Pourquoi l’élevage est le grand oublié de la COP21

by Antigone XXI

Cet article a été initialement publié sur Terra Eco.

Une nouvelle COP qui s’achève et, une fois encore, un sujet n’y a pas été abordé : l’agriculture animale. Un sujet qui fâche, un sujet qui divise, un sujet que, contrairement aux énergies fossiles, la plupart de nos dirigeants aimeraient enfouir au fin fond de la terre pour ne jamais y toucher. Pourquoi, une fois de plus, l’impact de l’élevage sur le climat n’a-t-il pas été abordé lors de la conférence de Paris ?

L’élevage, acteur majeur du changement climatique

Pourtant, ce ne sont pas les arguments qui manquent. La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que l’industrie de l’élevage est responsable de 7,1 milliards de tonnes d’équivalent CO2, ce qui correspond à 14,5% du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique et fait donc de l’élevage l’un des principaux secteurs responsables de ces émissions. Ce chiffre passe à 30,8% si l’on prend en compte la respiration des troupeaux – rappelons à ce titre que ce ne sont pas moins de 66 milliards d’animaux terrestres que nous élevons chaque année pour leur viande, et ceci n’inclut pas les poules et vaches élevées pour leurs œufs et leur lait. Le Worldwatch Institute, lui, n’hésite pas à évaluer la part de l’élevage à 51% des émissions de GES anthropiques. En fait, peu importent les chiffres : l’idée générale, c’est que c’est beaucoup et que c’est surtout bien plus qu’on ne l’imagine au vu du silence qui prévaut à ce sujet.

L’élevage est-il au moins rentable ? Malheureusement non. Si 70% des terres arables sont consacrées à l’élevage et que la viande et les produits laitiers constituent la moitié des GES de l’alimentation, ils fournissent moins de 20% des calories consommées par les humains sur la planète. Car élever des animaux pour les consommer, ce n’est pas rentable : pour le bœuf, c’est environ 95% des protéines qui sont perdues. Si l’on mangeait directement les végétaux destinés à la consommation des animaux, on pourrait nourrir environ 4 milliards de personnes de plus dans le monde.

C’est sans compter également les autres enjeux écologiques et sociaux posés par l’élevage. Au premier plan, l’eau : 13 500 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de bœuf, contre 1 200 seulement pour 1 kg de blé. Une étude récente a montré qu’en remplaçant la consommation de viande par des équivalents végétaux, on pourrait réduire l’empreinte en eau des Européens par 38%. Les pesticides également : l’élevage est responsable 37% de de la pollution globale par pesticides et de plus de 30% de l’azote et du phosphore présents dans l’eau douce. Le coût humain : en plus d’être responsable de 91% de la surface détruite de la forêt amazonienne, le soja OGM destiné à la consommation du bétail concourt à la misère des petits paysans sud-américains expulsés de leurs terres, entraînant dans la foulée une flambée des prix alimentaires et la famine de millions de personnes. Rappelons à ce titre que seul 4% du soja consommé dans le monde l’est directement par les humains. Alors si l’on vous dit que c’est votre tofu qui déforeste, pollue et tue, vous êtes en droit de vous esclaffer. Enfin, l’impact sanitaire : trois quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux et la moitié des antibiotiques consommés dans le monde sont administrés aux animaux d’élevage. Ce qui fait dire au directeur adjoint de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Keiji Fuguda, qu’en 2050, « le risque lié aux antibiorésistances pourrait conduire, au niveau mondial, à la perte annuelle de 10 millions de vies humaines ».

Des voix qui s’élèvent, mais un silence qui prévaut

Pourquoi, malgré tout cela, la problématique de l’élevage n’a pas été placée au cœur de la COP21 ? Car les activistes véganes ne sont pas les seuls à soulever la question. Selon la FAO« l’élevage devrait être au cœur des politiques mises en place pour faire face aux problèmes de dégradation des sols, de changement climatique, de pollution de l’air, de manque de ressources en eau ou de leur pollution, et d’érosion de la biodiversité ». Les scientifiques accumulent également les rapports. Selon une étude du Food Climate Research Network« manger moins de viande et de produits laitiers, et consommer à la place davantage d’aliments d’origine végétale est le changement comportemental le plus utile que l’on puisse faire en termes de réduction des émissions de GES à un niveau mondial ». En 2008, une autre étude a évalué que les émissions induites par un régime omnivore entièrement local étaient 7 fois supérieures à celles induites par un régime végétalien pourtant non local. L’ancien président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), Rajendra Pachauri, a lui-même appelé à plusieurs reprises à manger moins de viande et nombre de personnalités engagées pour le climat, à l’exemple d’Al Gore, sont devenues végétaliennes.

Et pourtant, silence du côté des représentants gouvernementaux présents à la COP21, où partir en quête d’un sandwich végétarien semblait équivaloir à une chasse au trésor. Silence également de la part d’un grand nombre d’activistes environnementaux, qui se délectaient au village des alternatives de Montreuil de burgers d’agneau, une viande pourtant classée au premier rang des aliments les plus polluants de la planète.

Pourquoi ? Poids des lobbies, ignorance, force d’inertie, aveuglement, dissonance cognitive… Beaucoup de raisons peuvent expliquer ce silence malheureux, mais ne nous leurrons pas : nous ne pourrons pas jouer les autruches longtemps. Tôt ou tard, il nous faudra faire face à nos contradictions et aborder la question de front. Car, de la même manière que nos choix alimentaires affectent le climat et la planète, ils ont aussi le pouvoir de changer les choses. Alors, c’est à nous tous, végétariens débutants, véganes confirmés ou omnivores informés, de faire entendre auprès de nos dirigeants la voix de la justice climatique et de placer la viande, non plus au centre des assiettes, mais au cœur des débats écologiques.

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24 comments

Nurja 10 décembre 2015 - 19 h 22 min

Merci Ophélie.
A ma grande surprise, mes élèves ont entendu à la TV qu’il serait utile de diminuer la consommation de viande pour limiter le réchauffement climatique. Sans surprise, en salle des profs, le discours était plutôt à « chacun son choix » et « je ne pourrais pas me passer de viande, c’est trop bon ».
J’espère qu’au final, on avance.

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Rose Citron 10 décembre 2015 - 19 h 27 min

J’adore tes tribunes sur terra eco <3

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Adeline 10 décembre 2015 - 19 h 47 min

Cet article me donne envie de devenir végétarienne ! Enfin, tout du moins, de réduire encore plus drastiquement ma consommation de viande. J’aime beaucoup en manger mais je me limite déjà à 1 ou 2 fois par semaine. Pour 2016, j’essaierai 1 fois par mois, pour de bonnes occasions seulement (anniversaires etc…)

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Noitasilagel 10 décembre 2015 - 20 h 47 min

« Passer ma vie à te regarder dans le blanc des yeux »
« Ils ont bâti un monde de blasés,
qui pensent que tout est cuit,
qui pensent que plus rien ne peut changer.

Nos rêves, nos vies, nos espoirs écrasés.
enchainés à leur chienne de pensée,
esclave de leur réalité.

Passer ma vie à essayer de me persuader qu’un jour peut-être
Les choses changeront d’elle même. Passer ma vie à vouloir faire avec  »

Voilà tout ce que m’inspire cette Cop21

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Noraleeds 10 décembre 2015 - 20 h 48 min

J’aimerais parler comme tu écris tes articles tiens. C’est informatif, ça encourage tout le monde et ça ne juge personne. Un discours juste ce qu’il faut pour être lu ou entendu par tous.

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Elisabeth Hauser 10 décembre 2015 - 21 h 02 min

Yes, Ophélia, you are so right! I listened carefully these days to TV/Radio discussions and I am shocked that this issue doesn’t come up. I have written several comments to these stations complaining about it and referring to all the studies. It really seams to be a tabou. Thank you for your article. PLEASE continue!
With vegan greetings, Elisabeth

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Sabine B 10 décembre 2015 - 21 h 02 min

Salut Ophélie, je suis d’accord avec cet article, malheureusement allais-je dire… Aujourd’hui, après une année quasi entière de vegeta*isme, beaucoup de lectures et de visionnages, je suis désormais convaincue que de toute façon, nous finirons par ne plus avoir de choix. Soit nous deviendrons veganes par nécessité, soit par choix. Et plus nous tardons à faire ce choix, plus l’état de la planète sera catastrophique. C’est la seule variable d’ajustement possible…

Voilà, on va dire que ce genre d’article ne donne pas le moral, mais ça reviendra! Après tout, moi-même je mangeais de la viande il y a un an, aujourd’hui c’est fini donc on peut tous changer c’est clair!

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cecile2004 10 décembre 2015 - 21 h 16 min

C’est tellement plus commode de faire l’autruche afin de continuer à s’en mettre plein les poches….
Tu as raison, ceux qui sont sensibilisés par la question doivent en parler autour d’eux, mais ce n’est pas facile tous les jours!!! il faut faire que les jeunes se sentent concernés par ce problème, ce sont eux qui feront avancer les choses en refusant ces comportements. Bon, ok les moins jeunes aussi…et puis ceux entre les 2… Bon, ok, tout le monde, au boulot!

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mylenemuller 10 décembre 2015 - 23 h 16 min

J’ai découvert cela il y a quelques jours… et ça me bouleverse de constater que certains sujets aussi essentiels sont passés sous silence. Ça me bouleverse et aussi ça me motive. « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde »… Merci pour ton message!!

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Martin Page 11 décembre 2015 - 8 h 10 min

Oui et tabou (tu le dis dans l’article) également chez les écologistes. Désespérant.

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xinecoll 12 décembre 2015 - 23 h 19 min

Je veux bien croire au Père Noël, aux OVNIs, à la télépathie… mais pas du tout aux COP 21. On vu le suivi des grands messes précédentes. Donc peu importe le contenu.

Des affiches avec de mémoire « 62 % des Français sont prêts à réduire leur consommation de viande pour préserver l’environnement, et pas vous ?  » ont été dans les gares du RER pendant toute la conf’. Mais peu des participants se sont abaissés à prendre les transports en commun et ils ont du les louper.

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Maëva Tur 13 décembre 2015 - 10 h 00 min

Bonjour !
Merci pour ce beau blog qui m’accompagne très positivement dans mes réflexions…
Et merci pour cet article, que j’essaye de partager un maximum autour de moi.
Tu y expliques très clairement pourquoi et comment l’élevage pollue; mais la question de savoir POURQUOI la COP21 a passé sous silence cette question reste en suspens. Intérêts industriels? Je ne peux imaginer que la question ai pu être simplement oubliée… Certaines voix ont-elle seulement eu l’opportunité de porter ces questions lors de la COP21??? Connaitrais-tu des sources bien documentées sur le sujet ? Cette question du pourquoi me taraude…

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Darna 13 décembre 2015 - 19 h 39 min

Je vais essayer de te répondre, Maëva sur l’omerta sur les empreintes écologiques des élevages industriels. D’abord, n’oublions pas que nous appartenons au genre animal et sommes devenu(e)s les plus grands prédateurs de la planète. D’avoir réussi à en détenir le titre de champion, l’homme se doit d’être carnivore pour asseoir sa suprêmatie de mâle dominant. Ce qui explique le caractère sanguin de la politique de compétitivité qui régit la plupart des sociétés humaines.
Malgré le constat du déficit écologique et économique : le steack en discount coûte moins cher que le végétarien ! Ne cherchez pas l’erreur : elle était à la base de l’illusion de l’homme qui se prend pour 1 dieu et qui se doit de soumettre le reste la Création à ses caprices ! La viande était 1 denrée sacrée et plutôt dure à acquérir. Et pour que l’industrie puisse étendre son empire, les expropriations, déportations sont devenues également nécessaires, multipliant ainsi le taux des paysans sans terre et sans ressource. Populations devenues clientes des pâtés à base des déchets de viande, dans les pays dits développés.
Finalement, c’est tellement devenu tout bénéf’, que les productions ont commencé à se faire finalement à perte, à long terme. La cupidité n’a pas permis de prévoir les conséquences néfastes en tous domaines, jusqu’à la détérioration de celui de la santé publique !
La réponse, Maëva réside simplement en l’immaturité intellectuelle et spirituelle des dirigeants incapables de reconnaître leurs torts et courant vers le précipice à cause de cette peur panique de perdre leurs infâmes privilèges ! Donc la seule solution pour nous en sortir, c’est d’informer assez le reste du troupeau de leurs chefs de file respectifs, pour qu’il sorte de sa condition d’animal glouton, pour enfin atteindre celui d’homme libre de créer des ponts plutôt que des murs ou des gouffres de haine et de crétinerie..!

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Maëva Tur 14 décembre 2015 - 10 h 33 min

L’immaturité spirituelle et intellectuelle des dirigeants, j’y crois sans trop de difficulté.

Je me pose quand même la question du poids du lobbying dans cette affaire. Quel part représente t-il?

Et si nos dirigeants sont immatures, on a encore la chance d’avoir des chercheurs, des scientifiques (au moins une partie d’entre eux), qui n’ont pas d’interêt à défendre des contre-vérités et posent les vraies questions.

Où font ils entendre leur voix ?
Sont ils présents aux COPs et autres sommets traitant des questions environnementales, ou sont-ils simplement « refoulés » à l’entrée ? Finalement, cela pose aussi la question de savoir comment sont choisis les intervenants, si tout est verrouillé au départ où si une place est réellement laissée au débat.

Beaucoup d’inconnues dans l’équation à mes yeux…

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Belmonte Patrice 28 décembre 2015 - 7 h 23 min

Bonjour Darna. Si tout ce que tu écris me semble très juste, mais il ne faut pas oublier notre pouvoir personnel face à ce que nous proposes nos dirigeants. Si leurs niveaux intellectuel et spirituel sont bas c’est qu’ils reflètent la majorité du monde actuel… L’écologie et la prise de conscience que notre environnement était notre mère et qu’il avait à ce titre besoin d’amour et d’attention n’ai pas une vieille découverte. Du coup avec ma liberté de consommer, je peux arrêter d’acheter le surplus par exemple et ne plus subventionner tout ce qui me dérange. J’ai une amie institutrice qui apprend à ces élèves la communication non violente, à reconnaitre les arbres autours d’eux, les oiseaux, les insectes. Près de chez moi il y a un bonhomme qui a mis à disposition son jardin, aux bonnes volontés, pour fabriquer une terre de partage dans la « science de faire pousser des légumes ». Il y a aussi celui qui a abandonné toute possession pour se retrouver face à la vie sans « sécurité financière » mais avec la sécurité de la générosité humaine et qui n’a jamais vécu aussi serein d’après ses dires. Il y a beaucoup de belles choses qui se font et près de chez nous. Il ne tient qu’à nous d’ouvrir nos coeurs à nos voisins et d’avancer dans le sens que nous avons choisi. Ce n’est pas la peine d’attendre la permission de nos dirigeants qui ont bien d’autres chats à fouetter avant de se tourner vers les autres…
Je préfère lire ou écouter des gens comme Pierre Rabhi ou Fukuoka ou le Dalai Lama que de regarder ou lire les nouvelles quotidiennes qui nous dressent un tableau nauséabonde de l’humanité.
Nous avons tous un pouvoir immense, celui de diriger notre propre vie.
Je nous souhaite que la tienne soit lumineuse pour l’humanité 🙂
Amitiés de Patrice

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Triton 15 décembre 2015 - 15 h 02 min

quand je vois tout ça, je me dis qu’il y a encore un sacré boulot …

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Belmonte Patrice 28 décembre 2015 - 7 h 30 min

Merci pour cet article très intéressant qui me conforte encore dans l’idée que nous ne devons rien attendre de nos dirigeants et nous diriger tout seul comme des êtres humains éclairés et responsables qui avons le pouvoir de donner de la joie et de la sérénité autour de nous pour un peu de bon sens à notre Vie 😉
Amitiés de Patrice.

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Darna 28 décembre 2015 - 10 h 52 min

Oui Patrice, souhaitons nous une belle évolution vers + de justesse et d’équité, mamelles d’harmonie universelle. Et c’est ainsi que la fin de l’élevage industrielle et du carnivorisme pollueur, est accélérée par des contaminations si aggravées qu’aucune autre solution que de changer de moeurs, deviendra obligatoire.
Car telle est la logique implacable des actes et de leurs conséquences, au-delà des vérités imposées à coups de mensonges par les hommes aux hommes. Au-delà de tous les prétextes invoqués pour fuir l’évidence…

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Patrice belmonte 16 janvier 2016 - 7 h 29 min

Bonjour Darna, je comprend qu’il y a de quoi être dépité ou en colère devant cette logique de faire de la croissance et du profit à tout prix, mais ce sont les règles jusqu’à présent de notre société. Nous sommes de plus en plus à contester cette logique par soucis d’être plus respectueux envers la vie. Quand la majorité de l’humanité aura cette démarche, elle sera forcément mise en place. C’est vrai que les grandes catastrophes font évolué les consciences mais pas seulement! L’amour (d’un parent pour son enfant) peut également faire évoluer cette conscience. Faisons chacun notre part sans trop juger ceux qui n’ont pas les même préoccupations que nous.
Souhaitons nous plus de justesse et d’équité donc , car l’harmonie garante de paix et de bonheur reste au centre de la vie!

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Darna 16 janvier 2016 - 11 h 42 min

Moi pas dépitée, vu que je n’ai jamais rien attendu de valable ou de sensé de la part des pantins élus par les pantins électeurs ! Et puis quand on ne veut se laisser gouverner par des crétins gloutons, on peut !
Les consultations organisées sur Parlement & Citoyens sont ouvertes par des députés et des sénateurs qui souhaitent associer les citoyens à la rédaction de leurs propositions de loi.
Au cas où vous souhaitez devenir enfin acteur de votre destin de citoyen, https://www.parlement-et-citoyens.fr/pages/comment-ca-marche , service fraîchement créé par des non victimes consentantes…

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Belmonte Patrice 16 janvier 2016 - 12 h 53 min

Merci pour ce lien c’est une excellente chose de pouvoir s’exprimer , mais je me sens déjà acteur de ma vie d’être humain. Que ce soit les gentils ou les méchants qui gouvernent cela ne change pas grand chose de mon point de vue. C’est le fait que certains décident pour les autres qui me dérange. Comment peut-on devenir responsable si l’on nous traite comme irresponsable de base? Tout le monde peut changer le monde en mettant en place pour lui ce qui lui semble plus juste. En donnant une éducation qui ouvre sur la liberté à son enfant. Imposer, même avec de bonnes intentions, c’est dangereux pour l’avenir.
Aussi grande soit le gloire, le confort et l’adulation que connaissent certaines personnes, cela ne change rien, au bout du chemin il y a la mort, et plus il y a de choses à quitter et plus le fait de partir est compliqué… Je ne souhaite à personne de devenir dirigeant!!!
Bonne journée et peut-être à bientôt en visioconférence pour discuter textes de lois… 😉

Eric BENECH 6 juin 2016 - 23 h 03 min

Personnellement je préfère franciser les termes anglais : « véganisme », « végan » (masculin singulier), végans » (masculin pluriel), « végane » (féminin singulier)), « véganes » (féminin pluriel).
Pour ne pas mélanger tout…

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Darna 9 juin 2016 - 15 h 41 min

Désolée de trouver désolant une attention axée sur le francophonisme, cependant que l’humanité est en danger à cause des aberrations et des déséquilibres éco-sociaux dûs au mode occidental de consommation, imposé par le Codex alimentarius.
Le principal n’est-il pas que le vegan est également une des meilleures thérapies pour limiter les maladies auto-immunes, et autres de + en + développées par la multiplications des diverses pollutions. Les ondes électromagnétiques comprises…

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Helene 2 décembre 2018 - 15 h 42 min

« Même lorsqu’ils ont des bases scientifiques, la plupart des arguments avancés pour s’opposer à la viande font la part belle aux généralisations abusives, aux simplifications et aux fausses bonnes idées ».

– Les généralisations abusives
Elles consistent à mettre toutes les formes d’élevage « dans le même panier ». Que ce soit sur le plan environnemental ou sur le plan du bien-être animal, on ne peut pas considérer de la même façon des systèmes aussi différents que, par exemple, les systèmes d’engraissements intensifs de porcs en Bretagne et l’élevage de vaches limousines en plein air du Pays Arédien.

– Les fausses bonnes idées
Supprimer l’élevage réduirait le gaspillage des ressources et l’empreinte carbone de notre alimentation ? Le sol serait mieux utilisé pour la culture de végétaux que pour l’élevage d’animaux ? 80% des aliments donnés aux animaux d’élevage ne sont pas consommables par l’homme. La ration des ruminants est composée de fourrages (herbe, foin, ensilage, enrubannage) non consommables par l’homme, et cette herbe provient essentiellement de terres non labourables composées de prairies et de zones herbeuses, que l’on retrouve partout en France.
Sans élevage, le massif central deviendrait une friche puis une forêt. Les prairies permanentes ne seraient plus entretenues et disparaîtraient. Avec les structures associées (bord de champ, haies, talus, fossés,…), elles sont pourtant source de biodiversité et fournissent des habitats pour la faune sauvage et les insectes pollinisateurs. Elles ont autant un rôle clé dans la séquestration de carbone dans le sol que les forêts.

– Les simplifications
On compare souvent des chiffres non comparables ! C’est ce qui se passe quand on affirme que l’élevage rejette plus de Gaz à Effet de Serre (14,5%) que le secteur des transports (14%) en oubliant que ces deux chiffres sont obtenus par des méthodes différentes ! Le calcul pour l’élevage inclut diverses dimensions de l’élevage alors que le calcul pour les transports ne prend en compte que les émissions de GES des véhicules en circulation.
Quant au problème de l’eau, on trouve très fréquemment le chiffre de 15 000 litres d’eau consommée pour produire un kg de viande. Mais ce chiffre englobe l’eau bleue (eau réellement consommée par les animaux et l’irrigation des cultures), l’eau grise (eau utilisée pour dépolluer les effluents et les recycler) et l’eau de pluie. Or cette méthode a été conçue pour des sites industriels et ne tient pas compte des cycles biologiques. En réalité 95% de cette empreinte eau correspond à l’eau de pluie, captée dans les sols et évapotranspirée par les plantes, et qui retourne de fait dans le cycle de l’eau. Ce cycle continuera même s’il n’y a plus d’animaux.

Ce commentaire a été rédigé d’après l’article de Pascal Mollier sur le site de l’INRA.

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