Ceci n’est pas de la végéphobie

by Antigone XXI

Ce week-end avait lieu la Veggie Pride à Paris. Un événement militant dont l’un des principaux objectifs est de lutter contre le spécisme. Un événement que je soutiendrais pleinement si son autre objectif avancé et, par ailleurs, sa raison d’être originelle n’étaient pas de combattre la « végéphobie ». La végéphobie, ou « l’oppression contre les personnes végétariennes ou véganes ». D’où le nom de « Pride », qui reprend le nom des grandes marches organisées par le mouvement LGBT (type Gay Pride, Lesbian & Gay Pride ou LGBT Pride) et destinées à offrir de la visibilité aux personnes homosexuelles, bi, trans ou queer. « Pride », pour « affirmer notre fierté de refuser de faire tuer des animaux pour notre consommation », peut-on lire dans l’un des manifestes de la Veggie Pride (annexe 1).

Comme chaque année, l’utilisation des termes « pride » et « végéphobie » n’a pas manqué de susciter la polémique. Comme chaque année en effet, de nombreuses personnes LGBT ont manifesté leur mécontentement devant le parallèle fait entre leurs marches et celles des véganes, entre les oppressions dont elles sont victimes et celles dont les véganes seraient victimes. Comme chaque année encore, partisan·e·s et détracteur·rice·s de l’événement ont débattu sur les réseaux sociaux, les premier·ère·s criant à la végéphobie à chaque tweet dénonçant la victimisation des véganes. Comme chaque année enfin, de nombreuses personnes, LGBT ou non, véganes ou non, sont restées amères face à ce refus affiché de questionner le caractère problématique du parallèle entre la végéphobie et les autres « phobies ».

Que faut-il en penser ? Est-il problématique de parler de « végéphobie » et d’emprunter à d’autres luttes sociales leur vocabulaire militant ? A l’heure où les revendications du mouvement animaliste gagnent du terrain et que le véganisme semble en plein essor dans notre société, il est important de bien cerner les enjeux qui se cachent derrière cette controverse.

Le mot « végéphobie » est calqué sur des termes faisant référence à des réactions de rejet de la différence. On parle notamment d’islamophobie, de xénophobie, de judéophobie, d’homophobie ou de transphobie pour parler du mépris, du rejet ou de la haine envers des personnes musulmanes, étrangères, juives, homosexuelles ou transidentitaires[1]. Le site de la Veggie Pride renvoie d’ailleurs à un livret (68 pages, quand même !) qui définit d’emblée la végéphobie à partir de l’homophobie.

Bien que le suffixe -phobie désigne étymologiquement un phénomène de peur irrationnelle (comme l’arachnophobie, la peur des araignées), son sens a peu à peu dévié pour décrire également le sentiment d’aversion à l’égard des personnes issues des communautés visées, ainsi que les manifestations de cette aversion. Les personnes concernées peuvent être victimes de violence verbale, morale ou physique, se traduisant notamment par des insultes, des agressions et même des meurtres. S’y ajoutent de nombreuses formes de discrimination, qui peuvent ou non être institutionnelles. Il s’agit, en d’autres termes, des expressions symboliques, physiques ou psychiques d’une oppression systémique à l’égard de certains individus ou groupes d’individus. D’ailleurs, c’est ce caractère politique du concept que souligne le livret sur la végéphobie, plutôt que ses attaches psychologiques.

Une oppression systémique, qu’est-ce que c’est ? Ce terme désigne la (re)production et le renforcement des inégalités et discriminations subies par certains groupes ou individus par le système politique, économique et social. Il s’agit donc d’une oppression exercée par un système. Les oppressions s’appuient sur les privilèges dont bénéficie un groupe de personnes partageant une caractéristique considérée comme « normale », voire « supérieure ». Si ces oppressions sont dites « systémiques », c’est parce qu’elles sont intrinsèquement liées au fonctionnement de notre société. Le patriarcat, par exemple, est une organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité des hommes et qui a pour conséquence le sexisme.

Prenons le cas de l’homophobie. En France, les relations homosexuelles ont été interdites par la loi jusqu’à la fin du XVIIIsiècle. Elles n’ont été dépénalisées qu’en 1791, même si le régime de Vichy instaura une loi discriminant les homosexuel·le·s, qui ne sera abrogée qu’en 1982. Pendant très longtemps, toute manifestation publique de l’homosexualité a été réprimée sous couvert d' »outrage public à la pudeur ». Dans un certain nombre de pays, l’homosexualité est interdite par la loi et les actes homosexuels sont passibles de peine de mort. En France, le droit à l’adoption pour des couples de même sexe n’a été instauré qu’en 2013. Les personnes homosexuelles sont souvent victimes de discrimination dans leur recherche d’emploi ou de logement, et font l’objet de fréquentes agressions dans l’espace public. Elles peuvent être victimes de violence physique, de viols ou de crimes de haine.

Les personnes transidentitaires sont, de la même manière, discriminées de multiples manières, notamment dans l’accès aux traitements médicaux. Ce n’est qu’en 2010 que la transidentité a cessé d’être considérée comme une maladie mentale en France. Dans de nombreux pays, il est impossible de modifier le sexe sur les dossiers de naissance ou documents d’identité. Dans une étude américaine portant sur les personnes transgenres, près de la moitié des personnes interviewées déclaraient ne pas avoir d’emploi en raison de leur transidentité, plus d’un tiers des femmes trans rapportaient avoir perdu leur emploi pour cette raison et plus de la moitié des personnes questionnées rapportaient avoir été harcelées sur leur lieu de travail. Selon une autre étude américaine récente, 46% des hommes trans et 42% des femmes trans aux Etats-Unis ont d’ailleurs déjà fait une tentative de suicide – un chiffre dix fois plus élevé que la moyenne nationale.

 

Au regard de ces définitions et des manifestations que prend le rejet à l’égard de certaines communautés, il semble difficile de parler de « végéphobie » pour caractériser les vexations, moqueries, rejets ou formes de discrimination dont peuvent être victimes les véganes.

Les cas de violence physique à leur égard sont rarissimes et je n’ai jamais entendu parler de personnes physiquement agressées ou tuées en raison de leur végétarisme ou véganisme, même s’il faut néanmoins reconnaître quelques – rares, mais dramatiques – cas de véganes s’étant donné la mort en réponse au harcèlement dont iels étaient victimes. Du reste, les véganes ne sont pas passibles de peines de prison ou de peine de mort et les cas de discrimination dans leur recherche d’emploi ou de logement sont peu communs.

Notons ici une différence fondamentale : si l’homosexualité ou la transidentité ne peuvent être qualifiées de choix, à l’inverse, devenir végane est un choix assumé. Il s’agit d’un engagement philosophique et politique, comme peuvent l’être par ailleurs le pacifisme ou l’antiracisme. Depuis quand parle-t-on d’ailleurs de « pacifismophobie » ou d' »antiracismophobie » ?

Par ailleurs, entre la végéphobie et les autres formes de « phobie », la différence ne se mesure pas tant en termes de degré que de nature. S’il est problématique de faire un parallèle entre l’oppression dont sont victimes les personnes musulmanes, étrangères, juives, homosexuelles ou transidentitaires et celles dont sont victimes les végétarien·ne·s et les véganes, c’est parce que, dans le premier cas, il s’agit d’une oppression systémique, mais pas dans le second. Au-delà de l’indécence de la comparaison, il s’agit ici d’une erreur d’analyse : s’il existe bel et bien une oppression systémique à l’égard des animaux non-humains, il n’existe pas d’oppression systémique à l’égard de celles et ceux qui en défendent les droits.

 

Source : Insolente Veggie

 

En revanche, on peut tout à fait reconnaître les vexations dont peuvent souffrir les personnes végétariennes et véganes. Ces dernières sont fréquemment l’objet de moqueries de la part de non-véganes et peuvent avoir des relations difficiles avec leur entourage (à distinguer toutefois du rejet dont peuvent être victimes les personnes homosexuelles ou transidentitaires, parfois mises à la porte de leur propre maison ou désavouées par leur famille).

On peut parler de discrimination dans certains cas : en France, par exemple, la législation ne permet pas aux personnes véganes de manger comme elles l’entendent dans les collectivités publiques. En particulier, depuis le décret et l’arrêté de 2011, les repas servis dans les écoles publiques doivent toujours contenir des protéines animales[2]. On recense également plusieurs cas de retraits de la garde ou de placements des enfants issu·e·s de familles végétariennes ou véganes, comme le cas du petit Joachim : notons ici que si le végétarisme ou véganisme des parents ou de l’enfant n’a jamais été la cause unique ou déclarée de ces retraits ou placements, il semble clair que ceux-ci n’auraient pas eu lieu si les parents ou l’enfant n’avaient pas été véganes. On touche d’ailleurs ici à une autre forme de discrimination : les végétarien·ne·s et les véganes peuvent se voir refuser des soins médicaux. En effet, les médecins manquent souvent d’informations pour traiter leurs patient·e·s véganes ; iels peuvent imputer le moindre problème de santé à l’alimentation de celleux-ci, occultant alors les vraies causes de ces problèmes ; dans certains cas, iels peuvent même refuser de les soigner. Enfin, on dénote des formes de discrimination au travail, puisque les véganes peuvent être contraint·e·s à des pratiques contraires à leur convictions morales (par exemple, des personnes contraintes à porter des vêtements en cuir ou laine, à disséquer des animaux, etc.).

S’il est donc possible de parler de discriminations à l’encontre des végétarien·ne·s et, plus particulièrement, des véganes, il paraît difficile en revanche de parler de végéphobie au sens d’une oppression systémique. Il ne s’agit pas, en reconnaissant cela, de minimiser les souffrances et les traitements différentiels dont peuvent être victimes les véganes, mais simplement de les replacer dans leur contexte social.

Les partisan·e·s du terme de végéphobie sont les premier·ère·s à le reconnaître : « ce n’est pas dans le seul but de montrer à quel point nous, les végétariens, nous sommes discriminés. C’est bien pour montrer à quel point les animaux sont discriminés, même à travers nous » (livret sur la végéphobie, p. 7). Pourtant, cette affirmation n’est pas sans poser problème. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous ne sommes pas les animaux. Nous parlons au nom des victimes du spécisme, pas en notre propre nom. Nous ne sommes pas les concerné·e·s de la lutte animale : nous n’en resterons toujours que les allié·e·s.

Alors, quand je lis une phrase comme celle-ci, je manque de m’étrangler : « Les animaux sont considérés comme inférieurs aux humains. En affichant notre solidarité avec eux, nous endossons cette infériorité, nous sommes dans une certaine mesure méprisés et marginalisés. Comme si, parce que nous disons que notre espèce n’a pas tous les droits, nous nous retrouvions déchus des privilèges que nous avions en naissant humains » (livret sur la végéphobie, p. 8). Honnêtement, on se penche un peu sur les 60 milliards d’animaux terrestres et deux mille milliards d’animaux marins qui sont tués chaque année et on reparle de nos privilèges humains déchus ? Désolé, mais je crois que ne pas pouvoir se servir de dessert à la cantine, ce n’est pas tout à fait la même chose.

Il y a donc ici comme une double indécence : d’abord, celle à l’égard des groupes humains opprimés, quand nous revendiquons un parallèle entre notre soi-disant « oppression » en tant que végés et la leur ; ensuite, celle due à l’identification qui est faite entre le sort des animaux non-humains et notre propre sort. A lire les justifications empressées des partisan·e·s de la « végéphobie », je ne peux m’empêcher de songer à la concurrence victimaire. C’est à qui sera lae plus opprimé·e, lae moins privilégié·e. J’ai parfois l’impression d’une bande de petits mecs blancs cis et hétéros qui a du mal à reconnaître ses propres privilèges et cherche à tout prix à s’inventer des oppressions.

Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu’il soit simple d’être végane dans une société dominée par le carnisme. Les véganes sont en droit de dénoncer les moqueries, vexations et discriminations dont iels sont victimes, car celles-ci contribuent au manque d’attractivité du mouvement. Beaucoup de gens n’osent en effet pas défendre publiquement la cause animale en raison des difficultés sociales liées à une alimentation sans produits animaux, ou parce que celle-ci est associée à des stéréotypes négatifs, comme l’excès de « sensiblerie ». La dépression des activistes est également un phénomène bien réel qu’il faut prendre au sérieux. Il ne s’agit donc pas de minimiser ou taire ces souffrances. Pourtant, les personnes véganes LGBT sont souvent les premières à le reconnaître : les vexations qu’elles subissent en raison de leur véganisme n’ont rien à voir avec ce qu’elles subissent en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identification de genre.

 

Source : T-Punch Insurrectionnel

 

Si le mouvement animaliste continue à crier à la végéphobie, il risque bien de se voir confronté à un problème de légitimité et de crédibilité. Comment revendiquer une appartenance à la sphère des mouvements de justice sociale si l’on passe son temps à ne pas écouter la parole des victimes d’injustice sociale ? Quand les personnes LGBT nous disent qu’il est problématique de parler de « végéphobie » comme de « veggie pride », pourquoi nous montrons-nous insensibles à leur ressenti ? Pourquoi ne pas comprendre que la récupération des oppressions est problématique ?

Dans la littérature sur les mouvements sociaux, le mouvement animaliste est généralement décrit comme un « mouvement à enjeu unique ». Cela a des conséquences importantes. En particulier, dans la plupart des mouvements sociaux, les militant·e·s s’engagent en faveur d’une cause par effet de réseaux et de capillarité (par exemple, on devient féministe parce qu’on s’était engagé·e dans un mouvement anti-raciste et qu’on y a été sensibilisé·e à l’intersectionnalité ou vice-versa). A l’inverse, la majorité des militant·e·s animalistes s’engagent en faveur de cette cause de manière isolée, souvent à la suite d’un « choc moral » (en particulier, le spectacle de la cruauté envers les animaux), et ce, sans aucune connaissance ni expérience préalable des autres mouvements sociaux. Selon les sociologues Jasper et Nelkin, c’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi le mouvement animaliste ne parvient pas à créer des relations stratégiques avec les autres mouvements sociaux. Dans leur livre, The Animal Rights Crusade, iels suggèrent que le sentiment d’urgence partagé par bien des activistes animalistes, associé à une certaine « naïveté politique », a pour conséquence l’existence d’attitudes offensantes à l’égard d’autres mouvements et l’échec d’alliances avec ceux-ci[3].

Car c’est bien là que réside le problème : tant que les véganes crieront à la végéphobie et pleureront leurs vegan tears, le mouvement restera associé à l’image qui lui colle à la peau : un mouvement privilégié, non-safe et non-inclusif, constitué pour l’essentiel de personnes blanches, cisgenres, hétérosexuées, appartenant à des classes sociales aisées et intellectualisées, qui n’ont aucune conscience de leurs privilèges et méprisent les véritables victimes d’oppression. Au niveau stratégique, il y a mieux. S’isoler ainsi des autres mouvements, c’est perdre en popularité et en attractivité potentielles. C’est aussi courir le risque de pas voir le mouvement animaliste croître suffisamment pour voir ses revendications prises en compte.

Bien sûr, je n’écris pas tout cela pour clouer la Veggie Pride au pilori. J’apprécie profondément son équipe organisatrice et je pense qu’il s’agirait d’un magnifique événement, festif et stimulant, si elle reconnaissait publiquement le problème lié à l’utilisation de termes et concepts dérivés d’autres oppressions. J’admets également qu’il est difficile, dans un premier temps, de reconnaître le caractère offensant de certains propos ou certaines pratiques. C’est d’ailleurs là l’essence-même d’une positionnalité privilégiée : habitué·e·s que nous sommes à nos propres privilèges et n’ayant jamais fait l’expérience de l’autre côté du miroir, nous avons du mal à les identifier. Moi-même ai-je participé à la Veggie Pride il y a deux ans, sans penser une seule fois alors que ce terme pouvait être problématique. J’ai par ailleurs longtemps utilisé le terme de « coming-out » pour décrire l’annonce de mon véganisme à mes proches et ai même défendu à quelques reprises ce terme face à des personnes qui s’offensaient de l’emprunt au vocabulaire LGBT, comparant implicitement la nature de mon vécu et la violence de mon expérience à celles des LGBT (j’ai honte).

Bref, tout cela pour dire qu’il est acceptable, pardonnable d’être dans l’erreur. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est de couper court à tout dialogue et de se murer dans une position donnée, même si cette stratégie défensive est malheureusement courante. La Veggie Pride a elle-même évolué ces dernières années : les débats internes sur la question ne manquent pas, la dénonciation de la végéphobie a été mise au second plan par rapport à la défense de l’antispécisme et l’appellation de « festival antispéciste » a vu le jour. Tout ceci est très positif. Mais il s’agit désormais de passer à l’étape supérieure : désavouer le concept de « végéphobie », accepter de façon ouverte les critiques des personnes concernées et changer le nom de la Veggie Pride. Un simple « Veggie Parade » pourrait sans doute faire l’affaire et ne marquerait pas un grand changement en termes d’habitude et de visibilité.

Au-delà de l’exemple de la Veggie Pride, nous autres, véganes, militant·e·s animalistes, n’avons rien à gagner à nous victimiser et nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas. En termes de réflexion, cela peut nous induire en erreur ; en termes stratégiques, c’est contre-productif. A nous conforter dans cette stratégie victimaire, nous risquons de nous mettre à dos la plupart de nos allié·e·s potentiel·le·s. Cessons de vouloir toujours nous identifier aux mouvements dont les membres luttent pour leurs propres droits, de nous approprier leur langage, de récupérer leurs oppressions. Reconnaissons et acceptons le statut particulier du mouvement animaliste, un mouvement allié qui tente de représenter les droits des concerné·e·s. Nous qui nous targuons trop souvent de « parler à la place » des concerné·e·s, nous ferions bien de prêter un peu plus l’oreille à la parole de tout·e·s les concerné·e·s. Nous ne pouvons défendre les animaux en nous asseyant continuellement sur les êtres humains.

 

 

Source image de couverture : OLE SPATA/DPA/AFP

[1] D’autres groupes sociaux sont également l’objet de phobies. Je reconnais leur existence mais ne peux tous les citer ici.

[2] Décret n° 2011-1227 et arrêté du 30 septembre 2011 relatifs à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire, Légifrance.

[3] Jasper, J.M. et Nelkin, D. (1992), The Animal Rights Crusade: The Growth of a Moral Protest. New York : Free Press.

Vous aimerez aussi

112 comments

Matmout 18 octobre 2017 - 16 h 44 min

Du coup comme ça m’intéresse de réfléchir à ça, je vais tenter de reprendre point par point les éléments de l’article qui me posent problème, en attendant l’affichage des commentaires en attente. Je prends bien sûr les remarques constructives avec plaisir, si pour certains je fais erreur (et au pire je relirai dans quelque temps mon commentaire en me disant « Mais qu’est-ce que j’étais con ! » ^^).
Paragraphe « Comme chaque année ». Déjà c’est tourné vraiment pour faire passer les partisans du terme « végéphobie » pour des gens agressifs et complètement fermés d’esprit je trouve. Après je ne connais pas la polémique en question et les réactions de chacun, donc c’est peut-être véridique, je ne sais pas. Mais si je me base sur les commentaires de cet article, il me semble que les partisans du terme sont plutôt ouverts et argumentés. Mais bon je m’exprime pas plus sur ça, comme je ne connais pas la polémique sur les réseaux sociaux etc. (et que je pense que c’est mieux d’en rester loin, tant les réactions peuvent être disproportionnées).
Paragraphe « Bien que le suffixe ». Là déjà ça commence à être problématique pour moi. On a l’impression que si ça ne va pas jusqu’à la violence physique, voire au meurtre, on ne peut pas vraiment parler de « phobie ». Ça me semble délicat cette limitation. Ça voudrait dire que si les choses s’arrangent pour une cause donnée, on ne peut plus utiliser le terme quand bien même la situation serait loin d’être satisfaisante. Et puis parler ainsi mène déjà selon moi à une « hiérarchisation des luttes », qui fait qu’on ne peut s’indigner que des oppressions les plus grandes. Comme je l’ai déjà dit en commentaire, ce genre de logique ne peut mener à rien de bon selon moi. D’ailleurs ça voudrait dire que les personnes homosexuelles de France, qui ne risquent pas leur vie comme dans les pays où l’homosexualité est illégale et passible de mort, n’auraient pas le droit d’utiliser le terme « homophobie » pour parler des potentielles moqueries et autres désagréments, si j’ai bien compris la logique et que je l’applique à ce cas. Non ? L’accent mis sur la distinction avec une « oppression systémique », qui serait la seule qui pourrait légitimer l’utilisation d’un terme en « phobie », ne me convainc pas.
Paragraphe « Une oppression systémique, qu’est-ce que c’est ? ». Intéressant pour saisir la nuance, mais je ne vois pas en quoi le fait de se voir refuser un repas dans une cantine ou de se voir intimer par des médecins de remanger de la viande, ne rentre pas dans ce cas. Bref, peu importe de toute façon selon moi.
Paragraphe sur l’homophobie. Ok. Mais donc on voit que ça s’arrange, même si on est parti de bien loin. Et que, toujours sauf erreur de ma part, qu’on est en droit de se demander, toujours selon la logique de cet article si je l’ai bien saisie, s’il est encore légitime de parler d’homophobie en France. Attention, avant de crier en scandale, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne diminue en rien les problèmes que peuvent rencontrer les homosexuels. Et je me garde de donner des informations générales sur leurs conditions parce que je n’ai pas les connaissances et le vécu nécessaires. Je critique juste la logique de l’article, pas le combat contre l’homophobie.
Paragraphe sur les personnes transidentitaires. La condition de ces personnes semble bien pire que celle des végés. Mais aussi bien pire que celles des homosexuelles si j’ai bien compris, et si on veut vraiment « s’amuser » à comparer les oppressions (ce que je trouve non constructif et malsain, personnellement, mais qui est fait dans cet article pour les végés). On ne va pas s’élever contre le terme d’homophobie parce que pour eux c’est pire. Ça ne serait d’aucune utilité pour personne. Encore une fois, je déplore évidemment les injustices et souffrances extrêmes auxquelles doivent être soumises ces personnes ; qu’on ne me fasse pas dire le contraire.
Partie entre « Au regard de ces définitions » et le dessin d’Insolente Veggie. Je ne suis pas d’accord. Avec cette logique, un homosexuel qui vit « bien » et ne subit « que » des moqueries ou discriminations ne devrait pas pouvoir parler d’homophobie (terme qui serait la propriété de « ceux qui souffrent vraiment », des « vrais », ceux qui risquent la prison et autre). Rien de bon ne peut venir d’une telle logique selon moi, je le répèterai jamais assez. De plus, que faire des cas avérés de violence physique envers les végés (bien que rares) ? Comme disait David Olivier, n’est-ce pas une terrible violence envers eux de leur « refuser » le droit de se lever contre ça, de dire qu’en gros, ils sont des cas isolés donc que leurs souffrances ne comptent pas ? Et les cas de suicide ou de rejet avéré de la famille alors, on les écarte à coup de « Ouais, mais t’es pas victime d’une oppression systémique, donc ça compte pas, désolé ». Certes ils sont peut-être plus rares que pour d’autres choses, mais… et alors ??? On pourrait faire le même raisonnement en comparant le vécu des personnes homosexuelles et transidentidaires en France, au détriment des premiers. J’adhère pas du tout à ces comparaisons inutiles.
Pour le choix, je me suis déjà exprimé là-dessus : pour moi la seule raison qui pousse à accorder de l’importance à la possibilité de retour en arrière, c’est un point de vue spéciste. Utiliser les animaux à leur dépens pour notre bon plaisir quand on peut faire autrement est indéfendable, point. Ça me chagrine de voir cet « argument » du choix avancé par quelqu’un d’antispéciste comme si c’était un super argument, sans voir le problème derrière. Si je fais fausse route ou manque quelque chose, je veux bien qu’on m’éclaire, mais pour l’instant, les réponses qui ont été apportées sur ce point ne m’ont pas convaincues. Le parallèle avec la « pacifismophobie » ou l’ « antiracismophobie » est trompeur et ne tient pas selon moi. En effet, même sans parler du fait que le pacifisme et l’antiracisme soient bien plus répandus que l’antispécisme actuellement, ça concerne des idées, qu’il est difficile de faire évoluer. La « végéphobie », en revanche, a malheureusement un avantage de poids : elle peut mener à des modifications concrètes des habitudes de celui qui la subit, à savoir la reprise de la consommation de produits animaux et compagnie. On peut difficilement forcer un antiraciste à faire preuve de racisme, mais il est encore relativement aisé de refaire participer un vég* à l’oppression des animaux, à force de pressions. C’est pourquoi, selon moi, la végéphobie est bien réelle (car potentiellement efficace), contrairement à la pacifismophobie et compagnie.
Après, toujours cette distinction entre oppression « systémique » et autres oppressions qui revient, qui me semble juste un prétexte qui n’a aucun poids dans le débat qui nous occupe. On est d’accord que c’est les animaux les premières victimes (et le terme « végéphobie » est fait pour eux au final, pas pour les vég*s comme fin en soi), mais ne pas voir le lien on-ne-peut-plus direct entre la végéphobie et la condition des animaux, c’est se voiler la face je trouve. Parler d’emblée d’une « indécence » de comparaison c’est en quelque sorte attaquer pour museler les avis divergents, en leur faisant croire que s’ils ne sont pas d’accord, alors ils s’opposent et invisibilisent les combats pour les homosexuels et compagnie. C’est juste faux selon moi.
Sous le dessin d’Insolente Veggie : je suis pas convaincu par la distinction de nature entre ces « discriminations » et celles auxquels sont soumis d’autres personnes. L’article semble avouer « OK il y a plein de problèmes (dont voici une liste), qui peuvent faire penser à d’autres combats, mais non, on ne peut pas utiliser le même genre de terme ».
Partie « Les partisan.e.s du terme de végéphobie ». Bien sûr, nous ne sommes pas les animaux. On est tous d’accord là-dessus. Mais en quoi ça nous empêche de nous impliquer pour eux (par exemple en mettant un nom sur un phénomène concret, la « végéphobie », qui est très répandu et a des conséquences directes sur les animaux) ? Comme je l’ai dit dans un autre commentaire, on dirait que c’est « chacun sa merde », et que quand tu n’es pas concerné, tu n’as rien à dire. Un tel raisonnement, en plus d’être tristement « égoïste », ne va pas aider à plaidoyer pour la cause, auprès de gens « non concernés ». David Olivier a selon moi bien décrit le problème de ce fonctionnement dans son commentaire sur l’intersectionnalité.

« Honnêtement, on se penche un peu sur les 60 milliards d’animaux terrestres et deux mille milliards d’animaux marins qui sont tués chaque année et on reparle de nos privilèges humains déchus ? Désolé, mais je crois que ne pas pouvoir se servir de dessert à la cantine, ce n’est pas tout à fait la même chose. ». Pareil, là ça accuse juste les gens d’indécence pour couper court, alors que clairement, ne pas pouvoir se servir de dessert à la cantine peut démotiver les gens à lutter contre le spécisme, et donc, in fine, participer à ces milliards de morts. Faire une telle opposition n’a pas de sens. Il ne me semble pas que les vég*s crient à la végéphobie comme fin en soit, en pleurant sur leur dessert pour eux. Mais parce que c’est une façon pour les carnistes et compagnie de faire revenir dans le moule la personne ayant l’audace de s’en extirper, ce qui peut être problématique pour d’autres personnes pourtant sensibilisées, et bloquer les améliorations pour les animaux.
La « concurrence victimaire », ensuite. On est bien d’accord que c’est malsain. Mais n’est-ce pas exactement ça (entre les végés et les autres), quand on dit : « indécence […] à l’égard des groupes humains opprimés, quand nous revendiquons un parallèle entre notre soi-disant “oppression” en tant que végés et la leur » ?
Après, ça part sur les « petits mecs blancs cis et hétéros ». Déjà pourquoi « petits » ? J’ai loupé la « grandophobie » ou quoi ? Rho, ça va, c’est juste une blague pour mettre un peu d’humour dans ce commentaire plein de sérieux et de désaccord ! 😉 Et donc il n’est pas question de ne pas reconnaître ses privilèges. En tant que « mec blanc cis et hétéro » moi-même, j’en suis conscient (sûrement pas pleinement, parce que je n’aurais probablement jamais idée de tout ce à quoi sont confrontés les autres ; mais j’ai l’impression de me faire reprocher injustement cet état de fait, en lisant de telle phrase). Et je suis en accord complet sur le fait qu’il faudrait davantage d’ « égalité ». Mais en quoi être un mec blanc blabla ça empêcherait de réfléchir, et surtout, de s’exprimer ? Je ne ressens pas le besoin de me victimiser. Et je ne pense pas que le terme « végéphobie » soit fait pour ça. S’il a parfois été détourné ou mal compris, c’est autre chose. Encore une fois j’ai l’impression qu’on veut museler les non-concernés pour mettre fin à toute possibilité de contradiction, aussi argumentée fusse-t-elle (je renvoie encore une fois au commentaire de David Olivier sur l’intersectionnalité).
Enfin mince, quoi, en quoi nous flageller d’être privilégié améliorerait le sort de quiconque ? J’ai l’impression que certains, à cause des oppressions qu’ils subissent, veulent constamment rabaisser celles que peuvent subir les autres, au prétexte qu’elle serait « moins pire ». Et les autres acceptent de se flageller avec entrain, sous peine de passer pour des « gros méchants ». Qu’est-ce que ça apporte ? Pourquoi ne pas s’opposer à tout ça sans distinction ? On semble avoir le même discours en plus sur ce point. Mais les conclusions qu’on en tire sont différentes. De toute façon les animaux sont absents dans ton raisonnement, comme tu sembles dissocier complètement la végéphobie de leur sort. Les différences de point de vue viennent de là à mon avis.
Paragraphe « Si le mouvement animaliste continue… ». Bon là ça part sur le mouvement dans son ensemble, donc c’est large. Mais de ce que j’ai vu de la partie émergée de l’iceberg qu’est cet article et ses commentaires, les victimes d’injustice sociale sont écoutées. On est juste pas d’accord, pour certains, avec leurs arguments. C’est différent que de ne pas les écouter. Il ne s’agit pas de « récupérer des oppressions ». Pourquoi voir le mal partout ? J’ai vraiment du mal à imaginer, personnellement, que les termes « végéphobie » et « Veggie Pride » fassent vraiment tant de mal que ça aux autres causes. Ça blesse juste des égos, de ce que j’ai vu. Et ça c’est quelque chose de bien différent d’un refus d’écouter ou d’une récupération. Pour moi les effets sur les gens en général, qu’on cherche à convaincre, sont vraiment minimes. Mais c’est juste mon point de vue, qui ne se base pas spécialement sur des choses solides. Donc si quelqu’un veut m’éclairer, il est le bienvenu.
Enfin, comme j’ai dit dans un autre commentaire, on parle « d’écouter les victimes d’oppression ». Et bien si on donnait la parole aux animaux, j’ai du mal à imaginer qu’ils ne se soulèvent pas fortement contre la « végéphobie », qui est un mécanisme puissant du maintien du relatif statu quo, qui est désastreux pour eux. Pour ceux qui avancent cet argument, écouter les victimes d’oppression se limite, de ce que j’ai cru comprendre, au cas où elles sont humaines. On revient au spécisme malheureusement.
Paragraphe « Dans la littérature des mouvements sociaux ». Je me reconnais quasi entièrement dans la description, en effet. J’ai juste (encore ?) du mal à comprendre en quoi l’utilisation des termes en question est offensante. Les raisons qu’on m’a données pour l’instant ne m’ont pas convaincu. Peut-être que je fais erreur. Mais ça montre bien que d’un point de vue extérieur à nos mouvements, ça n’a vraiment que peu d’importance tout ça. Pas de quoi en faire tout un plat comme ça. Ça ne sauvera pas d’animaux, et ça ne va pas motiver des gens à opprimer des femmes ou les rendre plus sensibles à la cause homosexuelle, etc. Si par « alliance » tu entends rejoindre l’intersectionnalisme, j’ai déjà rappelé les problèmes que je vois à cette idéologie du peu que j’en ai vu, et pour moi c’est une bonne chose (et refrain : je ne dis pas que le racisme c’est bien ou l’antiracisme mal, blabla). Le problème de fond derrière ces polémiques ça semble ça, de toute façon. Faire plaisir à ceux qui prônent l’intersectionnalisme.
Paragraphe « Car c’est bien là ». Déjà, question « idiote », juste pour ma culture, ça veut dire quoi « non-safe » exactement ? Merci pour la réponse. Et enfin, si les gens ne sont pas capables de passer outre les éventuels désaccords au sein d’un même mouvement, c’est bien dommage. Et dans notre cas c’est les animaux qui en pâtissent. Je pense que c’est malhonnête de dire que les gens n’ont pas conscience de leurs privilèges, et encore plus qu’ils méprisent les véritables victimes d’oppression. Après tout, déconstruire le spécisme quand on est né dedans, et agir tous les jours pour les victimes d’oppression que sont les animaux, me semblent deux contrexemples évidents.
J’ai pas l’impression que choisir le terme « Pride » isole des autres mouvements, au contraire. Ou du moins, ça ne devrait pas à mon avis. Si dans les faits c’est le cas, autant le changer. Mais je ne suis pas convaincu par les arguments derrière.
Pour la fin, si je me base sur cette page (qui n’est peut-être pas représentative, mais donne au moins quelques contrexemples à ce que tu avances comme des généralités) : absolument personne ne cherche à « couper court à tout dialogue et de se murer dans une position donnée ».
Et en effet, nous « n’avons rien à gagner à nous victimiser et nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas ». On est d’accord, comme tout le monde ici, même ceux qui défendent l’utilisation du terme « végéphobie ».
Merci à celui ou celle qui pourra m’expliquer en quoi ce point de vue que j’ai exposé revient à « s’asseoir sur les êtres humains ».
Je rappelle au passage que c’est juste pour l’intérêt du débat et dans l’optique de potentiellement élargir mon point de vue que j’écris ça, que ça ne se veut une attaque contre personne. Et que je suis plutôt pour l’arrêt de l’utilisation du terme « végéphobie » dans les faits, comme ça semble faire plus de mal que de bien. Mais selon moi les arguments des « anti-végéphobie » ne tiennent pas. J’espère ne blesser personne avec ce commentaire. Et je suis ouvert aux avis divergents constructifs.

Aurore 19 octobre 2017 - 14 h 16 min

Un article très sensé qui tempère bien le côté « dramatique » que se donnent certains véganes. J’ai souvent cette discussion avec mon entourage.

Olivier - cool 20 octobre 2017 - 14 h 11 min

Bonjour Ophélie,

je voulais juste m’assurer que vous allez bien :

bises,

Olivier.

Charlotte 21 octobre 2017 - 22 h 31 min

Suicides, enfants vegans retirés à leurs parents sous prétexte de la dangerosité du régime alimentaire imposé par les parents, pression sur les parents d’enfants vegan du milieu hospitalier et de la famille etc., impossibilité de faire manger son enfant à la cantine scolaire, de le faire participer aux sorties scolaires, d’aller dans une centre social ou colonies, jugement permanent, réflexions à longueur de journée… Un employeur m’a même dit un jour : la prochaine fois, je demanderai si la personne est végé car c’est trop chiant à gérer (en tournée pour les spectacles…), si ça c’est pas de la discrimination alors je ne sais pas comment on peut l’appeler. Tant qu’on ne facilitera pas le quotidien des vegan (restauration collective de la cantine à la prison / éducation du personnel médical, des généralistes aux gynéco en passant par les sois disant diététicien.ne. s), la majorité n’arrêtera pas de manger des animaux et encore moins de consommer du lait. Les plus sensibles craquent à cause du rejet de leur famille, de la pression sociale, médicale, professionnelle etc… bref à cause de la végéphobie. Aussi me semble t-il important de la reconnaitre et de faire évoluer les choses pour qu’on soit de moins en moins nombreux à être complice du meurtre des animaux et que ce choix soit de plus en plus facile à faire. Tout est lié.

Nathalie Marty 23 octobre 2017 - 15 h 49 min

Bonjour Ophélie,
Merci pour ton article, certains prennent ça à la légère mais ce harcèlement w tous ce que certains gens disent sur les vegans affectent et est tout aussi grave que les insultes. Mon amie est vegan depuis quelques années, deja qu »elle galere à trouver de bons aliments vegan mais elle se retrouve toujours exclus (et jugé) lors des diner ou autre invitations chez des amis. C’est triste.

[Végéphobie?] Suicide d’un écolier suite à des harcèlements répétés – Webzine végane – actualités, animaux, recettes végétaliennes, santé, mode, sport, cinéma, astuces 27 novembre 2017 - 12 h 00 min

[…] Ce terme crée d’ailleurs la polémique depuis plusieurs années, en cause: sa nomenclature rappelant les oppressions systématiques dont sont victimes par exemple les personnes homosexuelles, transexuelles, etc (qui elles n’ont pas fait “un choix” comme le feraient les personnes véganes –  à ce sujet, une lecture intéressante chez Antigone XXI). […]

1 2

Comments are closed.