys Marco décide de lancer un séminaire sur l’animal à la rentrée prochaine. Il le confie à Martin, spécialiste du pessimisme et des causes perdues, lui-même interpellé par l’épisode du dîner. En acceptant, Martin s’engage à aller visiter un élevage industriel de porcs afin de faire part de sa propre expérience auprès des étudiants. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’avec cette visite, il y a un avant et un après.
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Alors, certes, on a envie de se dire : un livre sur les porcs et l’abattoir, glauque et moralisateur à souhait – non merci ! Et pourtant… vous auriez tort de vous dire cela car 180 jours n’a rien à voir avec un manuel de propagande de la Peta, où détails sordides avoisineraient avec réquisitoires accusateurs adressés aux ‘mangeurs d’animaux’. 180 jours n’est pas un pamphlet végétarien destiné à vous inspirer horreur et pitié. D’ailleurs, le mot même est à peine prononcé. On comprend seulement qu’au fur et à mesure des pages, la viande se fait rare dans les assiettes de ceux qui ont été parmi les bêtes.
Non, 180 jours, c’est avant tout un roman, un roman qui oscille parfois avec l’enquête sociologique, mais sans jamais rien perdre de son rythme haletant, de son phrasé qui vous percute comme vous percute de plein fouet la réalité surnaturelle des 15.000 cochons de l’élevage dans lequel nous entrons. Des animaux, ou plutôt ‘unités’ comme le veut le vocabulaire de rigueur, dont les maux envahissent l’air de leurs cris infernaux comme ils envahissent le corps de ceux qui travaillent à la porcherie et en détruisent petit à petit la chair et l’âme. Car, dans l’élevage industriel, il ne semble pas y avoir grand choix : soit partir au plus vite, se sauver, fuir cette réalité afin de se préserver, soit rester et perdre la raison, ou, pire, la capacité à ressentir.
Fuir, c’est le choix de Camélia, un porcher que Martin rencontre et avec qui il lie d’amitié. Camélia que la porcherie dévore à petit feu, Camélia, fasciné par celle qu’il a baptisée Marina, la truie intelligente qui, sitôt ses petits nés, les a assassinés. Est-ce pour qu’ils n’aient jamais à connaître l’enfer de ces 180 jours ? L’auteur, pudique, ne le dit pas et nous laisse tout loisir d’imaginer ce que l’on voudra y voir. Camélia, cependant, est happé par cette réalité qui ne le quitte pas et qui semble par moment faire corps avec lui. Parviendra-t-il à lui échapper ?
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La porcherie, c’est aussi le monde qui dérange, celui qu’il faut taire. C’est la réalité que Martin veut dire, la vérité absurde qu’il voudrait voir éclater au grand jour. Pourtant, il comprendra vite qu’au dehors, les gens ne veulent pas voir, pas entendre, pas savoir – un conflit qui, tout au long du récit, le déchirera comme il déchirera son couple, partagé entre la volonté de fermer les yeux et celle d’oser regarder.
180 jours, ce n’est donc pas un discours éculé sur les horreurs de la filière porcine. C’est même presque plus qu’un roman : c’est une exploration, une quête, un voyage initiatique de l’autre côté, ce côté monstrueux et fascinant dont on ne sort pas indemne. Au fil des mots, nous nous glissons parmi les bêtes – nos semblables. Nous les observons d’abord avec intérêt et curiosité. On se sent parfois intrusif avec ces porcs que l’on devine de plus en plus proches de nous et que l’on voit meurtris, violés, tués. Car là où Isabelle Sorente réussit un coup de maître, c’est en nous faisant comprendre, petit à petit, l’intelligence et la sensibilité de ces animaux dont les hommes usent comme des objets. Là où d’autres nous feraient un traité d’éthologie, elle laisse se développer l’empathie, doucement, presque à notre insu.
180 jours, c’est le temps qu’il faut pour passer de la mise à bas à la mise à mort, mais c’est aussi un roman d’une rare force, qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas, un roman qui fait entendre la voix des oubliés, ceux pour qui l’on ferait bien d’ouvrir parfois un peu plus grand les yeux.
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J’espère que cette critique a pu vous intéresser et, qui sait, donner l’idée de lire ce livre… N’hésitez pas à me faire part de vos impressions et, si jamais vous l’avez déjà lu, de me dire ce que vous en avez pensé !
Si vous voulez aller plus loin, retrouvez Isabelle Sorente interviewée par Vegeshopper. De mon côté, j’en profite pour remercier Clairette qui m’a permis de découvrir ce magnifique livre !
180 jours
Isabelle Sorente
Edition Jean-Claude Lattès
460 p., 20 €
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77 comments
je ne sais pas si j’ai envie de le lire….j’ai un peu peur de faire des cauchemars après, en fait….L’offrir pour Noel, peut être…
Alors, c’est un livre marquant, ça, c’est sûr, et je t’avoue que je n’avais pas toujours très envie de dormir après l’avoir lu… mais il vaut le coup !
Merci Ophélie, visiblement ce n’était pas un pavé dans la mare…
Oh que non ! 😉
Merci Ophélie pour cette critique fort intéressante, captivante et me donnant envie de lire ce bouquin sur le champs. Je vais tenter de le trouver alors…merci encore 🙂
J’espère que tu pourras te le procurer au Québec !
Très bel article. Je tombe sur la photo du cochon, je la regarde et je me dis: mais COMMENT peut-on tuer ça?
Il n’y a pas besoin d’arguments pour le végétarisme, suffit de se regarder soi-même. Se regarder les manger, ça devrait suffire. Mais les gens ne veulent pas se voir.
Oui, c’est exactement ça. Mais il faut dire que les œillères de la société sont telles… difficile d’apprendre à les ôter.
Belle critique, je note sur ma liste de livres à lire.
Personnellement, je ne suis pas spécialement pour le végétalisme, mais je le comprends. Par contre, un véritable respect de l’animal, voilà ce qui se perd. Depuis toute petite, chez mes grands parents agriculteurs, on mange des animaux qu’on élève, et c’est un vrai respect pour l’animal qui va mourir pour nous nourrir. Les bêtes sont en plein air (ou au chaud, l’hiver), et presque rien n’est laissé lors de l’abattage, et les animaux ont eu une belle vie (pour le coup, 2, 3, voir 5 ans parfois pour les cochons). Je crois même que s’ils en trouvaient l’utilité, mes grands parents récupéreraient les os pour faire des outils, comme les hommes préhistoriques. Quand je vois les conditions d’élevage des animaux de nos jours, les conditions d’abattage, où même le gaspillage lorsqu’on abat des animaux, c’est ça qui me navre réellement. Du coup, je ne mange que ce que ma grand-mère me rapporte parfois, et ça me suffit. Du fait maison, à taille humaine, sans gaspillage, avec respect ^^
Si cela peut te »rassurer’, l’auteur elle-même n’est pas végétarienne (voir interview). Je ne mange moi-même pas d’animaux et ne suis pas wellfariste, mais je comprends l’élevage de toute petite taille, en vue d’une consommation familiale ou micro-locale, où tout des animaux est ensuite utilisé à la fois par respect pour sa mort et par besoin.
Une toute petite chose cependant : en temps normal, un cochon peut tout de même vivre entre 12 et 18 ans, et il n’est pas rare d’en voir aller jusqu’à 25 ans…
Merci pour ce message, je vais lire le livre, je suis quelqu’un qui connait toutes ces choses et qui préfère encore faire comme si je ne savais pas et ne veux pas « trop » ouvrir les yeux, mais je lirai le livre. MERCI
Un grand merci à vous de vouloir le lire, du fond du cœur.
La romantique en moi se demande ce qu’il advient du couple d’Elsa et Martin… Cela finit-il mal ? Elsa ne renonce pas au jambon ? Merci, Ophélie, j’apprécie beaucoup ce type d’articles. Autant j’ai regardé et regarde pas mal de documentaires engagés, autant je trouve la littérature moins riche (ou alors, je ne sais pas où chercher !). Merci pour cette critique littéraire digne des meilleurs journalistes !
Hi Hi, je suis comme toi, dès qu’il y a une histoire d’amour, je frémis… Bon, je ne t’en dirai pas plus… Il ne te reste qu’à le lire pour savoir s’ils se sépareront pour cause de steak incompatible ou bien s’ils se marieront et auront plein de petits porcelets !…
Pour la littérature, j’en ai beaucoup lu à mes débuts (et je continue encore !) et la qualité est très variable. J’aimerais beaucoup développer davantage le rayon ‘bibliothèque’ de ce blog, mon péché mignon… Un très grand merci pour tes mots, tu ne peux pas savoir combien ils me touchent !
Oui, je vois ce que tu veux dire, par exemple j’avais lu un livre-pamphlet contre le lait de vache mais tellement mal écrit et se voulant scientifique avec tant d’approximations que, bien que je sois convaincue, j’ai réellement pensé que c’était contre-productif de faire lire cet ouvrage à des buveurs de lait. Dommage… Mais sous la forme de romans, j’ignorais que cela existe donc une nouvelle piste à explorer !
Je crois que je devine de quel livre tu parles… mais je ne l’ai pas lu. Moi, c’est ça qui me fait un peu peur (et elle m’a contactée, d’ailleurs).
Et bien, pour remonter un peu le niveau, il ne nous reste plus qu’à les écrire, ces livres ! 😉
ça c’est une excellente idée, tu écris très bien, tes articles sont bien renseignés, et tu ne fais pas fanatique agressive comme certaines blogueuses vegan que je ne citerais pas… Bref, tu devrais tenter d’écrire un livre, je suis sûre que ça serait bien plus intéressant que ce qu’on trouve actuellement sur le sujet 🙂 Moi je l’achèterais en tout cas !
Oh, c’est adorable !
Bon, je te réserve ma première dédicace alors ! 😉
J’ai revisionné le film « Samsara » aujourd’hui et votre article fait écho au souvenir que j’en ai gardé…quand je vois la manière dont les animaux sont traités à l’abattoir, je suis heureuse de ne plus rien avoir à faire avec ça aujourd’hui.
Après, c’est bien si le livre aborde la chose d’un angle sensible, et non pas de celui d’une propagande de la PETA. Même si je ne mange pas de viande (quand ça m’arrive ça relève vraiment de l’exception), j’estime que chacun a le droit de faire ses propres choix et d’avoir ses propres opinions. Je n’impose pas mon point de vue en somme, et tout le monde sait à quel point les gens sont imperméables aux discours moralisateurs…
Je ne connais pas du tout Samsara, je pars à sa recherche !
Oui, c’est ce que j’ai beaucoup aimé dans ce livre : pas de jugements, pas de leçons à asséner, pas non plus de conclusions martelées ni de tentatives maladroites d’inspirer la pitié L’auteur nous laisse entièrement libre de forger notre propre opinion, et je pense que la réception de ce livre peut ainsi avoir des effets très variés selon les lecteurs. Donc, pas un livre pour taper sur le ‘méchant carnassier’ mais un livre intelligent et fort qui vaut le détour !
Merci Ophélie !! Je vais me mettre à sa recherche en Amérique du Nord 🙂
Trouvé facilement finalement 😀
C’est vrai ? Oh, super !
J’avais découpé une coupure de presse qui en parlait et je l’avais collée sur ma liste des « bouquins à lire un jour », mais ton article me donne envie de me le procurer urgemment.
J’espère qu’il te plaira. C’est bientôt Noël : il peut se placer aisément sur une liste… 😉
Je vais le lire. Et puis si ça vous intéresse… allez voir sur le site de L214… Ils défendent les animaux. C’est assez dur, mais parfois il faut être choqué pour changer. Attention à la vidéo sur les chevaux. Je suis une amoureuse de ceux-ci, et me voilà le cœur brisé.
Je connais bien L214, ils font du bon boulot. Heureusement qu’une telle association existe, pour faire bouger les lignes dans la société française.
Coucou, tu m’as donné envie de lire ce livre avec ta critique, c’est bete qu’il soit un peu cher pour mes moyens d’étudiante… Merci du partage 🙂
Merci Gwenaelle, chez moi, c’était un cadeau… il sortira peut-être bientôt en poche ? Ou bien comme cadeau de Noël ?..
Les bibliothèques résolvent ce genre de problèmes que je rencontre aussi…
Tout à fait, merci Sardine ! 😉
Une critique qui me donne envie de faire un pas de plus vers une alimentation sans produit animal … Mais je sais pas si j’ai envie de lire ce livre de suite bien qu’il m’ait l’air fort intéressant. Je vais me laisser du temps ^^
Prends ton temps, mieux vaut aller à son rythme, mais garde-le dans un coin de ta tête…
Oh ça je ne risque pas de l’oublier !
Waaaa ! Merci pour ce partage !
Je t’en prie Loetitia !
Je pense que l’exemple du porc est d’autant plus frappant qu’il est biologiquement très proche de nous. Il paraît que nos chairs ont également la même saveur!!! Les plus « sauvages » ne sont pas toujours ceux qu’on croit…
La critique est alléchante. Vais le lire.
Oui, tout à fait, je crois que c’est l’une des espèces biologiquement les plus proches de l’homme (pas étonnant qu’on utilise les organes des cochons en médecine et pharmacologie, d’ailleurs…)
C’est apparemment un ouvrage qui cartonne: il fait l’objet de trois réservations à la bibliothèque de ma région! J’attendrai, donc.
C’est vrai, déjà ?.. Waow, c’est bon signe !
Je vais le lire, c’est sûr !
Ah, ça me fait très plaisir Nadine !
Je viens de refermer ce livre. Bouleversée, je me demande à qui je peux le recommander !
« 180 jours » ne pose pas la question du végétarisme, mais aborde un sujet plus difficile à appréhender : le spécisme. Ce livre nous fait prendre conscience de la vie misérable des animaux d’élevage, nous fait passer de l’autre coté du miroir. Même sous sa forme romanesque, il est difficile de le conseiller : j’ai essayé auprès de 2 personnes, grands lecteurs qui ont refusé car il ne veulent pas savoir ! Pourtant, sa force est de pénétrer dans l’Enfer que partagent des « Camélia » et des « Marina » : derrière ces murs, dans le processus de la fabrication de viande, des porcs aux opérateurs, il y a-t’il vraiment des êtres vivants ?
Merci Ophélie pour ce bel article, si bien illustré. De Chair et de Lait en parle également et c’est sur son conseil que j’ai lu « 180 jours » : http://dechairetdelait.wordpress.com/2013/10/27/180-jours/
A bientôt
Merci Natalie, merci beaucoup de ton témoignage, je suis ravie d’échanger avec quelqu’un qui a lu ce livre et à qui celui-ci a fait autant d’effet.
C’est exactement ça, tu as trouvé les mots justes (mince, tu aurais dû écrire cette critique à ma place ! 😉 ) et ce que j’ai aimé particulièrement, c’est que ce passage se fait avec une subtilité étonnante : nous sommes déjà de l’autre côté du miroir sans même nous en être rendu compte, tout comme Martin ce cheminement presque malgré lui et ne peut ensuite plus reculer.
J’avais vu l’article de Chair et de Lait mais je ne l’avais pas encore lu justement : je préfère n’avoir aucune autre opinion qui pourrait influencer la mienne avant de rendre compte d’un livre ou d’une oeuvre… maintenant, je vais pouvoir le faire !
Tu m’as trouvé le cadeau de Noël de mes parents (que je lirai avant de leur offrir)!
Quelle bonne idée ! (s’ils mangent encore de la viande, ils vont être contents ! 😉 )
Non seulement ils mangent de la viande, mais regorgent d’arguments comme quoi c’est moi qui ai tort, et ne se lassent pas de me les resservir à chaque visite sans que j’aie abordé le sujet (je suis pourtant prudente…).
Grands amateurs de littérature, ça sera un moyen délicat de leur faire entendre ce qu’ils ne me laissent pas finir de prononcer lorsque l’on discute de nourriture 😉
c’est une très bonne idée effectivement. Mieux vaut d’ailleurs un roman comme celui-ci plutôt qu’un livre qui se voudrait dénonciateur (ou même une étude scientifique, qui peut toujours être discutée) : j’ai tenté la seconde approche et ça a été un échec total de mon côté ! Je ne désespère pas de parvenir à mieux avec ce livre ! 😉
Je suis tout à fait d’accord, une approche dénonciatrice braquerait les non-convaincus.
Tandis que là, j’ai l’impression que le message passera en douceur, sans que les lecteurs ne se sentent forcés.
Et puis, si le message ne passe pas tout de suite… il s’insinuera quand même un peu 😉
Quelle magnifique critique tu fais, Ophélie !! Comment ne pas avoir envie de plonger dans ce roman après avoir lu tes lignes ? Je vais m’empresser de l’acheter d’ailleurs.
N’as-tu jamais songé à écrire un roman, toi qui a une si belle plume, toujours entre force et émotion, quel que soit le sujet que tu abordes? C’est toujours un réel plaisir de te lire. Tes mots coulent et chantent. Un pur régal, tout comme tes recettes.
Bises.
Merci beaucoup Nathalie, ton message est adorable !
Ecrire un roman ?
Euh… si, très fort ! 😉
Incroyable et tellement vrai! Cela donne envie de dévorer ce livre.
L’histoire de ces élevages est encore à écrire:: comment en est-on arrivé là?
C’est la question que je me pose tous les jours…
Oui Antigone XXI, c’est intéressant de lire nos deux critiques différentes ! Et plus nous serons de monde à en parler, plus il y aura de monde à lire ce livre formidable et à se poser des questions. Bravo pour ton article et tes photos. La première me rappelle quelque chose : d’où vient-elle ?
Merci beaucoup.
Alors, je t’avoue que je l’ai découverte grâce à Pinterest et que je n’en connais pas l’origine exacte : tu peux accéder au lien où elle a été diffusée initialement en cliquant dessus.
« fuir cette réalité afin de se préserver, soit rester et perdre la raison, ou, pire, la capacité à ressentir. » Oui, c’est exactement cela. Je pense que les gens qui font les tâches de l’élevage industriel se déconnectent de leurs capacités à ressentir pour les effectuer. Ou alors, ils les délèguent.
En ce qui concerne la truie Marina, bien sûr qu’elle assassine ses petits pour leur éviter le destin que l’homme leur prévoit. Sur ce sujet (comme sur d’autres), l’auteur est très forte puisqu’elle arrive à créer un fil de suspens à ce sujet tout le long du livre. Je ne sais s’il y a des truies qui font réellement cela. Mais les comportements de vaches connus laissent penser que cela est plausible (par exemple la vache qui cache un veau comme on le voit sur internet). De toute façon, l’instinct « maternel » est un instinct de mammifère. Quand à l’homme, séparer les truies de leurs porcelets par des barres de fer « pour ne pas qu’elles les écrasent » montre bien toute l’horreur (ou plutôt hélàs l’une de ses facettes) de l’élevage industriel.
Oui, bien sûr pour Marina… mais, d’une, il faut bien utiliser des questions rhétoriques pour susciter l’intérêt des futurs lecteurs 😉 De deux, la romancière n’assène rien, ce serait bien trop lourd : c’est à nous de faire les liens et de tirer nos propres conclusions de la réalité qui nous est donnée à voir au fil des pages. Je ne sais non plus si c’est complètement plausible ou non, mais en tout cas, c’est très fort.
J’ai lu jusqu’au bout cet article passionné et donc passionnant. Je n’achèterais pas le livre. Je ne lis plus. A la place, j’enregistre le nom de l’écrivain sur Facebook et j’entre en résonnance avec ses parutions. Merci pour votre témoignage. Valéry
Contactez-moi / Contact me at:
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Date: Mon, 11 Nov 2013 18:32:02 +0000 To: valery@gump.fr
Merci Valéry !
Merci pour ta critique qui est très intéressante. Tu m’as donné envie de le lire et le faire partager autour de moi. J’espère que je serai aussi convaincante que ta critique.
Bonne continuation.
Merci beaucoup Dora !
Belle critique. Ca donne envie non seulement de le lire mais de promouvoir les personnes qui s’intéressent à ce sujet dont on parle trop peu. Il est sur ma liste de Noêl. Merci!!
Merci beaucoup Carlotta, j’espère de tout cœur qu’il te plaira !
Bonsoir ! Un coucou d’abord à votre blog génial, plein de vie et de finesse… Et une réaction à votre critique… Ce sujet de l’abattage est terrible, car il me fait me rendre compte que je suis un véritable schizophrène… de la bouffe ! Mon esprit me dirait de ne plus manger d’animaux qu’on met à mort froidement. Mon corps de carnivore patenté me dit que la viande, c’est bon pour lui ! Protéines, fer, et puis… L’Homme est omnivore non ? Vaste sujet, donc… Qui sait, peut-être qu’en 2417, les gens seront horrifiés de savoir qu’en 2013 encore, leurs ancêtres bouffaient de la viande…
Bonne soirée, à plus tard ! 🙂
Ah, nous sommes tous au départ comme cela… et puis vient le moment où l’on commence à avoir envie d’accorder nos actions à nos sentiments et idéaux, et les choses changent.
Viande, bon pour votre corps ?.. De plus en plus d’études tendent à montrer tout de même le contraire… (voir mon article sur la santé) Et sur l’omnivorisme de l’homme, disons surtout que l’homme est un ‘adaptivore’ à la morphologie proche des herbivores (primates, etc.). Quelques articles qui discutent cette question ici, là ou encore là. Mais je dirais que la question est ailleurs : on sait que l’homme peut bien vivre sans manger d’animaux (et peut souvent être en meilleure santé…), alors, si on a le choix, pourquoi ne pas faire ce choix ?
Et, de toute manière, si l’on veut pouvoir nourrir toute la planète et gérer nos ressources à moyen terme, il y a de fortes chances que l’humanité soit amenée à manger de moins en moins de viande…
Merci Ophélie d’avoir cité l’interview d’Isabelle Sorente sur mon blog. Je vais lui envoyer le lien de ton article, car je pense qu’il peut l’intéresser.
Je t’en prie, j’en serais très heureuse !
[…] Et si vous avez envie de lire un autre excellent article qui parle d’un livre écrit sur un sujet semblable, je vous invite à aller faire un tour sur Antigone XXI. […]
Magnifique. Cela me rappelle un autre regard, un voyage différent des livres d’histoires, sur l’holocauste (certains vont crier « encore ! ») C’est Zygmunt Bauman, sociologue juif polonais, qui nous emmène sur non pas un énième rangement définitif de l’holocauste comme un problème passé de l’histoire juive et de l’histoire allemande… mais sur une analyse méticuleuse de la MODERNITE et en quoi elle a pu « laisser faire » voire
promouvoir ce type d’horreur et donc d’excès (comme ailleurs à Hiroshima ou dans les goulags).
Le bouquin s’appelle MODERNITE et HOLOCAUSTE. D’une actualité juste incroyable !! Qu’il s’agisse de la vie humaine ou animale… la division du travail aveuglante et déresponsabilisante + l’urbanisation… et voilà le travail 🙁
Merci Laurent, je ne connaissais pas ce livre, je vais regarder cela de plus près !
Bonjour, Je suis en train de le lire et je dirais que j’arrive sur la fin. J’aime beaucoup ce livre et je vais mettre votre critique sur mon mur FB car elle est très bien faite et qu’elle pourra donner envie à mes amis. J’ai relevé quelques citations sur le ressenti de l’homme/animal et qui est très proche de notre civilisation. Il ne faut pas hésiter même si le démarrage est un peu long. A lire donc et merci pour votre critique.
Ah, merci beaucoup Craquinette, je suis contente que ce livre soit lu… et qu’il plaise !
Mon comment taire ?
Evidemment, puisque ma première réaction à cette lecture a été : « Fait chier! J’ai envie de continuer à manger de la viande. »
Alors, comment faire taire cette petite voix en moi ?
Je sais depuis un certain temps déjà que je finirais végétarienne, ou presque. Cela se dessine naturellement, sans que j’y fasse attention. Une buveuse de lait de vache invétérée, je ne pouvais pas passer un repas sans en boire. Aujourd’hui, je ne peux plus. Enfin, je le peux, mais ça ne passe pas bien depuis que je sais que ce lait ne m’est pas destiné. Alors, à moi aussi, mon préféré, est le « lait » noisette 😉
Je vois bien que je mange de moins en moins de viande. Et quand j’en mange, c’est une demie, voir un quart de ce qu’on peut appeler une portion adulte.
Alors, oui, je lirai probablement ce livre. Je sais maintenant où trouver la référénce.
Mais je ne suis pas prête aujourd’hui. Peut être pour 2015 😉
Merci infiniment pour ce blog.
Marion
PS : Lors de ma lecture de tous tes articles, et en particulier celui-ci, ma pensée à été la même. A t-elle déjà écrit un livre ? Si oui, lequel ?
Je rejoint donc les avis des personnes qui t’ont invités à écrire, je pense que je serais de celles qui le liront 😉
Même si c’est un livre de cuisine 😉 (Même ou surtout ?) Surtout parce que c’est toi et qu’on est déjà conquis.
[…] du roman 180 jours, Isabelle Sorente trouve que le meilleur moyen de comprendre la souffrance endurée par les porcs […]
[…] dont le premier (je crois) est sur la laine, le second sur les poules et le troisième sur les porcs. Le petit dernier (il me semble) traite des veaux. Quand je les ai lu nous étions déjà vegan […]
[…] pornographique, signée Isabelle Sorente (dont je vous avais présenté le dernier roman ici). Une tribune forte, dure, crue, sur un business juteux qui détruit des milliers d’êtres […]