L’épilation est une question qui touche une majorité de femmes dans nos sociétés occidentales et qui est loin d’être un geste anodin. Bien que mon féminisme batailleur aimerait que je sorte du conditionnement qui me pousse à sortir mon rasoir, mes bandes de cire ou mon épilateur sitôt le moindre poil en bataille et l’été arrivé, je dois bien l’admettre : je m’épile.
Je le reconnais, bien que je préférerais ne pas le faire, je me plie au diktat de notre société patriarchale qui veut que les hommes arborent une fière toison, tandis que les femmes soient rasées comme des moutons. J’imagine que je ne suis pas la seule ici et, partant de ce constat, une réflexion sur l’épilation n’est jamais mauvaise. Vous ne couperez donc pas à une présentation des arguments opposés à l’épilation féminine, car, si vous choisissez de vous épiler ou de vous raser, autant le faire en connaissance de cause et en toute lucidité.
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Alors, pourquoi NE PAS s’épiler ?
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Ce qui est fou dans la question de l’épilation, c’est qu’il y a mille fois plus de bonnes raisons de ne pas le faire plutôt que le faire. C’est même un peu l’acte le plus anti-naturel qui soit. En effet, s’épiler ou se raser, c’est …
… nuisible pour la santé
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★ S’épiler a pour effet de fragiliser la peau en la desséchant et en favorisant les infections, puisque les poils régulent naturellement l’humidité. D’ailleurs, c’est à tort que l’on pense que le fait de ne pas avoir de poils sous les aisselles diminue la transpiration : les aisselles sont en effet une cavité où l’air circule peu et qui a tendance à s’échauffer rapidement. La sudation est donc la réaction naturelle du corps, car le liquide évaporé permet l’absorption de cette chaleur. Sur une aisselle poilue, les poils absorbent la transpiration et lui permettent de s’évaporer progressivement, ce qui tend à réduire la chaleur ressentie. En l’absence de poils, la transpiration n’est pas retenue et s’écoule : absorbée par les vêtements, elle ne refroidit plus les aisselles qui, au contraire, s’échauffent davantage et accroissent le phénomène de sudation. C’est le serpent qui se mord la queue (imberbe). L’excès de sel rejeté par la sudation tend ensuite à assécher la peau, une fois l’organisme revenu à une température modérée.
★ D’autre part, la pilosité humaine n’est pas un lointain héritage de notre vie de primates : la pilosité des humains n’est pas la même que celles de singes, puisque nous avons des poils là où ceux-ci, justement, n’en n’ont guère (comme les parties génitales). Si cette pilosité a été objet d’une sélection par l’environnement, c’est bien qu’il y a une raison. Car les poils remplissent nombre de fonctions ! En plus de réguler la transpiration, ils régulent plus généralement la température corporelle : vous avez froid ? vos poils se hérissent ? C’est normal, cette ‘chair de poule’ est un mouvement naturel du corps pour ralentir la circulation de l’air et préserver la chaleur de l’organisme. D’ailleurs, les poils ont également des terminaisons nerveuses associées qui nous permettent d’anticiper une sensation, comme un choc, une brûlure… ou des caresses. Nous ne sommes pas si mal faits que ça, après tout 😉
★ L’épilation empêche également la diffusion et la production de phéromones. Pubis et aisselles sont en effet des zones d’émission majeures de phéromones de notre corps, puisque ce sont les glandes sébacées qui les produisent, les poils permettant ensuite leur fixation et leur transmission. Ce sont ces phéromones qui sont à la base de l’attraction sexuelle – davantage que tous les déodorants et autres parfums dont on a tendance à recouvrir nos aisselles. Barbie n’a pas de poils, pas plus qu’elle n’a d’odeur : serions-nous condamnées à partager son sort ?
★ Enfin, il ne faudrait pas oublier tout de même… s’épiler, ça fait mal ! Qui n’a pas retenu un cri au moment de retirer courageusement la bande de cire de notre maillot douillet ? Car s’épiler ou se raser, cela nous fait courir le risque de nous blesser, de nous brûler, mais aussi d’occasionner des réactions allergiques, des boutons, des démangeaisons, en plus des affreux poils incarnés lors de la repousse. D’ailleurs, cette douleur qui persiste n’est pas si étonnante : la base du poil recèle des cellules souches embryonnaires qui permettent de réparer des tissus en cas de lésion. S’épiler engendre donc une micro-lésion qui cicatrise d’autant moins bien que le poil n’est plus là.
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… un acte de soumission
★ S’épiler est un acte imposé. Le féminisme, c’est être libre de son corps, c’est-à-dire qu’on peut exercer un libre choix sur l’ensemble des pratiques qui concernent notre corps. Or l’épilation est tout sauf un acte choisi : il s’agit d’une contrainte exercée par l’extérieur sur le corps de la femme. S’épiler est donc avant tout un acte conformiste, en plus d’être une pratique sexiste. Seuls les hommes qui le souhaitent s’épilent, tandis que, chez les femmes, cette pratique est dictée par des facteurs extérieurs à elles.
★ S’épiler, c’est se soumettre à une norme. L’épilation donne l’impression d’un consensus : toutes les femmes s’épilent, c’est bien naturel… Voir une femme aux jambes ou aux aisselles poilues choque l’oeil autant que cela attire de moqueries. Or c’est la pensée unique – et donc, l’absence de pensée – qui caractérise cette pratique : nous sommes toutes d’accord pour dire que s’épiler est affreusement pénible et que nous détestons le faire, pourtant, combien de nous oserions cet acte militant qu’est l’absence d’épilation ? Cette norme de l’épilation est maintenue par le contrôle social : certes, il n’y a pas de législation sur la pilosité féminine (et heureusement !), mais c’est au travers d’une pression sociale que ce contrôle est effectué.
★ S’épiler, c’est accepter le contrôle masculin. Par l’astreinte morale de l’épilation, les femmes tombent sous une aliénation particulièrement insidieuse car prétendument auto-dictée, mais au travers de laquelle les hommes assoient leur contrôle sur les femmes. Si l’acte de s’épiler était véritablement libre et dégagé de toute influence extérieure, tout laisse à penser qu’il y aurait certainement plus de femmes non épilées que de femmes épilées, et que les premières ne seraient pas victimes de regards désobligeants ou railleurs portés sur leur corps. Il y a donc bien là un conditionnement qui va à l’encontre d’un libre choix. Parmi les femmes qui déclarent s’épiler par choix personnel, la plupart ont tout simplement intériorisé des normes sociales qui ne sont plus perçues comme extérieures.
★ S’épiler, c’est accepter la marchandisation de son corps. Combien d’argent est gagné sur les dos des femmes par cette pratique ? Par les publicités et le marketing existant autour des différentes options d’épilation, le corps féminin est transformé en simple objet et devient une source de profit selon l’idéologie capitaliste moderne. Le pire ici, c’est que cette norme culturelle repose, entre autre, sur des intérêts économiques. D’ailleurs, les jambes lisses et sans imperfection aucune de la publicité n’ont-elles pas comme idéal implicite la standardisation des corps et leur ‘objectification’ – c’est-à-dire, leur déshumanisation ?
★ D’ailleurs, la publicité s’est emparée de l’idéal féministe pour construire un prétendu modèle de la femme ‘libérée’ : une femme active, soucieuse de son apparence à l’extrême, et sexy jusqu’au bout des orteils. En quoi s’épiler intégralement le pubis est-il un signe de libération sexuelle ? C’est une question à creuser…
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… réprimer sa sexualité
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★ L’épilation réduit le statut de la femme. Puisqu’il apparaît à la puberté, le poil est signe de maturité sexuelle. L’enlever, c’est ôter symboliquement sa majorité à la femme pour la replacer dans le rôle d’une mineure. D’ailleurs, l’épilation joue un rôle doublement dangereux puisque, surtout intégrale, elle permet une banalisation du corps imberbe, et donc de celui – désirable – de la petite fille. N’oublions pas également que s’épiler, aller à l’institut de beauté, tout comme se maquiller, c’est ‘se faire belle’ : sommes-nous laides au naturel ?
★ Le poil est érotique : le poil qui dépasse du maillot suggère… C’est bien pour cela qu’il ne faut surtout pas, dans notre société moderne, laisser le moindre poil se glisser hors de notre bikini. Et pour renforcer cet effort de puritanisme, on dit que c’est laid et on le pense vraiment. Cet appel à la sexualité du poil a particulièrement inspiré les artistes, pour lesquels la touffe de poil des aisselles renvoie souvent aux poils pubiens. Les retirer, c’est dé-érotiser son corps. Le pire, c’est que le travail de sape morale est tel qu’on associe maintenant la présence de poil à la désexualisation : qui n’a jamais pensé que des poils apparents n’étaient d’autre qu’un ‘tue-l’amour’ ?
★ Retirer ses poils, c’est donc aseptiser et artificialiser son corps, c’est-à-dire rejeter le naturel. L’épilation permet de rendre ‘socialement acceptable’ le corps pour pouvoir le montrer. S’épiler le sexe va bien au-delà des pures raisons esthétiques invoquées pour justifier ce geste : cela sert en réalité à ‘cacher’ son sexe, ‘cacher’ sa sexualité – tout comme les images brouillées censurent tout ce qui renvoie à l’érotisme du corps. Il y a là une dimension manifeste de répression sexuelle, pourtant refoulée et niée… D’ailleurs, avec l’Origine du Monde, Courbet ne faisait pas seulement scandale parce qu’il montrait un sexe féminin, mais bien parce qu’il le représentait dans tout son naturel, à savoir, poilu. Ce n’est pas pour rien que les poils ont été bannis des représentations féminines dans la peinture occidentale pendant des siècles…
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Tout ceci, sans oublier une chose majeure : l’épilation, c’est également coûteux en temps et en argent ! Combien investissons-nous de temps à nous tirailler la toison ? Beaucoup… Combien investissons-nous d’argent ? Beaucoup… et tout cela pour un geste totalement inutile !
Pourtant, malgré tout cela, je m’épile.
Je trouve cela fatigant, douloureux, coûteux, socialement aliénant, sexiste autant que conformiste et, surtout, complètement absurde, et pourtant, je m’épile, pourquoi ?
Parce que je suis conditionnée. Je l’avoue, je suis victime de cet ensemble de normes sociales qui pèsent sur mon regard autant que sur mes pratiques. J’aimerais trouver une femme poilue belle, j’aimerais voir des aisselles fières et sombres et me dire qu’elles sont splendides, j’aimerais mettre une jupe et regarder la fine toison de mes jambes comme un ornement délicat et charmant, et pourtant je trouve cela disgracieux au plus haut point. J’ai honte de lever les bras quand je sais que quelques millimètres non grata pourraient être entraperçus. Surtout, je trouve particulièrement laid quand le maillot laisse échapper des boucles hirsutes qui donnent une impression de négligé autant que de manque d’hygiène.
Mais pourquoi, pourquoi ?.. Pourquoi sais-je tout cela et malgré tout ?… Je sais combien ces arguments sont justes, je devrais, en toute logique, m’y plier, et pourtant ?.. Et pourtant, je continue de m’épiler.
Je n’y arrive pas.
Le conditionnement est si fort que j’en suis prisonnière.
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J’en suis au même point que toi. Je trouve tous les arguments que tu développes parfaitement justes, et pourtant je ne peux pas m’empêcher de trouver les poils disgracieux au possible. Je m’évertue à en enlever le plus possible ; je suis en plus brune à la peau claire, donc je ne vois que ça. Pour moi, hors de question de sortir si je n’ai pas les sourcils parfaitement épilés (pas entièrement hein, juste avec une jolie forme, sans poil qui dépasse…), si j’ai un peu de moustache, etc. Ca, ça rejoint le fait que je ne peux pas sortir sans maquillage, je me sens « nue » (mais bon, concernant le maquillage c’est un poil différent (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots :p) car il y a un aspect artistique là dedans pour moi, enfin c’est un autre sujet).
Concernant la manière de m’épiler… je veux avoir le moins mal possible, donc je privilégie plutôt le rasage manuel, sauf pour le visage et le maillot. Là, j’utilise une pince à épiler (oui oui, j’arrache poil par poil, donc ça prend encore plus de temps, disons qu’au moins c’est plus écologique ?). J’ai tendance à tout enlever, pour le maillot, car j’en épile un peu, et puis je finis par tout épiler, car rien à faire je me dis que « c’est moche ». Par contre après, effectivement les poils incarnés c’est au moins aussi laid :(. Et puis plus on les épile/rase; plus ils repoussent vite. Mes poils comme mes cheveux en particulier, repoussent très vite.
Triste constat au final. J’aimerais pouvoir faire une épilation définitive pour être débarrassée de la corvée (encore un moyen de claquer du fric) mais ne vaudrait-il pas mieux arriver à les accepter, ces poils ? C’est loin d’être gagné.
Ah ce rêve de l’épilation définitive pour se délivrer de la corvée mensuelle… ou bien cette jalousie secrète à l’égard des blondes à la pilosité si discrète 😉
Tu as raison de souligner que le pire, c’est qu’une épilation parfaite, ce n’est pas tous les jours, qu’il faut compter sur la repousse, le décalage de repousse, et si l’on veut bien épiler à nouveau, il faut être vraiment patiente… mais la plupart du temps, on ne tient plus et on enlève tout alors que rien n’est entièrement repoussé, en sachant qu’il faudra recommencer très bientôt et que le résultat n’est jamais à la hauteur de nos critères. Nos critères d’ailleurs ? Ces filles des magasines à la pilosité gommée à grands coups de photoshop… ?
Le constat est assez triste, effectivement 🙁
Je vois qu’on est un peu dans la même situation :).
C’est étrange, car dans plein d’autres domaines je suis capable de m’affranchir des conventions, mais dès que ça touche au corps c’est soudain plus compliqué. J’ai déjà de la chance d’avoir un rapport sain à la nourriture, c’est vraiment triste de voir la perception qu’en ont tant de femmes… (mais n’ai-je pas « de la chance » aussi d’être naturellement mince, chercherais-je à maigrir si j’avais un moins bon métabolisme ? allez savoir !). Vaste sujet…
Je m’incruste! Mon chéri est photographe, et je constate d’autant plus que la norme veut supprimer TOUTE imperfection: poil, bouton, rougeur, grain de beauté… c’est ben triste!
Je n’avais pas songé au point *marchandisation. Bien qu’avec un épilateur (pour la partie enlevage des poils), ça reste assez économique. Après il faut bien entendu gommer, mais je me dis qu’avec ou sans poils, il peut-être bien de le faire parce que le grain de peau n’a rien à voir avec le fait de s’épiler ou non (bon hors poils incarnés)
Par contre, et là peut-être que mon jugement de mes actions envers les poils est faussé, mais je ne me sens pas du tout de faire ça parce que la société. Je le fais parce que personnellement je trouve ça plus esthétique et parce que je n’aime pas les poils. Alors peut-être que c’est aller contre nature, mais après tout on se coupe bien les cheveux …
Pour te dire je suis même en processus d’épilation lumière pulsée, mais l’idée que j’ai derrière la tête c’est de me faire tatouer. Donc ma motivation est … je sais pas mais elle est.
Je trouve ça aussi agréable de sentir sa peau (douce) en passant la main, plus agréable que des poils.
Bon ceci dit ton article est intéressant, notamment sur les faits physionomiques. Et je me suis surprise à être étonnée que oui, les primates sont dépourvus de poils là où nous en avons, je n’avais jamais fait gaffe avant !
Economique, économique un épilateur… jusqu’au jour où il casse et il faut en racheter un autre ! Et puis, personnellement, je n’ai jamais pu, ça me fait bien trop mal (paradoxalement, je supporte sans trop broncher la cire). Il faudra que tu me donnes, d’ailleurs, ton avis sur la lumière pulsée, c’est intéressant ! Mais tu vois, quand tu dis que c’est plus esthétique et que c’est ton jugement personnel, c’est aussi, évidemment, le mien, mais comment se fait-il que tant de femmes partagent cet avis ? C’est un peu louche… 😉
Sur la sensation peau douce, ça se discute : une caresses sur peau naturelle, jamais épilée, reste très douce, mais en revanche, sur poils épilés en repousse, effectivement, c’est moins le cas ;-). D’où le fait que l’épilation soit vraiment l’acte le moins naturel qui soit, puisqu’elle dénature même nos poils…
Moi je rêve quand même d’un monde où les hommes auraient dû s’épiler à notre place : on avait 1 chance sur 2, ç’aurait été chouette 😉
Bah j’en ai acheté un seul dans ma vie, sachant que ça fait 6 ans que je l’ai et que je n’utilise que ça. J’ai fait un peu le maillot en institut, mais comme je vais le pulser …
Et bien écoute, j’ai fait une séance, pour les bras, c’est pas ultra flagrant par contre pour les aisselles oui (même si y’avait pas grand chose). Pour le maillot, la dernière fois, je n’avais pas assez de repoussé, donc là j’ai du attendre que soit bien la lose, que tous les cycles aient fait leur travail de repousse, et donc voilà, prochaine séance sous peu.
Je ne sais pas pourquoi on est tant à penser pareil. Ceci dit des garçons le pense aussi, et s’épilent aussi.
Mais bizarrement ça choquerait presque les gens. Le monde est un peu à l’envers.
Au final chacun fait bien ce qu’il veut pour peu qu’il y ait l’hygiène, non ?
Alors pour mes bras par exemple, c’est clairement pas la même douceur avec et sans, et pourtant j’ai du les épiler/raser 3 fois en tout dans ma vie.
Pour les jambes pareil, j’ai passé presque tout l’hiver sans y toucher, et c’était un peu bien quand j’ai finalement tout retiré. Après en repousse je dis pas, c’est pas la joie. Mas en cirant ou épilateurant, ça va encore.
Oui, de plus en plus d’hommes s’y mettent aussi, mais parmi les réceptions à ces pratiques, il y a les défenseurs qui disent que c’est plus ‘propre’ et la grand majorité des autres qui rigolent doucement en y voyant une ‘féminisation’ des moeurs masculines. Car si l’on observe un peu les grandes tendances, on est de plus en plus vers la femme Barbie et l’homme Chabal… dans le genre hyper-sexualisation des rôles, il n’y a pas mieux.
D’ailleurs, il y a eu une période au Moyen-Âge où le dernier cri de la beauté, c’était d’avoir de grands fronts pour les femmes (ce qui est universel, puisque grand front = prétendu signe d’intelligence). Pour obtenir cela, les demoiselles s’épilaient le haut du crâne et les sourcils à coup de sulfure naturel d’arsenic et de chaux vive… avant de s’appliquer du sang de grenouille ou de chauve-souris comme remède à la repousse du poil… horreur ? certes, mais pas très loin de la notre 😉
Ah je ne savais pas cette période de grands fronts, comme quoi, les temps changent quoi.
J’ai envie de penser que pour peu que chacun y trouve son compte, fasse ce qu’il fait parce qu’il en a envie, que ça lui plait etc. avec ou sans poils, du moment qu’on assume son geste ou son attitude envers les poils, tout va presque bien 🙂
Moi je m’épile vite fait au rasoir mais juste parce que je trouve ça plus beau et plus propre (oui, plus facile à nettoyer lol)
Après tu as sûrement raison, on en arrive à trouver les poils moches chez une femme parce qu’on est conditionné… mais ça ne me pose pas de grand problème moral surtout que mon mari s’épile aussi en partie!
Malgré tous mes beaux arguments, je trouve également cela plus beau et plus propre… Et puis, c’est amusant, il y a cette nouvelle tendance des hommes à s’épiler eux aussi maintenant : par empathie peut-être ? 😉
Non, pas dans mon cas, mais les rapports évoluent. Je suis un homme avec une toison. L’effet à la piscine ou torse nu est de moins en moins perçu comme de la viritlité mais presque comme de l’archaïsme. Troublant bien des regards féminins, je rejoint l’article sur le ressenti presque sexuel provoqué, aboutissant parfois à du dégout, une gène, très vite évacuée, l’histoire d’une seconde, moins même pour les plus éduquées, ou a un total changement positif de comportement envers ma personne, considéré, tel unbout de viande ? Les codes changent, maintenant, dans la conversation, j’entends bien des hommes qui disent s’épiler par pression féminine…en fait je pense que vous ne nous faites pas évoluer, par contre nous vous avons fait dégénérer en bien des points 🙂
Je ne sais bien qu’il ne s’agit pas d’empathie, Olivier, sinon, je crois qu’on verrait déjà des hommes porter des poids sur le ventre et subir des simulations de contraction (ce genre de chose existe, promis) pour compatir avec les femmes enceintes… 😉
Je suis d’accord, l’idéal masculin change, lui aussi. Je me souviens de mon ex qui refusait, malgré la pression exercée par ses amis masculins, de se raser les aisselles à la plage… Il y a beaucoup dans ces simples poils mâles, mais c’est une charge assez confuse encore : entre l’homme qui se néglige, lui aussi, et l’idéal de virilité qui passe par un homme, ‘un vrai’, donc avec des poils… peut-être sommes-nous dans une époque de transition avec confusion encore des messages véhiculés par l’apparence extérieure… Les femmes modernes, telles qu’elles sont dessinées par la société, veulent à la fois des partenaires qui prennent soin d’eux, mais il ne faudrait pas trop en faire, quitte à se démasculiniser, alors laissons des poils ça et là, une touche de galanterie, un brin de machisme… et on peut se dire qu’au niveau égalité des sexes, on n’en est pas encore là…
Oui, mais bien dans le relationnel…petite histoire, un jour, en collectivité, sans me gêner, pour l’évacuer, j’ai félicité une fille pour sa plastique, vraimnt poliment, ébloui que j’étais, une infirmière, qui m’a dans l’instant suivant, fait comprendre que j’étais la dernière des merdes. Bon d’accord, ouh, quel vilain garçon qui voulait complimenter une fille aux formes très suggestives, presque en vitrine ..pas de soucis…quelques jours plus tard, je reviens d’une journée de sport, torse nu, entre mecs, puis ne voilà t’il as cette même infirmière, s’avançant vers nous, le regard figé sur mon torse justement, hypnotisée, je n’étais plus à mon tour qu’un morceau de viande, nous nous en sommes tous aperçu…alors bon, pn peut continuer longtemps à se considérer bien différents, en bien des points, on se rejoint 🙂
Ophélie, je te comprend TELLEMENT! Pas facile d’agir selon nos désirs et besoins réels quand une pratique est jugée aussi sévèrement et quand les standards sont déjà fortement établit… je ne doute pas que ce serait un IMMENSE soulagement pour les femmes si demain matin la nouvelle mode était de jeter le rasoir (ou autres accessoires enlève-poils) à la poubelle! Merci d’avoir mis au grand jour cette réflexion intérieure qui en tracasse plus d’une… ça fait du bien de fraterniser 😉
Merci Ariane ! J’avais un peu peur de comment mon article serait reçu… je suis soulagée de voir que mes tracasseries intérieures sont partagées !
Et : oh oui, je rêve du jour où, pour les femmes, être ‘naturelles’ sera justement… naturel (!) et où je n’aurais pas à me surprendre à songer… hum, laser ou pas laser ? 😉
Tant mieux si tu avais un peu peur des réactions, ça veut dire que c’est un sujet chaud qui DOIT être discuté! Il faut oser pour faire avancer les choses 🙂 Pour l’instant je suis au neutre en mode rasoir… si je me prends à penser au laser pour le côté pratique de la chose, j’énumère tout ce que je pourrais faire de plus profitable avec cet argent… si j’épuise ma liste de priorités, peut-être que je considérerai le laser, mais je doute avoir assez d’une vie pour ça hehe 😉
Un article qui va t’intéresser (menace de mort contre des femmes qui refusent de s’épiler… en Europe) : http://www.secondsexe.com/magazine/A-poil-et-a-mort.html
Oh, merci pour cette article, extrêmement intéressant en effet – surtout dans ses conclusions qui montrent bien ce qui se cache derrière la réalité du poil !
Tout pareil, et je te remercie de me donner l’occasion de m’auto-flageller sur la place publique tant cette contradiction me fait honte.
Ma petite révolution : j’attends le tout dernier moment pour dégainer le mangeur de poils, histoire de laisser vivre la sauvageonne. D’ailleurs, nous en plaisantons souvent avec Monsieur…
Un « rituel de beauté », tu parles… Et pourtant, comme toi j’en suis.
Ah, maintenant que nous nous connaissons plus que bien avec l’homme de la maison, j’ai développé la même tactique, et ce qui est amusant, c’est que c’est toujours moi tout de même qui fais remarquer ma pilosité de ptite grizzli, alors que lui m’assure qu’il n’avait rien remarqué du tout… (et j’en profite pour l’attaquer sur le fait qu’il ne fait jamais attention à moi, hin hin 😉 )
Dur dur, de se sentir esclave consentante…
bien sûr je m’épile et je n’imagine malheureusement pas pouvoir faire autrement … et comme beaucoup d’entre nous, je dépense des fortunes en huile et crème pour essayer de réparer mon corps des tortures que je lui inflige depuis des années … c’est un peu tard pour revenir en arrière et je connais peu le sujet, mais je me dis que si j’avais des sous et dix ans de moins j’opterai peut être pour une épilation définitive … peut être qu’on paye une bonne fois pour toute mais au moins cela doit éviter d’être confrontés à des problèmes persistants de peau irritée et malmenée …
le pire c’est que j’aime les poils chez les hommes (au point de ne pas parvenir à avoir d’attirance pour un homme imberbe), il y a peu j’ai surpris le mien en train de se tondre les poils au dessus de la baignoire. Il m’a dit qu’il faisait trop chaud et que ce n’était pas hygiénique … il a réussi à me traumatiser, une semaine sans le laisser m’approcher (le temps que ça repousse !!)
Comme je te comprends ! la première fois que mon homme s’est rasé, cela m’a vraiment fait un choc terrible : à me demander qui il était vraiment et si je ne m’étais pas trompée sur toute la ligne… 😉 Je rigole maintenant de mon attitude, mais c’est bien significatif…
Au passage, je découvre ton très joli blog et toutes tes créations qui me plaisent énormément !
Ma parole vous me faites mal pour vos copains, se demander si on s’est pas trompé juste parce qu’il a des poils en moins… on parle d’Amour là non ?
Vous vous masturbez intellectuellement, il y a des hommes qui ne pensent pas automatiquement que les poils qui sortent du maillot sont synonyme d’hygiène douteuse. Qui sont tout à fait d’accord avec ce texte, qui pensent « qu’être naturelles, c’est naturel ! » Il y en a plein autour de vous, vous avez d’autres qualités que votre imberbité à leur offrir.
Bien cordialement,
Je vous demande pardon ? Je crois que vous saisissez cette conversation ou ce post au vol et que vous vous méprenez un peu sur mes propos…
Merci de votre soutien en tout cas. Je ne crois pas trop me masturber intellectuellement en disant que la société met une légère pression sur le dos (ou plutôt les jambes et aisselles) des femmes pour qu’elles soient glabres… Vous êtes peu nombreux à juger qu’une femme poilue ne mérite pas l’opprobre qui lui est d’ordinaire faite, mais chacun de vos témoignages compte.
Tout d’abord, ça fait quelques temps que je lis ton blog, et je te remercie d’aborder de tels sujets, et de nous donner tes recettes (que tu me fais baver).
Pour en venir au sujet du jour, ça fait presque 2 ans que j’ai cessé de m’épiler. Pour situer, j’ai 22 ans et j’ai commencé à m’épiler régulièrement à partir de 14-15 ans. Je trouvais le poil laid, tout comme toi. Je veillais tout particulièrement à avoir les aisselles lisses, et dès les beaux jours je virais le pelage des jambes. J’avais aussi honte qu’on voit mes poils pubiens dépasser de mon maillot à la plage. Poils aussi long et bruns que je suis brune.
Et puis, j’ai lu le site du MIEL. J’adhérais comme toi, sans sauter le pas. J’ai commencé à épiler au lieu de raser, pour éviter les coupures, mais je me brûlais et m’arrachais la peau. À la fin de l’été, il y a deux ans, j’ai décidé de laisser pousser mes poils afin de mieux épiler après… et je n’ai rien fait. J’ai laissé pousser mes poils, d’abord en bonne logique épilatoire (il faut qu’ils soient longs pour les arracher), puis par manque de temps, puis pour l’expérience… Puis parce que j’ai fini par les aimer. J’aime toucher les poils de mes aisselles et les rouler. J’aime sentir le vent sur mes jambes en été, sans perte de sensations. J’aime les sentir, j’aime les toucher, je m’y suis habituée, et je les aime, comme j’aimerais mon nez ou mes ongles: ils font partie de moi, naturellement.
Je sais que c’est dur d’arrêter: on a peur du regard d’autrui, on a intériorisé que c’est laid; et pourtant. Le premier été sans épilation n’a pas été spécialement compliqué: à part les commentaires négatifs de ma mère (assez conformiste sur ces sujets), personne ne s’en est réellement soucié. Si ça inquiète quelqu’un, j’ai eu beaucoup plus de partenaires en étant naturelle qu’épilée; peut-être parce que je me sentais plus sûre de moi. Peut-être parce que l’épilation fait plus psychoter les nanas que les mecs (dans le cas des hétérotes du moins).
Je me sens enfin libre: plus besoin de penser à mes poils, de régler ma vie autour d’eux. Je gagne du temps et de l’argent, et je consacre ma vie à des problèmes qui m’intéressent plus. Je n’ai plus la sensation de polluer avec des rasoirs jetables et des cires synthétiques, et de me polluer et de me blesser. Je n’ai plus peur de me montrer au naturel, même si ça fait parfois bizarre d’être la seule « naturelle » au milieu de filles imberbes!
Bref: l’épilation, c’est tabou, on en viendra toutes à bout!
Je n’ai qu’un mot à dire : bravo !
Je suis complètement admirative de ta décision et de ton attitude, et j’aimerais avoir ta force pour surmonter, effectivement, ce tabou.
Ton texte est tellement beau et tellement vrai. On sent tout cet apaisement et l’acceptation de ta nature même, je suis vraiment émue. Et tout ce que tu mentionnes comme gain de temps, d’argent… le fait également qu’être en ligne avec sa nature, c’est aussi être respectueuse de la nature, au sens général… et surtout, cette sensation de liberté et d’amour, au fond, pour l’être que tu es, simplement et sans détours… tes mots sont un exemple extrêmement encourageant, et qui sait, peut-on seront-ils assez forts pour aider des femmes comme moi à faire ce cheminement personnel.
Merci donc à toi et à des mouvements de type MIEL, de nous remettre les idées au clair et, à défaut d’engendrer un déclic immédiat, de nous faire au moins réfléchir.
Wouah merci pour ton témoignage, il est tellement juste! Je me reconnais parfaitement (rouler les poils de ses aisselles, la sensation du vent ou des hautes herbes sur les jambes….), ces nouvelles sensations furent une très agréable découverte. Je partage complètement ton slogan et ça fait plaisir 🙂
Je ne connais pas le Miel, pouvez-vous transmettre les coordonnées ? Merci 🙂
C’est ce site : http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-etesansepilation-fr.htm
Très intéressant, surtout pour moi qui suit… FILLE D’ESTHETICIENNE et qui ait moi-même épilé beaucoup de guibolles pour payer mes études et aider ma chère maman.
Donc je m’épile, je déteste le poil, c’est dans mes gènes. J’avais 8 ans pour ma première épilation des jambes, juste avant le gala de danse. J’ai supplié ma mère et elle a cédé : de longs poils noirs sortaient du joli collant blanc… Je suis une vraie brune…
En Chine, je me suis faite épiler au fil. Oui oui. La gentille dame chinoise entortille habilement un fil sur lui-même et le fait rouler tout aussi adroitement sur la jambe et les poils tombent sur le sol. Cependant, je soupçonne qu’ils soient plus cassés qu’épilés, donc repousse avec poils incarnés.
Ma prochaine étape : l’épilation définitive. Et oui, je ne suis peut-être pas assez féministe. Et puis je me dis que l’enjeu c’est d’abord qu’on laisse naître les petites filles (ce n’est pas toujours le cas en Chine ou en Inde par exemple), ou qu’on les laisse aller à l’école, ou encore qu’on arrête de les exciser. Peut-être que si on gagne toutes ces batailles, je me laisserai pousser le poil !
J’ai trois filles, je leur apprend à prendre soin d’elles, mais aussi que la beauté vient de l’intérieur. Mais je sais aussi que le jour où elles voudront enlever leur poil, je les aiderai. Si elles veulent les garder, tant mieux pour elles, ça voudra dire qu’elles auront gagné plus d’autonomie intellectuelle que leur maman.
Mais c’est vrai, c’est drôle de voir comme on se plie aux normes. Et pourtant, je ne lis pas franchement les magazines de mode et je sais bien que les filles sur les affiches sont des filles photoshop. Mais voilà, le poil, c’est plus fort que moi, je abhorre : je l’arrache, je le tire, je l’éradique !!!
Oui, l’épilation au fil ! J’ai essayé ça un peu, et je compte le mentionner dans mon prochain article, c’est vraiment amusant comme technique, et pas si facile à manier !
Merci pour ton expérience, effectivement, le gène ‘esthéticienne’ a dû, inconsciemment, passer dans ton sang – et dans tes glandes sébacées 😉
8 ans, c’est vrai que, dit comme cela, ça fait tôt… j’ai dû m’épiler la première fois vers 12 ans, ou plutôt me raser, parce que ma maman, elle, se rasait et n’avait aucune idée de ce qu’était l’épilation 😉 Et si je l’ai fait, j’avoue, c’est parce qu’un vilain petit camarade m’avait traitée de singe au collège, alors qu’on ne peut pas vraiment dire que ma pilosité ait été alors sur-développée ! J’en ai même voulu ensuite à ma mère de ne pas m’avoir plutôt orientée vers l’épilation car le rasage a eu la fâcheuse tendance d’augmenter ma pilosité plus qu’autre chose. Ma pauvre maman qui ne voulait que m’aider… 🙁
Pour l’instant, j’espère avoir des garçons plutôt que des filles… ça me fait tellement peur de leur transmettre le legs de ma ‘superficialité, et pourtant, j’ai remisé les magasines féminins il y a bien longtemps et je m’estime relativement épargnée !
Merci encore pour ton article, ça me rappelle un peu celui de Causette sur le sujet 😉
J’ai 25 ans, je suis rousse et j’ai arrêté de m’épiler il y a 3 ans! Ado ma mère a longtemps résisté avant de m’acheter un rasoir, les moqueries style orang-outan à la piscine ont fini par la convaincre! Il était trop tard quand ma grande sœur m’a conseillé de ne pas m’attaquer aux jambes où nous avions de très fin poils blonds très discrets…j’étais conditionnée 🙁
J’ai la peau très fines et très vite les poils se sont incarnés et c’est devenu de plus en plus désagréable. Au fil des ans l’idée a fait son chemin que les poils ça peut être beau, que s’épiler c’est enlever une part de notre rapport au monde (niveau sensoriel j’entends). J’ai commencé à ne plus m’épiler les jambes, une partie a repoussé dru, long et rouge mais j’ai fini par assumer. Ensuite je pensais que les aisselles ça serait le plus difficile mais en fait pas du tout, généralement les femmes me font plus de réflexions sur mes jambes que sur le reste. Perso je n’ai jamais fait le maillot, pour moi ça renvois beaucoup trop à la pédophilie…
Susciter le débat chez les hommes comme chez les femmes, et surtout notre rapport à la beauté m’intéresse. Je suis encore étudiante donc je pense que la pression sociale s’exerce différemment. A part des « Beurk c’est moche » assez rares dans la rue, les transports en commun ou ailleurs, et plutôt de la part de femmes, mon quotidien me ramène rarement à mes poils que j’ai appris à aimer tout comme à m’aimer telle que je suis 🙂
Un magnifique témoignage, merci beaucoup, beaucoup.
Je ne connais pas Causette, mais je serais intéressée de lire d’autres témoignages là-dessus. Sinon, pour ce qui est de toi, je dirais que je ne peux pas être objective car, pour moi, la grande exception, ce sont justement les rousses ;-). Je trouve la pilosité des rousses très jolie et je me souviens, étant ado, avoir tenté de convaincre ma meilleure amie de ne pas toucher à ses jambes, au duvet si fin et si léger… en vain 😉 Mon grand ‘malheur’ pour moi, c’est d’avoir une pilosité de brune dans une peau quasi de rousse (fine et couverte de taches de rousseur) et, même si bon nombre de personnes m’ont répétée que ma pilosité était peu développée, c’est tellement ancré dans ma tête que je n’en démords pas.
Alors j’ai tendance à laisser facilement en friche pendant l’hiver mais, quand arrive l’été, je n’y arrive pas et pourtant, je sais que c’est MOI qui vois ces poils, et pas les autres.
En tout cas, ton commentaire est très encourageant, tu montres surtout que la voie essentielle passe par une acceptation entière de soi et un amour pour son corps tel qu’il est. Dans notre société si obnubilée par l’apparence extérieure, ce chemin est d’autant plus long, mais j’espère que nous serons de plus en plus nombreuses à l’entreprendre. Merci encore.
Le dossier du #3 de Causette était consacré à la question et abordait toutes les facettes que tu as évoqué en insistant si je me souviens bien sur la désexualisation du corps féminin… Je ne fais pas de pub mais si tu n’as pas encore fait un tour: http://www.causette.fr/
Super, merci beaucoup ! Je vais aller regarder cela de plus près – et découvrir davantage Causette. Merci encore pour le partage !
Même combat… Que dire d’autre!
Salut Antigone,
Ton billet est très détaillé et ça fait plaisir de voir une réflexion aussi approfondie et qui va dans le sens d’une intuition que j’ai depuis longtemps. Tu touches à quelque chose de très complexe mais aussi de très juste quand tu parles d’intériorisation.des normes sociales. La plupart des gens, hommes ou femmes, qui n’ont jamais vraiment réfléchi à la question diront spontanément que l’épilation relève du libre-choix. Si cela était vrai, je n’aurais jamais entendu cette AUTHENTIQUE citation dite par un garçon: « Tout le monde fait comme il veut mais moi une fille pas rasée je trouve ça dégueulasse. » ou celle de ma propre mère: « Va te raser, tu ressembles à un ours! » True stories…. Si ce choix était personnel et individuel, personne ne se permettrait d’être aussi sévère envers les dissidentes, ou les minoritaires, qui relèvent en fait plutôt de l’exception.
J’ai personellement et individuellement décidé d’arrêter de m’épiler il y a environ deux ans, et je dois admettre que surtout au début, ce n’est pas facile tous les jours. À l’époque où j’ai pris cette décision, je travaillais aussi très dur (et j’y travaille encore) pour me libérer des jugements négatifs de ma mère à mon sujet. Ce n’est pas facile d’accepter, même en tant que jeune adulte, que notre mère a parfois tort. Très tort. Et qu’on a longtemps été impuissante pour discerner le bon du mauvais dans l’immense patrimoine maternel. Il y a sûrement une piste là-dedans: la culture des femmes entre elles. Pour ma part, j’ai toujours ressenti plus de pression de me conformer aux normes « féminines » de la part de femmes que de la part des hommes. Autrement dit, ma meilleure amie a toujours été plus dérangée que mes amants par ma pilosité!
Je ne trouve toujours pas mon poil de jambe « beau », ça ne m’a d’ailleurs jamais traversé l’esprit, mais j’accepte maintenant qu’il fait partie de mon corps. Cependant, comme je n’ai jamais été très assidue à l’épilation, il est très doux. Mais mon corps n’est pas tout, et JE ne me résume pas à lui. De la même façon, le refus de l’épilation est pour moi un geste féministe, je m’oppose par là à la marchandisation du corps féminin, au fait que l’esthétique féminine soit une condition sine qua non au fait d’être acceptée en société, et tout simplement aux pratiques « hygiéniques » basées sur un critère de genre. Mais je ne dirais jamais que de ne pas le faire est anti-féministe! Je crois à la diversité des tactiques, au fait que chacune contribue selon ses forces et qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de « bonne » féministe. On ne met pas facilement des siècles de pratiques culturelles derrière soi, mais parfois on y arrive et c’est comme ça qu’on va faire la révolution!
Solidairement,
Hannah Saint-Jean
Merci de ton message Hannah, que dire de plus sinon qu’il est criant de vérité et de force, en plus d’être beau et nuancé.
Ce qui me frappe le plus, je crois, dans les témoignages de femmes ayant arrêté de s’épiler, c’est peut-être ce sentiment d’apaisement que tu traduis si bien. Apaisement vis-à-vis de son propre corps, que l’on apprend à accepter et à aimer. Apaisement vis-à-vis de ce que l’on reçoit en héritage de la part de notre environnement, et surtout de celui si proche et si prégnant des femmes que nous côtoyons, à commencer, bien sûr, par notre propre mère. Accepter d’être différente de notre mère, de refuser une part de son legs sans pour autant la renier toute entière. Apaisement, enfin, vis-à-vis des normes sociales et du regard porté par la société sur les femmes, regard ô combien lourd d’une marchandisation de l’esthétisme…
Il y a deux choses, enfin, qui me marquent dans ton commentaire et pour lesquelles je ne peux que t’approuver. D’une part, quand tu écris que les pressions féminines peuvent être bien plus fortes que celles masculines, tu n’as que trop raison. J’ai beaucoup plus souffert du regard des filles de mon âge à l’adolescence que celui des garçons, et je sais que c’est d’elles que viennent une majeure partie des complexes que j’ai ensuite pu développer. Mes poils ne posent aucun souci à mon ami et c’est moi qui les lui fait remarquer plutôt que l’inverse. Si je décidais de ne plus m’épiler, je suis sûre qu’il me soutiendrait à 100%.
D’autre part, tes mots sont également très apaisant quand tu dis qu’il n’y a pas UNE façon d’être féministe et que s’épiler, c’est obligatoirement être anti-féministe. C’est bien le malaise que je ressens profondément et que beaucoup, à mon avis, partagent : je me sens intimement féministe, c’est très fort en moi, et pourtant, il y a ce terrible paradoxe de l’épilation qui me ramène à la domination la plus crue et la plus primaire qu’il soit. Alors, merci de penser qu’il n’y a pas de modèle de la ‘bonne’ féministe et que chacune (et chacun!) peut se battre à sa manière pour le droit des femmes dans notre société. C’est faire preuve de tout autant d’esprit d’ouverture et d’apaisement que d’aimer son corps de femme, dans toute sa nature et tout simplement.
Merci encore.
Ici je me rase de temps en temps….juste en été pour les maillots de bains…et quand je vais chez le médecin…..ou les très rare fois ou je mets une jupe…le reste du temps je garde mes petits poils !! hahaha…en hiver je les revendiques même!!! ^^
J’ai l’impression que l’épilation est beaucoup une histoire de génération, et je vois le fossé qui peut exister entre des femmes de dix ans mes aînées et d’autres de dix ans mes cadettes… A voir l’évolution de notre société, il me semble qu’on va néanmoins vers du ‘moins en moins de poils’ et que les pressions les plus fortes touchent de plus en plus les très jeunes filles, ce qui n’est pas très encourageant… D’ailleurs, je reconnais avoir été choquée, plus jeune, du ‘manque d’entrain’ que mettait ma mère à s’épiler… j’ai peur pour ma fille 😉
Merci pour ce sujet, vous avez toutes dit beaucoup de choses!
Pour ma part je me suis épilée un peu ado, disons que depuis mes 18 ans j’ai arreté et là j’en ai 25. Mes poils au pattes sont tous doux et je dirais meme qu’ils sont de plus en plus fins et clairsemés avec le temps. Et je les trouve jolis! En fait j’aime voir les corps tel qu’il sont pour de vrai, les jambes épilées ca m’évoque un peu le plastique… Bon après je suis pas très poilue donc c’est plus facile à assumer, mais j’avoue que si quelqu’un zyeute mes gambettes et remarque que je ne suis pas épilée, je peux percevoir qu’il ou elle me trouve bizarre mais je m’en fous!
Je me souviens quand j’étais gamine j’étais bien conditionnée comme nous l’avons toutes été je pense, et j’étais choquée par les poils des femmes non épilées… ca a bien changé au contraire aujourd’hui quand je vois une femme qui garde ses poils je l’admire, et encore plus si elle est brune!
Tous les actes de résistance des femmes face aux normes me font trop plaisir en fait…
Je suis HEUREUSE de m’etre libérée de la bouffe dominante et dominatrice en étant végan, de ne pas ressembler à une pub lisse avec mes poils aux pattes et mes cheveux hirsutes, de continuer encore et toujours à remettre en question les normes et agir en pratique contre ce qui ne me semble pas juste!
Merci pour ton témoignage ! Cela fait tellement plaisir de lire des femmes qui s’assument pleinement et qui aiment leur corps dans leur naturel !
Ta comparaison entre le véganisme et l’épilation n’est pas fausse, tout est une question de normes, et c’est intéressant de voir que ma transition vers le véganisme était très naturelle chez moi, même si elle aurait été d’autant plus rapide si je n’avais pas eu si peur de la réaction de mon entourage… mais pourtant, le facteur extérieur a été très peu décisif, en définitive, dans ma décision, alors pourquoi est-ce plus difficile en ce qui concerne l’épilation ? Voilà qui donne à réfléchir…
En tout cas, merci encore, je trouve cela formidable de pouvoir recueillir des témoignages si positifs sur ce sujet, et surtout, comme tu l’écris, des témoignages de femmes heureuses !
haha, ça me rappelle un post sur mon blog que j’avais écrit à ce sujet !
http://heartsless-witch.over-blog.com/article-je-ne-suis-pas-un-kiwi-jaune–38474349.html
je me suis fait la réflexion un jour devant un ptit couple d’amoureux jeunes, en short tous les deux, que je trouvais totalement normal cette vision de poils sur les jambes du mec mais normal aussi qu’il n’y en ai pas sur les jambes de la fille..
et je me demandais POURQUOI je trouverais ça tellement bizarre et moche si c’était le contraire !
et oui, conditionnée pour conditionnée, après des années de mecs dont un qui est allé jusqu’à avoir des spasmes de « prêt à vomir » parce qu’il avait senti des poils sur mes jambes (je vous dis pas le bond qu’il a fait dans le lit !!!)
c’est une étrange chose que ce concept de beauté.. les orientales s’épilent depuis des générations, c’est venu plus tard en occident… perso, j’alterne entre des poils, ou non, je rase (avec un rasoir que j’ai depuis bien 15 ans, donc je change les lames quand je le sens) sur le blog de Raffa (le grand ménage) dont ton blog me fait un peu penser mais plus niveau nourriture.. il y a un post sur l’épilation au fil, j’avais essayé, écologique, certes, mais technique et long !!!!
bon article !
Effectivement, je suis allée lire ton post, c’est très bien vu (j’adore la comparaison avec les kiwis 😉 )
J’ai déjà assisté à des réactions dures de la part d’hommes vis-à-vis de la pilosité féminine, mais une réaction comme celle là ?!?… Avec moi, il n’aurait pas fait seulement un bond hors du lit, mais il aurait été éjecté dare-dare de l’appart ! Je suis outrée !
En fait, s’épiler était déjà une pratique courante pendant l’Antiquité, mais elle concernait tout autant les hommes que les femmes (ces athlètes au corps huilé pour la lutte et sans poils aucuns…). Je doute tout de même qu’Astérix et Obélix aient été des adeptes de la pince à épiler.
J’ai découvert très, très récemment le blog de Raffa, dont je n’ai pas encore fait le tour, mais c’est vrai que c’est une mine d’or ! J’avais essayé déjà avant le fil à épiler – dans le genre plus écologique, il n’y a pas mieux – il faut comprendre la technique, c’est le moins qu’on puisse dire… après, ça marche ! Mais je ne me vois pas faire les jambes entières ainsi 😉
Merci beaucoup en tout cas et à bientôt !
arg ! j’avais écrit une super longue réponse qui vient de disparaitre quand j’ai appuyé sur la touche espace ???!!! ???
bref, pour résumer, je disais que le blog de Raffa qui est une super nana est une véritable mine d’infos, toujours à chercher à comprendre le pourquoi du comment, imprime son ptit livret si tu te le sens, c’est super intéressant et très informatif !
sinon j’ai parcouru tout ton blog et je suis fan ! les explications, les remises en questions de choses que l’on a l’habitude de faire, les recettes ! miam miam ! j’ai mis une bannière de ton blog sur le mien pour y revenir vite et je pense bientôt que dans une recette je parlerai de toi ! héhé !
Oh merci beaucoup, c’est super gentil ! J’ai hâte de voir ta recette (j’espère en tout cas que ton blender n’est pas parti en fumé sous la pression du beurre de coco ! ). Et une bannière, waow, la classe, merci vraiment !
J’ai téléchargé le petit livret de Raffa il y a deux ou trois semaines, mais je n’ai pas eu le temps de m’y plonger encore : du coup, ton commentaire me pousse à y remédier !
Ah… Ophélie, si je commence ma psychanalyse, je vais pleurer !!!
En 4è, j’étais une petite blondinette avec un fin duvet sur les pattes. Les filles du collège s’épilaient depuis longtemps, pas moi. Un beau jour de printemps, je viens en cours en jupette : ça n’a pas manqué, les garçons de la classe m’ont traitée de singe. Les filles ont ricané.
Retour à la maison le soir… j’ai essayé de faire bonne figure, mais au dîner, j’ai fondu en larmes. Ma maman m’a consolée mais a refusé que je touche à mon duvet. Honnêtement, c’était presque invisible.
Un an plus tard, elle a cédé : j’ai commencé à m’épiler (jusqu’aux genoux, plus haut, y’avait vraiment rien). Le début de la galère que toutes les filles connaissent. Mes poils invisibles se sont progressivement épaissis, rendant l’épilation de plus en plus nécessaire.
A 20 ans, mes parents m’ont offert une épilation des jambes au laser. Seulement, mes poils étaient encore trop clairs, ça n’a servi presque à rien et ça a coûté cher.
Aujourd’hui, je n’arrache plus mes poils, ça fait trop mal et laisse des traces disgracieuses car j’ai la peau vraiment fine. Donc rasoir, une fois par semaine quand je sors mes jambes. En hiver, je suis un grizzli. Pour les cuisses, que je n’ai jamais épilées, c’est une décoloration au printemps (pas écolo du tout !!!) puis le soleil entretient ça jusqu’à l’automne.
Bref, j’ai rarement les jambes nickel, mais je fais attention à ce que cela ne se voie pas. Aucun garçon ne m’en a fait le reproche, au contraire, ceux que j’ai connus ont tous trouvé ça mignon et ingénu, en harmonie avec mon côté vert. Mais j’ai tout de même le poil fin et clair et plutôt doux.
Pour le maillot ou les aisselles… bon, là je suis comme tout le monde, je souffre en silence quand il faut se mettre en maillot ou en débardeur… Et pense passer au laser, là ça devrait marcher.
Bref, pour moi, le traumatisme, c’était au collège quand je me suis sentie différente et moche. La pression que s’imposent entre eux les enfants est parfois redoutable : qui avait appris aux garçons de ma classe de 4è que les filles devaient s’épiler à 13 ou 14 ans ?
J’ai aussi remarqué que les hommes qui accordent beaucoup d’importance à l’épilation des femmes n’étaient jamais ceux qui m’attiraient. Trop machistes – ils aimeraient que je leur demande de s’arracher les poils du torse ? Un vrai mec sait ce qu’est une vraie femme : un mammifère. Avec des seins (cool !) mais aussi des poils (ben, moins marrant, mais sympa aussi). Mon homme, lui, est carrément surpris lorsque j’ai les jambes lisses, pas l’inverse !
Si ma/mes fille(s) est/sont blonde(s), c’est certain, je ne voudrai pas qu’elle en passe par là. Reste à trouver les mots pour parler de ce problème de femme à une enfant…
Oh, Hélène, si nous avions été dans la même classe, nous aurions très certainement pleuré dans les bras l’une de l’autre…
Le collège, cette période de traumatisme absolu pour laquelle je m’interroge toujours : mais comment les gamins peuvent-ils être si méchants entre eux ?
Comme je l’écrivais dans un autre commentaire, c’est parce qu’on m’a traitée de ‘guenon’ en 4è que j’ai commencé à me raser jambes et aisselles, moi qui avait ce petit duvet tout doux de gamine ! Un an après, mes jambes piquaient comme des cactus, et il a fallu tant d’épilations pour pouvoir retrouver un semblant de douceur avec des poils à nouveau fins…
Tous les points que tu abordes dans ton commentaire sont très justes… de la pression sociale qui commence très jeune (et qui peut se faire beaucoup plus intransigeante que celle des aînés), de ce que tu dis des hommes non-machistes et de l’acceptation naturelle de notre féminité (je suis toujours étonnée de ce que mon copain prétende ne pas remarquer mes poils quand je suis en mode ‘friche pileuse’), pour finir par la question de nos futures filles… Oui, j’avoue, ce sujet parmi tant d’autres me rend particulièrement perplexe : comment aborder la question ? Comment préserver nos enfants de ce que à quoi nous avons eu accès au même âge ? Comment leur expliquer ce qui est pour leur bien ? De mon côté, on va espérer qu’ellles aient la blondeur de leur papa, car, en ce qui me concerne, j’ai peur de ne léguer que des cheveux noirs de jais… 😉
Merci beaucoup en tout cas de ton commentaire, et ne t’inquiète pas, tu n’es pas la seule !
Je réponds malgré la date… (Comme je l’ai déjà dit, je ne peux m’empêcher de tout lire, petit à petit…)
Je suis actuellement confrontée à ce sujet !!!
Mes filles, 12 ans, en 6e, m’ont suppliée depuis le début de l’année de faire quelque chose pour leurs poils. Après de très nombreuses discussions, dans lesquelles je leur ai expliqué que leurs poils étaient « naturels », que je ne voulais pas qu’elles regrettent plus tard ce qu’elles feraient aujourd’hui, qu’elles étaient trop jeunes pour commencer, que tous les produits étaient « beurks », etc… Elles ont accepté mes arguments… pour mieux revenir plus tard dans l’année. C’en est arrivé à des larmes, des demandes de dispenses de piscine etc…
Sachant que le rasoir était pour moi trop dangereux à leur âge, que la cire en institut trop chère (elles sont 2, et je n’y ai moi même jamais eu recours), que la crème dépilatoire était trop mauvaise, que j’avais peur qu’elles aient mal, j’ai cédé pour une crème dépilatoire « bio » (bon d’accord, je sais…)
Elles se sont épilé 2 fois les aisselles et je retarde pour l’instant toute autre épilation.
J’ai mal de les voir tellement en souffrance pour ça !!! L’une est déjà rentrée en pleurs car un « copain » lui a fait une réflexion sur sa « moustache ».
(et pourtant je suis une modérée de l’épilation (par fainéantise souvent) : rasoir, et uniquement en été, ou quand jambes visibles ; en hiver c’est relâche ; ma mère ne s’épile pas)
C’est fou comme on peut se faire du mal!!!
Bonjour tout le monde 🙂
Je suis ravie de découvrir ce blog et cet article !
J’ai aussi envie de vous faire partager ma pitite experience également du coup 🙂
Comme tout le monde au college, j’ai commencé à me raser parce que c’est comme ça qu’il faut faire .. conditionnement absolu ! Juste, bon ben j’ai 14 ans, j’ai des poils, j’épile comme tout le monde.
Et c’etait aussi la honte d’avoir trois poils qui se courent après sur les jambes ou les aisselles. Même le maillot!
Je me rappelle qu’une fois au college, je m’étirais en classe et du coup mon t shirt s’est un peu soulevé, et mon voisin de classe a remarqué que j’etais poilue du bas du ventre.. j’ai eu honte.. j’ai commencé à epiler cette fine ligne de poils..
Le regard des autres quand même…
Et puis depuis 1 an, j’ai découvert une vie alternative.
je ne mange presque plus de viande (sauf chez la famille, les amis), presque plus de produits laitiers (sauf s’il y en a dans des gâteaux et tartes au fruits et flan … bouououou ) et puis comme ça petit à petit je me suis moins épilée .. et c’est presque une fois tous les 2 mois maintenant..
Du coup cet article et les témoignages qui en découlent, me font chaud au coeur et je me dis que j’y arriverai pi être aussi finalement ! avec du temps :p
Et c’est vrai que j’aime bien mes poils aux aisselles par contre, c’est doux étrangement :p
Le fait aussi de m’être plutôt épilée que rasée, j’ai l’impression que les poils sont moins épais chez moi ..
Mais avec le temps (j’ai 30ans) tous les poils de mon corps sont devenu plus fins et doux 🙂
Pourvu que ça dure !
Après la grosse difficulté, ça sera vraiment le regard des autres !
Merci beaucoup de ton commentaire très enrichissant !
Effectivement, c’est bien le regard des autres qui engendre ce conditionnement, et c’est fou de voir que ce sont bien les plus jeunes qui sont le plus impitoyables et intransigeants vis-à-vis de la moindre trace de ‘différence ‘. Au collège, tout ce qui est ‘hors norme’ est directement catalogué et les filles aiment à ‘jouer aux grandes’… si elles savaient ! Plus tard, toutes les femmes souhaiteraient secrètement que les choses soient inversées et que la non-épilation soit la norme : on respirerait !
Bravo en tout cas pour ta détermination à la fois vis-à-vis de ton corps et de ton alimentation : ce n’est pas facile au début, mais une fois qu’on y a pris goût, le naturel, on ne veut plus le perdre ! 😉
Un sujet que j’avais bien envie d’aborder également.
Je te rejoins pas mal. Pour moi s’épiler est un non sens, l’acception d’une norme ne me convenant pas, une soumission, une souffrance, une perte de temps et pourtant… je m’épile.
Ce qui est marrant c’est que j’ai « résisté » longtemps (depuis toute petite, j’ai fais des choix parfois « difficiles » comme le végétarisme. Il a toujours été important pour moi de réfléchir à mes choix pour une vie plus éthique, même si je ne le formulais pas comme ça à l’époque bien sûr). Bref, au collège, alors que toutes les filles se rasaient depuis longtemps, et bien que je me sentais très mal dans ma peau en général, j’exhibais mes poils sur les jambes pendant le cours de sport et refusais le diktat de l’épilation pour les jeunes filles. Mais j’avais quand même un peu honte. Il faut dire que je ne montrais même pas mes bras à l’époque (je ne déconne pas, pendant quelques années, je ne suis jamais restée en simple tee shirt, dingue !). D’ailleurs la première fois que mes camarades ont vu mes avant-bras, vers la fin du collège (je commençais à me libérer), ils y a eu des réflexions. Ce n’était pas bien méchant, mais la quantité de poils sur mes avant-bras faisait bien rire. Il faut dire que j’ai quelques origines espagnoles que ma peau plutôt claire ne laissent pas deviner, mais que les poils de mes avant-bras et jambes trahissent (pour le reste, ça va).
Je ne me suis jamais épilé les avant-bras pour autant (et bon, franchement, je l’aurai regretté) et je ne me suis jamais épilé les sourcils non plus (on n’en parle pas ici, mais la pression est bien réelle aussi, je ne sais pas si je ne vais pas craquer un de ces quatre…). Par contre, au lycée, devenant progressivement plus jeune femme que jeune fille, la pression a été plus forte et mes jambes y sont passées… Puis plus tard, les 3 poils que j’avais sous les bras (c’est marrant d’avoir autant de poils à certains endroits et si p eu à d’autre, haha). Et encore plus tard, le « maillot » comme on dit sobrement.
Résultat : aujourd’hui, je ne peux plus sortir en montrant ses parties de mon anatomie sans qu’elles soient bien épilées, alors que l’épilation en elle-même me gonfle au plus haut point. C’est fou, complètement fou !
Au fait, j’ai une petite histoire sur l’épilation et la culture. Il y a quelques années, alors que je passais plusieurs mois en Indonésie, j’ai fais un stage dans une station de radio à la mode. J’y avait une collègue très sexy qui portait des jupes courtes, ce qui reste vraiment osé en Indonésie. Et bien ses jolies jambes halées étaient… incroyablement poilues ! C’est là que j’ai réalisé que mes amies d’Indonésie ne s’épilaient pas, même les plus « dans le coup ». (D’ailleurs en général, mes poils sur les bras les faisaient bien triper.) Ensuite, j’ai également réalisé que les pubs pour les rasoirs arrivaient, doucement mais surement via la télévision (très regardée là-bas). Les marques multinationales venaient de se trouver un bon gros marché à conquérir ! Je me demande si aujourd’hui toutes mes amies s’épilent… Quand on parle de marchandisation, là on est en plein dedans. C’est idiot, mais ça me fait beaucoup de peine de penser à cette histoire.
Pour conclure, c’est drôle comme des choses aussi « futiles » peuvent nous toucher aussi profondémment… Merci pour cet article et tous ces commentaires, c’est génial !
Merci pour ton commentaire et pour faire ainsi part de ton expérience personnelle.
Dure constatation, qui apparaît de plus en plus au fil des commentaires : toutes autant que nous sommes, nous exécrons l’épilation !
Ta comparaison avec le végéta*isme est très intéressante, car effectivement, c’est un choix très difficile aussi et qui peut être très mal perçu socialement, et pourtant, nous avons eu le courage de le faire, alors pourquoi ne pas assumer avoir 3 poils sur les mollets ? 3 poils qui, contrairement à une alimentation différente, n’embêtent absolument personne et ne devraient pas être un frein à une inclusion sociale, et pourtant…
Ton expérience en Indonésie est très intéressante. Je me souviens d’ailleurs, lorsque j’étais aux Philippines, avoir voulu me faire épiler… et bien, pas moyen ! Tout simplement, parce que les instituts de beauté ne pratiquent pas l’épilation, alors qu’ils peuvent te repeindre les ongles de toutes les couleurs et te les tailler en carré, losange ou vrille ! D’ailleurs, je me souviens que les Chinoises (de Chine, pas expat) que j’ai rencontrées lors de mes études ne connaissaient ni le rasoir ni la cire… en revanche, de nombreuses Japonaises se rasent les jambes, de même qu’elles se rasent, de temps à autre… le visage ! Une fois par mois environ, beaucoup d’entre elles se passent un coup de lame sur les tempes, et miracle de leur pilosité si légère, aucune barbe ne repousse ! 😉
Et, confidence pour confidence : j’étais si complexée au collège (pas spécialement pour les poils, mais pour tout un tas de raisons !) qu’il aurait fallu me payer pour que je montre mes bras, même en manches longues moulantes… alors le T-shirt et, pire, le débardeur, n’en parlons pas ! 😉
J’ai pensé à toi, chère Antigone, en lisant cet article ce matin http://www.poilsetcapitons.fr/leave-my-vulve-alone/
Pour la petite expérience perso, j’ai de la chance d’avoir eu des modèles féminins dans ma famille qui ne s’épilent pas, ne se teignent pas les cheveux, ne se maquillent pas, etc. Donc la pression sociale de m’épiler était contre-balancée par la pression familiale de ne pas m’épiler… il ne me restait donc qu’à faire un choix personnel. J’avoue, personnellement, que je trouve ça très joli, les bouclettes sous les aisselles 🙂 Occasionnellement, je vais m’épiler… un peu comme je mettrais une touche de maquillage pour une soirée spéciale, mais je n’ai jamais eu de regards louches ou de commentaires dûs au fait que mes jambes ou mes aisselles n’étaient généralement pas épilées. Il faut l’essayer pour le savoir 🙂
J’avoue, j’ai bien rigolé à la lecture de cet article de ‘foufounista’ ! 😉 Je ne connaissais pas la moitié des pratiques qui y étaient citées d’ailleurs, mais j’ai apprécié la petite vidéo du gel douche ‘libérateur’ ! Les commentaires sont également intéressants à lire.
En tout cas, merci pour ton commentaire – ça fait du bien de lire cela, et ça me fait très plaisir qu’autant de personnes se soient exprimées ici : il y a peut-être un peu plus de femmes libérées que les media ne veulent nous le faire croire 😉
Pour ma part, je ne me sens pas du tout victime de quoi que ce soit vu que le poil, ça fait depuis très jeune que j’en ai une sainte horreur. Dès que les premiers ont fait leur apparition, vers 14/15 ans, BAM j’ai tout viré. Pourtant, comme disait ma mère, ça ne se voyait pas car c’était tout fin. Mais le fait d’en avoir me dérangeais vraiment. Et à cette époque, surtout à mon âge, l’esthétisme c’était un peu le cadet de mes soucis.
Perso je suis passée à l’épilation au laser pour une partie de mon body, je ferai le reste quand je pourrai car c’est un sacré budget aussi.
Je ne suis pas forcément d’accord avec tout (article et commentaires confondu). Un homme peut aimer une femme avec des poils comme inversement. Après il faut faire les choses selon ses envies et pas par pression…Qu’un homme préfère sa compagne épilée, bah oui et alors ? Ya rien de mal à cela je pense, le tout est d’être d’accord et d’en discuter si la femme n’aime pas cela. Un homme qui aime sa compagne n’ira jamais la forcer si ça ne la branche pas 🙂
Ouep moi je suis une pro-anti-poils mais sur moi, les autres font ce qu’ils veulent je m’en fout un peu en fait 🙂
Et bien merci pour ton commentaire ! c’est fait pour ça, ici, pour que les gens s’expriment et donnent des opinions différentes ! Je commençais à me lasser de ne lire que des pro-poils… 😉
Bien sûr qu’un homme (ou une femme) peut aimer son partenaire avec ou sans poil, et qu’il exprime aussi des préférences est tout aussi légitime ! Je pense que le truc, c’est surtout la pression que peuvent ressentir beaucoup de femmes vis-à-vis du fait de ‘devoir’ s’épiler… Pour un grand nombre, tout de même, ce n’est pas une partie de plaisir et ça se voit d’ailleurs dans la décision du laser : plutôt que de subir la ‘corvée’ d’épilation tous les 1ers du mois, certaines choisissent d’y mettre fin pour de bon – soit par l’épilation définitive, soit, à l’inverse, en acceptant ses pattes poilues !
Ce qui compte, surtout, c’est que chacune se sente libre de faire ce qui lui chante et que ses décisions ne regardent qu’elle. Merci encore Laura ! (et t’inquiète, tu auras un article plus ‘sympathique’ à venir… 😉 )
Tu vois on est carrément d’accord, je te suis à 100% sur ce que tu viens d’écrire.
Mais tes n’articles sont toujours sympa, moi j’aime ce que tu écris t’façon 🙂
Et moi j’aime toujours tes commentaires ! 😉
Oh ♥♥♥
L’épilation tout comme les rituels de beauté, soins du corps (bains, massages, onguents etc.) remonte à la nuit des temps.
Hygiène, honte, impureté ? Cette pratique est vraiment très ancienne.
Je n’ai pas eu un environnement familial ou éducatif accro aux dictats de la mode ou autres exigences concernant les critères de beauté féminine.
Pourtant, à peine ais-je vu poindre les premiers poils que je me suis empressée de les ôter. J’en ai vraiment très peu mais je ne pourrais pas faire abstraction de ce geste qui pour moi fait partie d’autres tous aussi simples, comme prendre une douche, se laver le visage, mettre une crème hydratante, soigner ses ongles, se brosser les dents …
Je porte quasi toujours des pantalons et ceux-ci ne m’empêche absolument pas de pratiquer dès que nécessaire l’épilation toute l’année.
C’est un rituel que je fais uniquement pour moi et qui fait partie intégrante des divers soins d’hygiène, j’insiste sur hygiène car le terme de « beauté » n’a rien a y voir à mon sens.
Alors naturel, pas naturel ?
Certain(e)s invoqueront une pression sociale, d’autres une exigence qui aliène la liberté ou d’autres arguments tous légitimes.
Pour ma part je ne me sens absolument pas victime d’une quelconque pénalité ou tributaire d’une corvée à effectuer « parce que je le vaux bien » 😉
C’est avec un réel plaisir que je prend ce temps pour procéder à ce qui pour moi fait partie des soins. Je soigne mon intérieur, je soigne mon alimentation et je soigne mon corps c’est tout simple.
Merci de ton commentaire très intéressant et qui nous permet de voir combien chaque femme peut ressentir l’épilation de manière différente.
Effectivement, c’est un rituel de beauté très ancien, et qui a touché les femmes comme les hommes d’ailleurs. On peut d’ailleurs réfléchir sur le statut de l’homme (en tant qu’humain) à travers ce geste : faut-il y voir une volonté de se démarquer de son animalité ? Les questions de honte et d’impureté y sont très liées – à raccrocher également avec celles des menstruations et de l’accouplement.
Disons qu’à titre personnel, je ne considère pas cela comme de l’hygiène, contrairement, par exemple, à se brosser les dents ou se nettoyer le corps. Et ce serait un geste de beauté anodin s’il ne prenait pas plus de temps que se couper les ongles… 😉
Très bon article (et très bon blog au passage) !!! Je suis pareille que toi. J’ai toutes les bonnes raisons et toutes les connaissances pour ne pas ôter ces poils mais j’ai honte d’admettre que je m’épile pour le regard des autres. Ca fait pas glamour mais nous sommes quand même belles avec quoi merde :p Il faut dire que ma vision a été façonnée par la société et que j’ai honte de porter ce fardeau de contradiction chaque jour. En tout cas merci pour ton article et supers commentaires 🙂
Merci pour ton passage ici et pour ton commentaire !
C’est une discussion très intéressante en effet, et j’ai l’impression que nous sommes loin d’en avoir fait le tour ! Chacune vit d’une manière très différente son rapport à l’épilation, et je ne pensais pas que ce sujet donnerait tant matière à débat !
J’ai arrêté de m’épiler l’année passée au début de l’automne. J’ai ainsi eu l’hiver et l’automne pour m’habituer. Aujourd’hui, je trouve mes aisselles belles avec leurs poils (et vu la longueurs des poils, y a pas de doutes possibles, c’est un choix, pas une repousse négligée). J’ai toujours laissé mon pubis quasi nature, maintenant c’est 100% nature. C’est juste embêtant côté piscine, j’ai racheté des maillots plus couvrants. Pour les jambes, je m’habitue petit à petit à les exposer. Aucune remarque jusque ici. je n’en suis pas encore à trouver beau des jambes poilues (quoi que, sur un homme, je trouve ça beau), mais ce qui est sûr c’est que c’est doux et que c’est très agréable de sentir le vent dans ses poils.
Merci pour ton commentaire, Nurja. Ce qui me frappe le plus, je crois, de tous les témoignages de femmes ayant arrêté de s’épiler ou ne pratiquant pas l’épilation, c’est toujours cette sensation d’apaisement et de sérénité qui s’en dégage : un sentiment très simple d’acceptation et d’amour de son corps. Je trouve ça très beau, merci encore.
C’est s’accepter, c’est moins se prendre la tête.
Je me déplace surtout à vélo. Il est pour moi naturel aujourd’hui de relever mon pantalon quand il pleut (des jambes sèchent plus rapidement que du tissu). Quand je m’épilais, je me demandais toujours « dans quel état sont mes jambes? Puis-je remonter mon pantalon? »… Bref, ça simplifie la vie.
Sur un forum, un participant a osé suggéré que l’épilation intégrale du pubis était une forme de contestation des normes… Des idioties pareilles, ça me laisse sans voix.
C’est clair, combien de fois je me surprends à ne pas oser lever les bras, car la pensée ‘suis-je bien épilée?’ traverse immédiatement mon esprit ! Conditionnement, quand tu nous tiens… :-/
J’imagine que sur des forums de discussion, il doit y avoir aussi une partie importante de gens qui sont là juste pour ‘défendre’ des lobbies… ainsi qu’un certain nombre de pervers, si j’en juge déjà par le type de recherches par lesquelles on peut accéder à mon blog (le dernier en date : ‘photo érotique de coupe de poils pubiens pour femme’… 😉 )
Sur le forum dont je parle, les intervenants sont des personnes « réelles », que je connais pour la plupart. Je ne pense pas que leur but soit de défendre les lobbies. Pour ce qui est de la perversion de l’une ou l’autre personne, je ne me permets pas de juger, je me contente de ne pas m’approcher. :p
Bonjour à toutes/tous, je m’appelle Pierre et je suis féministe, depuis très longtemps intéressé par l’injonction épilatoire qui touche les femmes. Merci à Nurja de m’avoir communiqué ce blog. 😉
J’ai créé un site, plutôt une page web reprenant tout ce que j’ai appris sur la pilosité féminine(PF), depuis plus de 10 ans mais avec mes yeux féministes. Je me suis intéressé à ce thème et du coup, au féminisme depuis que ma femme se fait insulter à la piscine ou à la plage à cause de ses poils.
Il y a une trentaine de chapitres : l’histoire de l’épilation contextualisée avec la misogynie, la sexualité, la pression sociale, le libre arbitre, les ados et la PF, l’attrait pour les corps lisses, la PF dans l’art et la littérature, le discours des intolérants, le point de vue des féministes, la PF au cinéma et dans les autres médias, etc.
Le site : http://pgriffet.voila.net
Concernant les témoignages de celles qui ont arrêté, je plussoie car cette notion de libération du corps et de l’esprit revient souvent. Certes, les regards des proches ou des inconnu-e-s sont parfois pesants mais quand on s’épile/se rase, on est toujours à se demander si la peau est « parfaite » (entendez lisse), or, les poils repoussent à des vitesses différentes selon les endroits du corps, c’est donc une attention permanente qui détourne de choses bien plus importantes comme la lutte contre le sexisme.
A celles qui disent s’enlever les poils sans contrainte ni influence extérieure, voici une anecdote qui me concerne.
Il y a qq années, un végétarien m’a dit «si tu manges de la viande presque tous les jours, c’est parce que tu n’as vu que ça autour de toi. Ton goût pour la viande n’est pas réellement ton choix mais un choix qu’on (tes parents, la société) t’a imposé». Je ne me suis pas braqué, je n’ai pas hurlé au « libre arbitre », j’ai très bien réagi à cette remarque et c’est vrai que je n’y avais jamais pensé. Je mange encore de la viande mais moins qu’avant. Reconnaître qu’on est conditionné/ influencé par des normes ne fait pas de nous des êtres faibles. Au contraire, c’est justement avoir son libre arbitre en se disant qu’on sait qu’on subit des influences.
Or, la PF a été censurée, déjà du temps des anciens grecs. La préoccupation principale des Grecs était de se différencier des femmes, celles-ci étant des monstres.
Quel est le point commun entre les femmes et les hommes adultes : la pilosité sexuelle ! Donc, ce ne sont pas les femmes qui ont décidé de s’enlever les poils, ce sont les hommes qui les ont obligées ! C’est très clair quand on lit Aristophane, il y a des extraits sur mon site. Les femmes étaient des êtres inférieurs, sans cerveau. Donc, qu’on doit guider, qui ne sont pas responsables, un peu comme des enfants. L’épilation forcée des femmes grecques est donc une infantilisation. Certes, il est probable que certaines femmes préféraient sans poils mais là n’est pas la question.
Parler de libre choix pour ces femmes, c’est un peu comme si je disais dans un article sur le travail : « dans l’Antiquité, des gens travaillaient 16h par jour 7 jours par semaine » mais sans dire que c’était des esclaves, donc pas leur choix !
Quel intérêt donc de parler d’une pratique si on ne la contextualise pas ? Oui, l’épilation est ancestrale, non, elle ne relève pas d’un choix des femmes ! Les poils féminins étaient censurés par les sculpteurs parce que c’était trop érotique, ça rappelait le côté adulte. Au Moyen Age, dans les écoles d’art, les élèves avaient pour instruction de ne pas représenter les poils féminins (sauf ceux sur la tête). Cette censure a été ensuite appliquée à Hollywood, via le code Hays. Dans les années 50, les pubis des femmes étaient floutés pour qu’on ne voit pas les poils dans la revue Paris-Hollywood (ancêtre de Playboy).
Pour terminer, je vais citer le sexologue Gérard Zwang, qui est tout sauf un féministe
«Renoncer à sa toison pubienne, à sa pilosité axillaire, à ses cheveux, voiler sa chevelure, son visage, autant de sacrifices auxquels sont contraintes les femmes partout où la féminité est suspecte, crainte ou haïe. Certains châtiments expriment même un regret non pas « inconscient » mais bien manifeste de certains hommes : que les femmes ne soient pas des hommes, à leur image.»
D’abord, merci beaucoup Pierre pour ton long commentaire. Je suis extrêmement heureuse qu’un homme prenne enfin la parole sur ces questions et, qui plus est, parle en tant que féministe.
Ensuite, merci pour le lien vers ton site, je vais m’empresser de lire ton livre en ligne, car son contenu m’a l’air très intéressant et je cherchais justement un travail de fond sur l’épilation, plutôt que des données éparses (d’ailleurs, serait-il possible de mettre en ligne un pdf à télécharger ?)
Enfin, je ne peux qu’approuver ce que tu dis ici. Ta remarque sur le végétarisme est on ne peut mieux choisie, étant donné que ce blog est végane (terme au genre indifférencié !) et qu’une grande partie de ses lecteurs le sont souvent eux-mêmes, ou, tout du moins, sont intéressés par la démarche végétarienne. Effectivement, le rapprochement avait déjà été fait et je m’étais moi-même dit que le choix de ne pas s’épiler présentait une contrainte sociale bien moindre que celle d’être végane (pas toujours facile, quand on est entouré d’omnivores de sortir, d’être en famille, etc.) même si, par ailleurs, je suis à la fois surprise et horrifiée des témoignages d’insultes faites aux femmes naturelles.
Donc, d’autant plus ici : comment expliquer qu’après avoir fait le choix de ne pas consommer de produits animaux et de vivre en dehors des sentiers de la société de consommation moderne – c’est-à-dire un choix fort de vie alternative, difficile parfois à maintenir et qui attire très fréquemment des réactions peu plaisantes – et bien l’on ne parvienne pas à faire la même démarche de déconstruction pour l’épilation… Je ne le comprends pas, et j’essaie d’analyser, à titre personnel, mon blocage : je sais que l’impression de ‘non-beauté’, par exemple, à la vue d’aisselles poilues, est dû à un conditionnement social qui s’est forgé chez moi au début de la puberté. Je me souviens d’ailleurs, au début de l’adolescence, avoir été très ‘fière’ de voir apparaître mes premiers poils, et d’avoir vécu cela comme un rite de passage qui me détachait de l’enfance, de façon joyeuse… une joie de courte durée puisqu’elle a sitôt attiré les moqueries de mes camarades de classe, souvent sous une influence importante des media et des diktats extérieurs, alors que, de mon coté, j’en étais plus préservée par mon milieu familial. C’est cette ‘rencontre’ avec le regard des autres qui a changé le mien… hélas pour l’acception, non pas seulement de mes poils, mais de mon corps dans son entier.
Je sais pertinemment que si la norme était de ne pas s’épiler, mes critères de beauté seraient complètement différents. J’y travaille actuellement, mais ce n’est pas seulement un mouvement rationnel, je dirais : il y a toute une démarche émotionnelle et inconsciente derrière… pas facile… Alors, merci beaucoup pour des commentaires et des documents comme celui que tu proposes, cela fait du bien !
J’aime beaucoup cette dernière phrase, citée également dans un article mentionné dans un commentaire : à méditer !… 😉
Concernant la phrase de Zwang, elle est effectivement reprise sur le site secondsexe.com dans la réponse d’Ivy. En fait, j’ai écrit à Sophie Bramly, la webmistress de ce site pour lui parler des menaces de mort en Suède à propos des résistantes à la norme. Elle me cite d’ailleurs dans l’article mais elle n’a pas linké mon site.
En tout cas, l’enjeu est politique : des femmes sont menacées de mort parce qu’elles gardent leurs poils et les montrent dans la sphère publique, c’est le pire outrage au patriarcat. L’indifférence à la PF dans les années 70 a laissé placé à l’intolérance, aux insultes et regards de dégoût dans les années 90 pour en arriver maintenant au stade ultime. On n’est donc plus dans une pratique privée. Comme le disent souvent les féministes : le privé est politique.
Entendons-nous bien, si une femme glabre se faisait insulter ou était menacée, je serais le premier à la défendre. Mais à ma connaissance, ça n’existe pas.
Le film « The dictator » vient de sortir en salles en France, voici ce que dit l’actrice Anna Faris
sur son personnage : «Zoey se fiche de son apparence. J’adore mon allure dans le film. Je me sentais indépendante et certainement pas vaniteuse, c’était très drôle ! Même mes poils aux aisselles sont authentiques. J’ai dû les faire pousser pendant trois mois et demi et je ne veux pas qu’on puisse penser qu’ils sont faux !»
C’est amusant comme précision, elle insiste pour qu’on sache que ce ne sont pas des poils postiches. Genre « je me suis sacrifiée en les laissant pousser », ce qu’elle n’avait encore jamais fait puisqu’elle était étonnée de leur longueur et de leur couleur. Il y a même une scène où Sacha Baron Cohen lèche les aisselles d’Anna, ce qui dégoûte évidemment les gens, d’après les qq comms que j’ai déjà pu lire sur ceux qui ont vu le film. Des gens qu’on dézingue, pas de réaction. Des poils sur le corps d’une femme et la moitié de la salle pousse des cris d’horreur. 🙁
Pour la comparaison des normes vegane et épilatoire, je pense avoir une explication. Quand je croise une personne vegane en rue, je ne sais pas qu’elle est vegane. Quand je croise une femme poilue en short ou débardeur, je vois ses poils.
Disons que la norme vegane est lourde à porter avec l’entourage proche, les collègues, etc. Les poils, c’est partout et surtout avec les inconnu-e-s mais c’est aussi lié à la sexualité et celle des femmes a été réprimée pendant des siècles.
En fait, la question n’est pas de savoir si on est pour ou contre l’épilation. Je suis pour le libre choix et chacun-e est libre, en théorie. Je constate que bcp d’hommes se rasent le corps, ils transgressent donc aussi une norme mais curieusement, personne ne leur dit rien. Il y a donc un double standard : pourquoi les hommes peuvent-ils faire ce qu’ils veulent de leurs cheveux/poils (les garder/les enlever) mais que les femmes n’ont qu’une option, enlever tous ceux visibles dans la sphère publique ?
Moi je suis pour la diversité. Tant mieux si des gens se sentent mieux sans poils et il en faut aussi. Mais pourquoi les médias n’imposent que des femmes glabres ? Même les femmes rondes ont leur place dans la presse « féminine », voir Marianne James en couv de gala il y a 2 ans ou Laurence Boccolini. Le premier qui dit un mot de travers à ces 2 femmes s’en souviendra longtemps. 😀
En fait, comme tu le disais, il y a un enjeu financier énorme : des milliards d’€ de CA chaque année. Les produits de rasage mais aussi les esthéticiennes et tous les produits pour apaiser la peau après l’agression que représente l’épilation/le rasage.
C’est étonnant comme l’industrie cosmétique a réussi à faire passer le message insidieux « prenez soin de votre corps, épilez-vous ». Depuis quand s’arracher les poils du corps est une forme de soin ? Avez-vous déjà arraché une touffe de cheveux ou tenter d’arracher les poils de votre chien ou de votre chat ? Laisser son corps à l’abri des souffrances, n’est-ce pas ça « prendre soin de soi » ?
Oui mais non. L’industrie cosmétique ne vend pas de produits pour embellir les poils du corps. Elle ne vend que ce qui permet de les enlever. Ne pas les enlever, ça ne rapporte rien du tout aux marchands de rasoir. Du coup, pour faire passer la pilule, on explique aux femmes que c’est indispensable de s’enlever les poils (« free your skin », selon V**t), comme si les poils emprisonnaient les femmes. :
Un conseil pour passer au-dessus du conditionnement : arrêter l’épilation/le rasage en hiver. Apprendre à regarder son corps sans le voir comme un ennemi, les poils en font partie. Il ne faut pas tomber dans l’extrême inverse en adulant ses poils, juste les voir comme une partie de nous, sans les vénérer, sans les honnir. Après, il y a des tas de jeux intimes à faire avec les poils mais ça, c’est une autre histoire (voir plus haut l’anecdote du film).
Mon site n’existe pas en PDF mais tout est regroupé en une page, l’équivalent de 100 pages A4 environ. Maintenant, on peut générer un PDF à partir d’une page html, il existe des softs gratuits le permettant. Je ferais un PDF si j’incluais des images mais justement, je n’en ai pas mis pour ne pas alourdir encore.
Pour terminer, qq résistantes souriantes et fières de leur pilosité axillaire : http://hairypitsclub.tumblr.com/archive
et pour les jambes aussi : http://hairylegsclub.tumblr.com
Ainsi, on peut s’habituer à voir des poils sur les corps des femmes, rien de plus naturel, en somme.
Il existe un groupe FB de soutien aux résistantes à la norme, je suis admin, je peux faire entrer celleux qui le désirent. A bientôt sur FB, peut-être 😉
https://www.facebook.com/#!/groups/228330055705/
bien dit Pierre. suis fière de mes poils, même si j’en ai pas beaucoup.
J’ai arrêter de m’épiler il y a un an et j’ai mis une année entière à ne plus cacher et avoir honte des parties de mon corps qui ne sont (volontairement pourtant) pluss épilées.
En fait, moins on résiste, moins on résiste (= dès que l’on cède une fois sur l’épilation, on cède tout le temps et on finit par céder sur presque tout) et plus on résiste, plus on résiste (= on prend petit à petit plaisir à être dans la résistance, on finit par tenir le coup et à s’y sentir bien).
Maintenant j’éprouve un véritable plaisir à porter mes poils, j’arrive à ne plus les trouver disgrâcieux, à avoir un autre regard beaucoup plus aimant envers mon corps.
D’ailleurs, on remarque que plus les filles s’efforcent de ressembler à l’image que leur tend la pub, plus elles sont insatisfaites d’elles-mêmes et de leur corps et donc dans l’incapacité de l’aimer (donc d’une certaine façon d’aimer l’autre).
Je crois pour ma part qu’il faut se retenir de céder au diktat de l’épilation ne serait-ce que pour éprouver un vrai bonheur d’être soi, un vrai plaisir à posséder un corps que l’on ne torture pas et sentir comme ce corps vous en est reconnaissant. Il y a comme un dialogue plein d’empathie qui se créé entre soi et son corps.
C’est une expérience enrichissante.
Je crois que je ne m’épilerai plus jamais.
On perd trop.
On perd beaucoup plus que simplement du temps et de l’argent.
Merci beaucoup pour ton commentaire extrêmement intéressant et qui me permet de découvrir par la même occasion ton blog (dans lequel je vais maintenant m’enfouir pour le dévorer – il m’a l’air très riche !=
Ton dernier article (et son illustration de ‘déforestation’ 😉 ) va dans le sens de ce que j’avais lu en termes d »historique du poil féminin’, et je me permets d’ailleurs de le citer ici si certains lecteurs voudraient si référer : http://lesaventuresdeuterpe.blogspot.de/2012/07/le-poil-feminin-au-xvie-siecle.html
Ta remarque sur l’amour de soi / l’amour de l’autre est très juste, et j’apprécie, une fois de plus, ce sentiment de paix qui se dégage de ton témoignage – à travers, notamment, de cette empathie dont du parles.
Merci encore d’avoir pris le temps de partager ton expérience ici !
Merci Antigone XXI ! J’aime aussi énormément ton blog que j’e vais suivre désormais de près (je l’ai mis dans ma blogroll). Comme moi aussi je suis végétalienne, j’espère profiter de tes expériences ! 🙂
Merci Euterpe pour ce témoignage très intéressant, puis-je le copier sur mon site ?
Sinon, une femme de 40 ans qui s’épilait intégralement m’a transmis son témoignage de résistante récemment, on peut le lire en entier sur mon site mais voici une partie très significative
L’arrêt de l’épilation fut pour moi une réelle redécouverte de mon corps: la douceur de la peau au naturel, le confort et le côté agréable et sensuel des sensations retrouvées. L ‘odeur de mes phéromones aussi, qui sont souvent cachées quand on s’épile. Je trouve d’ailleurs que je transpire beaucoup moins depuis que je reste naturelle. Contrairement à une idée reçue, je reste également fraiche plus longtemps : ma transpiration sent moins fort et moins vite…Mais aussi, au niveau psychologique, cela m’a permis d’accepter mon corps, d’apprendre le lâcher prise, le fait de ne plus se harceler soi-même avec la honte de ne pas être épilée à la perfection. Je redécouvre ma liberté, la fierté d’être moi, juste moi au naturel, et de l’assumer tel quel (ça ne plait pas aux autres? tant pis pour eux, c’est moi, et j’aime ce que je suis : mes poils en font partie intégrante).
Enfin, j’ai retrouvé la fierté de mon corps, la fierté de ce qu’est être une femme, par delà les apparences mercantiles que veut nous imposer la société de consommation… un gain énorme de temps, et d’argent aussi. Plus besoin de crèmes, de rasoirs, de trucs et de machins antipoils. Plus besoin même d’y penser: ça libère l’esprit.
L’arrêt de l’épilation a été une révélation pour la réappropriation de ma féminité, une rencontre avec une part de moi que je ne connaissais pas : une découverte du féminin sacré qui existe en moi comme en chaque femme.
Magnifique témoignage. Tout est dit !
Oui, bien sûr ! Avec plaisir !
Ce qui est extraordinaire avec l’épilation, c’est que du fait que les très jeunes filles ont déjà retirés les tous premiers poils qui marquent le passage à la puberté, les garcons finissent par ignorer que les femmes ont en réalité aussi des poils. C’est ce que m’a rapporté une jeune fille de 18 ans qui en avait eu ras le bol un temps de s’épiler. Son copain a été abasourdi de découvrir que les femmes pouvaient avoir des poils comme un homme. Il ne le savait pas !
J’ai aussi une copine qui vient d’avoir 28 ans qui a cessé de s’épiler et lorsqu’elle a démarré une relation avec un nouveau copain, elle lui a annoncé qu’elle ne s’épilait pas le moindre poil du corps et qu’on ne l’obligerait pas à le faire.
Il trouve ça super et ne l’a pas repoussé pour autant.
Comme quoi ce n’est pas des hommes qui cela vient à priori.
J’ai un copain par contre qui râle en disant « quel homme n’aime pas qu’une femme s’épile ? » Mais je suis allée deux fois me baigner avec lui en public tous poils dehors et il n’a rien trouvé à redire !
C’est contradictoire…
Ça n’est pas parce que cet homme là a trouvé ça super qu’ils sont nombreux à penser la même, loin s’en faut ! Mais le souci est que cette donnée a autant d’importance, au fond. Et que de nombreuses femmes adaptent encore certains aspects de leur physique ou de leur attitude pour ne pas faire d’histoire ou pour éviter de se faire rejeter au final.
Je pense qu’il ne faut rien conclure à partir de quelques observations de ce type. Tous les hommes ne sont pas si tolérants…
Mais au final, c’est le constat même de cette interrogation qui me gêne. Le fameux : « Que va-t-il penser de moi si je me présente ainsi » qui présente trop souvent une certaine peur du rejet, de l’abandon.
Les témoignages à la télé sont rares mais récemment, une Anglaise de 28 ans a franchi le cap.
La vidéo de l’interview d’Emer O’Toole est dispo sur Youtube, c’est en anglais.
ici (10mn30)
Elle explique qu’elle avait pensé arrêter de se raser pendant un an mais qu’elle appréciait ses poils et qu’elle les garde. C’est plus dur de garder les poils aux jambes qu’aux aisselles, même si au début, elle ne portait que des cardigans. Quand elle a annoncé à son petit ami de l’époque sa décision d’arrêter le rasage, il a dit « really ? ». Mais il s’est vite habitué et a apprécié les nouvelles « parties » du corps d’Emer.
L’autre femme qui est une adepte de l’épilation expliquait avoir dit à sa fille de 6 ans qu’elle allait à la télé pour parler à une dame avec des poils. Réaction de la fillette « does she want to be a boy ? » (veut-elle être un homme ?).
Les gens sont tellement peu habitués à voir une femme poilue que des téléspectateurs disaient que c’était faux qu’elle avait des poils, elle a dû les montrer !
Il y a eu un sondage live pendant l’émission, 80% des gens disaient ne pas aimer l’idée d’une femme avec des poils aux aisselles/jambes. 🙁
Sinon, sa joie de vivre et son sourire font plaisir à voir. 😉
Merci beaucoup pour cette vidéo ! Je crois avoir vu auparavant qqs images de cette émission, au cours d’un débat sur la pilosité d’Emer O’Toole (accusée par certains de porter des postiches aux aisselles), mais je n’avais jamais vu l’émission en entier.
On voit surtout une jeune femme pleine de vie et très épanouie – et la comparaison avec l’autre invitée, au teint brûlé en cabines UV et aux cheveux décolorés, est bien en faveur de la première ! Si sa fille de 6 ans déclare cela, c’est bien qu’elle est victime du conditionnement parental/environnemental (jamais je n’aurais eu cette idée à son âge, dans une famille de garçons et avec une mère peu encline à l’épilation).
Je note tout de même deux choses : d’une part, l’intitulé est ‘hair free vs. care free’, comme si ne pas s’épiler voulait dire ne pas prendre soin de son corps… 🙁 Et, d’autre, part, le sondage évolue tout de même en cours d’émission, avec de meilleures cotes quand Emer prend la parole…
C’est vrai, ce que tu dis sur cette femme décolorée et glabre qui est d’ailleurs contradictoire : elle dit d’un côté qu’elle admire Emer pour sa confiance mais de l’autre, elle dit qu’elle se rase pour elle, pas pour faire plaisir à un homme, elle se trouve féminine et sexy, sans poils. Mais si on s’épile pour soi, on doit s’en foutre de ce que pensent les autres non ?
Emer a un blog où elle parle de son expérience de résistante
Cette vidéo a engendré des milliers de témoignages sur des dizaines de blogs en anglais. Bcp de gens l’ont soutenue mais voici qq mots d’une journaliste anglaise, c’est particulièrement violent et misogyne, ça fait d’autant plus mal, venant d’une femme. Le deuxième comm émane d’un homme, pardon, un goujat pilophobe. 🙁
«1. Hairiness is just unfeminine. And this isn’t a current fad resulting from modern advertising — which, of course, only features smooth-limbed, hairless models.
Emer, of the hairy armpits, claims it’s women who hate body hair, not men, who are unfazed by it — but I don’t know what kind of men she’s been dating.
While I respect any woman’s right to establish her own relationship between her body and her body hair — even if that involves going on national TV looking like a gorilla.
2. Women must always shave it/wax it/whatever…just be different from men – and a bit desirable. Unshaven woman is no woman.» :
Je suis abasourdie par les commentaires de ces deux personnes ! Bienvenue dans le monde moderne !.. 🙁
Je vais aller regarder son blog de plus près, merci beaucoup pour le lien et pour toutes ces précieuses informations !
Je suis un homme d’une quarantaine d’années qui aime les femmes féminines et qui savent se mettre en valeur (jupes, talons, cheveux pas trop courts, etc.).
Cela dit, je ne suis pas un intégriste de l’épilation et j’ai été habitué dans mon adolescence et même après à voir des pubis un peu taillés mais qui ressemblaient à des sexes de femmes avec leur triangle magique et non à des sexes de filles pré-pubères. Un sexe féminin entièrement épilé ne me déplaît pas vraiment mais je trouve plus excitant quand il reste (une bonne partie) de ce triangle magique, signe de maturité sexuelle. Les poils sont les caractères sexuels secondaires.
De plus, une femme qui a des aisselles où il reste une légère pilosité, un léger duvet, ne me choque pas. De toutes façons c’est beaucoup plus simple à changer qu’une silhouette mal fichue. Dans le cas où l’odeur de la personne me plaît, ça en devient même un peu excitant, car le poil consciemment ou non rappelle celui plus bas et a donc un inconscient sexuel.
Pour les jambes, je préfère sans. Sur une blonde, un léger duvet peut être joli et souligner le satiné de la peau.
Merci beaucoup de ce commentaire, Olivier, d’autant plus intéressant qu’il est écrit par un homme.
Ce commentaire m’inspire deux réflexions. A la fois, c’est un appel au respect de la pilosité féminine, reconnue comme naturelle, tout en étant culturellement associée à la maturité sexuelle. En même temps, on reste dans l’idée qu’une femme ‘moins poilue’, c’est tout de même dans l’ordre des choses, et qu’il y a des endroits où les poils sont acceptés et même bienvenus (pubis – imaginaire sexuel), mais d’autres où un petit coup de rasoir ne fait pas de mal (jambes revêtues de gros poils bruns = pas très glamour…), donc on reste dans une approche assez culturelle du poil féminin – et forgée quand même un brin par le regard masculin, non ?
D’un autre côté, je comprends parfaitement ce choix car j’avoue, à titre personnel, aimer les hommes poilus, mais point trop n’en faut ! Je ne supporterais pas que mon ami s’épile, je trouve ses poils très gracieux, mais je trouve les hommes ‘trop’ poilus moins à mon goût… donc, là aussi, tout est une question de goût… yeux bleus, yeux verts, barbe ou non, cheveux courts ou longs, la beauté est une chose bien subjective 😉
Bonjour, bel article que le tien. Je me fais épiler depuis des années et je ne trouve pas que je suis l’objet d’une soumission, c’est un choix personnel. J’aime être nette, voir très (trop?) nette puisque j’ai tenté l’épilation aux laser, c’est coûteux, ça prend du temps, c’est douloureux comme tu le dis mais être lisse est à ce prix. Alors suis je une fillette après? Non.
Merci pour ton témoignage Nina !
Si tu te sens plus femme et moins fillette à te faire épiler les gambettes, alors… réfléchis tout de même à ce qu’il y a derrière ! 😉
Mmm. Je veux bien croire que tu t’épiles parce que tu te sens plus belle comme ça (comme de nombreuse femmes). En libellé, je tiens à préciser que ce qui va suivre n’est pas une attaque envers toi ou les quelques intervenantes qui ont tenu un discours similaire au tien.
Ce qui m’interroge, c’est qu’on puisse dire qu’on fait quelque chose par choix personnel, alors que tout dans notre environnement nous pousse à faire cette chose?
Je veux dire: à 13 ans, moi et mes poils naissants sur les aisselles se sont vu infliger un regard de dégoût d’un camarade de classe lors du cours de gym. J’ai toujours contemplé des aisselles parfaitement lisses sur les publicités du métro, les magazines de toutes sortes, les films. Je n’ai pas pu éviter les millions de publicités vantant le produit Tartempion qui en éliminant l’immondice (mon pôaaaaaaal) allait faire de moi une déesse. Je ne connais aucune femme autour de moi qui ne s’épile pas au moins aisselles-jambes-maillot.
Mais c’est bon, m’épiler pendant des années a été un choix entièrement personnel, pour être belle, féminine, femme! Je n’étais pas une de ces guenons qui ne s’épilent pas, ne se maquillent jamais, ont les cheveux gras et broussailleux et s’habillent avec des sacs à patate.* Je m’ENTRETENAIS. Je prenais SOIN de moi.*
Curieusement, prendre soin de moi voulait dire payer cher, consacrer beaucoup de temps et mobiliser mon espace mental en permance pour me faire mal. Que se blesser, en se coupant, s’arrachant la peau ou la brûlant au laser m’a toujours laissée songeuse.
Mais comme ça j’étais FÉMININE*, et surtout, je ne risquais pas le jugement d’autrui. Je priais Ste Coco Chanel, qui affirmait qu' »il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses ». Et comme je consacrais du temps à ne pas être une guenon qui etc. etc., je restais DÉSIRABLE*. Donc finalement je restais dans le rôle que mon genre m’a assigné, mais c’était mon choix. Parce que si je ne le faisais pas, je risquais le rejet de mes pairs. Mais c’était mon choix, il le faillait, je n’aurais pas songé à y déroger.
Tout cela pour dire que je pense que notre environnement nous façonne tellement que je ne crois pas qu’on puisse parler de choix personnel. Au fond, si je n’avais pas ressenti si fort l’injustice d’être assignée à vie à me mutiler de mes poils (c’est à dire en réaction à cette injonction), aurais-je arrêté de m’épiler? Si je vivais dans un monde où la présence ou l’absence de poils n’était qu’un critère esthétique (et pas une injonction à ne pas sortir du rôle assigné: les lafâmes s’épilent parce que les poils c’est Cromagnon*, les zhôms sont poilus de partout parce que sinon ce sont des tapettes*), qu’aurais-je décidé?
Je ne le sais pas, parce que malgré ce que l’on veut bien nous faire croire, nous sommes moins libres que jamais**. On a troqué l’Église (prie Dieu pour ne pas choir en Enfer) par la consommation (consomme pour ne pas déchoir socialement)**. Mais on a le choix, hein. Dans n’importe quel domaine. (Par exemple, il y a des gens qui mangent de la viande par choix, pas parce qu’on leur a toujours dit que la viande c’est la force et qu’il faut manger trois produits laitiers par jour.) (comment cela, ça n’a rien à voir?)
* forcés jusqu’à la caricature, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
** puissantes affirmations qui font très bien à la fin d’un pavé indigeste, vous ne croyez pas?
Le souci c’est que plus des trois quarts des femmes parlent de choix personnel (et que si conditionnées il y a, c’est toujours… les autres !). le fait qu’une écrasante majorité de femmes s’épile ne me semble pas si innocent que ça, les femmes ne font pas ça toutes seules dans leur coin parce qu’elles ont décidé, sans influence sociétale aucune, que c’était « plus propre » (lolol) ou « plus joli ».
[…] Femmes, c’est à vous que je m’adresse aujourd’hui. Hommes, ne vous sentez pas délaissés : vous n’êtes jamais de trop, restez même, et il se peut que votre participation aujo… […]
Je suis d’accord avec tout sauf une chose : l’épilation comme dé-érotisation. Le poil est un signe de maturité sexuelle c’est vrai, mais érotisme et maturité sexuelle féminine ne sont pas vraiment liés, enfin pas aussi simplement. Je m’explique : la femme est un être dont la néoténie est plus marquée que chez l’homme (lequel a lui-même plus de caractères néoténiques que les singes, que faut-il en déduire? hihi). La néoténie c’est la conservation des caractéristiques infantiles. La femme, plus que l’homme, ressemble à un enfant : sa pilosité naturellement plus discrète, sa voix plus aiguë, sa taille plus petite, ses muscles moins prononcés… il y aurait eu, et c’est facile de trouver des articles dessus, une sélection masculine en faveur des femmes néoténiques. Un visage néoténique est un visage avec de grands yeux, un petit nez, des joues pleines et roses, un petit menton, des cheveux blonds… bref caractéristiques néoténiques=attirants chez une femme. Là je parle des attirances primaires et pas du tout de beauté ou de mannequinat ni d’influence du vécu, on est d’accord…
Voilà, ça ça se retrouve partout.
Sauf que ce n’est pas vrai pour tout : par exemple, les seins sont un signe de maturité sexuelle ainsi qu’une taille fine et des hanches marquées, et pourtant ça plaît!. (Ouf, la femme n’a pas à être un enfant pour plaire…)Mais c’est bien les 2 seuls signes de maturité sexuelle valorisés chez la femme dans nos sociétés actuelles. A mon avis, et ce n’est que mon avis, c’est que les seuls signes de maturité sexuelle valorisés chez la femme sont ceux qui sont exclusivement féminins (et qui de plus ne sont pas en contradiction avec le diktat actuel de la minceur, par ex la cellulite ça ne va pas, mais elle a été appréciée à d’autres époques). Ainsi, le développement pileux, que l’on retrouve à la fois chez hommes et femmes, n’est pas sexuellement valorisé chez la femme.
L’absence des poils qui apparaissent à la puberté est chez la femme, un signe de différenciation sexuelle car une exagération de sa néoténie, et à ce titre c’est érotique. Ce n’est pas qu’une question de mode, les femmes se sont toujours épilées (sauf courte période 70’s, et pas pour toutes) et quand des femmes font subir à leur corps la même chose pendant des siècles, il y a des chances que ce soit l’instinct, la nature, plus que la société qui les pousse à faire ça…. l’instinct de plaire aux hommes…
Merci beaucoup de ton commentaire Nénette, qui est extrêmement intéressant.
Je n’avais jamais regardé les choses sous cet angle-là et je ne connaissais pas le concept de néoténie. Je trouve que ça permet de pousser la réflexion beaucoup plus loin, et, peut-être, de réconcilier défenseurs du poil et partisans de l’épilation.
D’ailleurs, à propos de la néoténie plus marquée chez l’homme que chez le singe… ne se moque-t-on pas, parfois, de certains hommes à la pilosité très marquée en faisant le rapprochement avec leurs cousins des arbres ? On en viendrait ici, non pas à vouloir démarquer l’homme de la femme par l’absence ou la présence de la pilosité, mais bien l’homme de l’animal… comme quoi, on en revient toujours à un bête débat sur la culture… 😉
Je ne connaissais pas le terme « néoténie », mais qu’il y ait un terme pour le fait de garder des caractères infantiles ne rend pas plus anondin la chose, pour moi.
Est-ce une façon d’infantiliser les femmes ou d’autoriser la pédophilie, je ressens qqch de malsain.
Sinon, non « les femmes ne se sont pas toujours épilées » et il y a encore de grandes zones de la planète où ce n’est pas la norme. L’instinct de plaire n’existe pas. J’ai vraiment des difficultés avec les personnes qui essaient de faire passer pour naturel un comportement qui est appris. Dans certaines zones de la planète, c’est une femme forte et grande qui est considérée comme érotique. parce qu’en cas de coup dur, l’homme sait qu’il pourra compter sur elle pour le porter si besoin est.
Après le « naturel » de l’épilation et l »‘instinct de plaire », je crains de lire qqch du genre « la femme est naturellement inférieure à l’homme »… 🙁
Je vais dans le même sens que Nurja. En Afrique Noire non musulmane et dans bcp de pays d’Asie, les femmes gardent leurs poils et n’en sont pas moins désirables, voire considérées comme sexy. Ce n’est pas pour rien que le sari cache les aisselles des femmes en Inde, ce serait bcp trop érotique d’exposer ainsi leur pilosité.
Je pense aussi qu’il y a erreur quand des gens disent que les femmes ont moins de poils que les hommes. Le corps des humain-e-s est recouvert de poils (3 à 5 millions). Ces poils restent à l’état de duvet ou deviennent des poils terminaux à la puberté (ou lors de bouleversements hormonaux). Mais si vous regardez bien votre peau, à n’importe quel endroit de votre corps (hormis paumes et plante des pieds), vous verrez du duvet et/ou des poils. C’est simplement une méconnaissance anatomique qui fait dire aux gens « les femmes ont moins de poils que les hommes ». Et la pilosité de certaines femmes n’a rien de discret, je pense en particulier aux brunes et aux femmes des pays méditerranéens.
« Ce n’est pas qu’une question de mode, les femmes se sont toujours épilées (sauf courte période 70’s, et pas pour toutes) »
Euh non. En Occident, les tenues des femmes cachaient les zones poilues du corps, jusqu’au début du 20ème siècle, pour de mauvaises raisons : la « pudeur ». Ce n’est que depuis 100 ans environ que leur corps a commencé à se dénuder dans la sphère publique. Et effectivement, dans les médias, les femmes exposaient des jambes et aisselles glabres.
D’ailleurs, Hollywood interdisait explicitement aux réalisateurs de montrer des poils sur le corps des femmes, via le fameux code Hays qui régissait le cinéma de façon raciste et sexiste aux USA.
Mais dans la vrai vie, les femmes gardaient leurs poils. J’ai eu l’occasion de voir des dizaines de documentaires de l’INA sur la période allant des années 1930 à 1970, ainsi que des milliers de films européens de la même époque, bcp de femmes y avaient des poils aux aisselles.
Par contre, dans le monde musulman, femmes et hommes sont tenus d’enlever les poils pubiens et axillaires mais encore une fois, pour de mauvaises raisons : l’hygiène.
« et quand des femmes font subir à leur corps la même chose pendant des siècles, il y a des chances que ce soit l’instinct, la nature, plus que la société qui les pousse à faire ça »
Euh non. L’exemple des femmes grecques de l’Antiquité est très intéressant à cet égard. Voir ce que je dis plus haut le 14 juillet à propos d’Aristophane mais surtout, de la contextualisation de l’enlèvement des poils.
L’erreur fréquente quand on parle d’une situation du passé, c’est de ne pas la remettre dans le contexte. Que les Grecques s’enlevaient les poils, ça paraît clair quand on lit certains auteurs. Mais ce n’était pas leur propre choix ! Il n’y a donc aucun intérêt donc de faire référence à cette pratique étant donné qu’elle n’était pas désirée par les femmes mais imposée par les hommes.
Et ce n’est pas la » société » mais les hommes qui imposaient cette censure pileuse ou l’enlèvement des poils en Grèce. Parce que la société était patriarcale. Vous semblez omettre ce détail pourtant capital pour la bonne compréhension du sujet.
Pour les seins, vous oubliez une explication essentielle : ils sont nourriciers. C’est pour ça qu’ils ont été glorifiés de tous temps. Les tableaux du Moyen Age et les statues des femmes grecques ne montrent aucun poil sexuel (ni de fente vulvaire d’ailleurs) mais les seins sont là.
Je vous invite à lire mon site, je détaille tout ce que j’ai dû résumer ici. Et le combat de la pilosité est politique, voir les menaces de mort subies par les résistantes à la norme en Suède.
Des féministes anglaises ont lancé une campagne depuis qq jours afin de récolter des fonds pour les femmes atteintes d’hirsutisme. Et pour ce faire, elles exposent publiquement leur pilosité, ce qui leur vaut des injonctions comme « go home and shave », ce qui est particulièrement violent : http://www.armpitsforaugust.com/
Excellente commentaire, Pierre. Je suis bien d’accord avec ton passage « ce n’est pas pour rien que le sari cache les aisselles des femmes en Inde, ce serait bcp trop érotique d’exposer ainsi leur pilosité » .
Je ne sais pas si quelqu’un a mentionné le rôle des poils dans les frottements : les poils jouent le rôle de roulement à bille et évitent les frottements de peau à peau.
Je viens de lire cet article : « La guerre à l’épilation du maillot est déclarée » http://www.slate.fr/lien/60353/epilation-maillot-furoncle-peau , qui est une traduction partielle de l’article en anglais « The war on pubic hair must end » http://www.kevinmd.com/blog/2011/04/war-pubic-hair.html .
– D’ailleurs, on en reparle dans l’actualité ici et là !
Je suis toujours frappée par ce besoin d’échapper à la norme sociale, de « se sentir libre » (moi j’fais c’que veux nanana). Ne pas s’épiler est tout aussi contraignant et compliqué que s’épiler, vos témoignages en sont la preuve. Ne pas s’épiler a socialement un prix (très relatif bien sûr, c’est « rebelle de salon » et personne va vous manger).
Si on commence à traquer la norme sociale, il est probable que nous allons la retrouver partout : dans les petites cerises et dans le bleu clair du fond du blog (très « féminin », j’adore) etc.
Après tout, qu’est-ce qui m’empêche de refuser cette explication féministe et d’émettre d’autres hypothèses ?
Le poil ne serait que des restes de notre ancienne évolution, de l’époque où les humains devaient se protéger des agressions extérieures comme la plupart des animaux. N’ayant plus ce besoin, nous éradiquons « naturellement » les poils et dans quelques générations, il n’y aura presque plus de poils … l’homme évolue, vision darwinienne. Alors, pourquoi les hommes s’accrochent à la virilité poilaire ? bô, c’est comme d’hab … y sont à la traîne …
Le poil ne serait pas esthétique. Dans notre conception du « beau », le poil n’a pas beaucoup de place. Sauf parfois, à certains endroits stratégiques comme le pubis ou les aisselles, mais toujours dans une vision soit érotique, soit décalée, provocante ou underground. Faut-il raccrocher systématiquement cette vision du « beau » à un regard « féministe » ? Rien n’est moins sûr. C’est surtout inutile car cela ne change pas le regard collectif.
Moins il y aura de poils sur les terriens, plus il y aura des îlots de résistances diverses. Il y a toujours des résistances : politiques, culturelles, artistiques, historiques … L’anti-conformisme est un conformisme social.
Perso, j’éradique mes poils, avec méthode et régularité mais sans me montrer obsédée non plus. Je ne suis pas du tout un exemple car j’adore mon côté ordinaire, j’adore faire ma nunuche et même, j’exulte lorsque les gens tombent dans le panneau. C’est mon côté anti-conformiste que je cultive. D’autres se laissent pousser les poils. D’autres en parlent.
Les poils sont morts ! Vive les poils !
Biiiiises
Candice
Et bien, merci beaucoup de ton commentaire Candice, qui apporte un point de vue très différent de ceux présentés majoritairement dans ce débat.
Je trouve qu’il propose une perspective très intéressante et qui permettra à certaines de réconcilier féminisme et a-pilosité.
Attention toutefois à l’aspect ‘contrainte’ : j’en distingue tout de même deux très différentes dans ce que tu dis et je ne pense pas qu’on puisse mettre sur le même plan la contrainte de devoir arracher le moindre de ses poils et celle d’assumer sa pilosité en société. Il s’agit là de deux natures différentes qui, selon les personnes, sera ressentie de diverses manières. J’ajouterai que, comme dans le cas de tout refus de ne pas se conformer à la norme en vigueur (alimentation, pratique, etc.), ce n’est pas parce qu’une règle est majoritaire qu’elle est nécessairement bonne, et que sa désobéissance peut certes être source de contraintes, mais qu’elles seront d’autant mieux acceptées qu’elles sont choisies, et non imposées comme dans le 1er cas.
Il y aurait beaucoup à discuter encore, mais je laisse peut-être la parole à d’autres que moi…
Merci encore et à bientôt !
(et pour le fond bleu, c’est une suggestion de mon copain, moi j’hésitais car je trouvais le rose trop ‘girly’…)
Mon chien est anticonformiste deux fois l’an. J’en retrouve la preuve partout sur mes fringues…
Sinon, merci Antigone XXI d’avoir lancé ce débat que je suis depuis ses débuts. Hautement instructif, c’est le moins qu’on puisse dire !
😉
Ha ha ha, j’adore ! Brave toutou qui veut juste te faire profiter de sa nature et t’offrir de son duvet en hiver !
Merci à toi de ta patience dans ce long, long débat… 😉
« Le poil ne serait que des restes de notre ancienne évolution, de l’époque où les humains devaient se protéger des agressions extérieures comme la plupart des animaux. »
Non. Les poils aux aisselles sont spécifiques à l’espèce humaine, ils ne sont pas un résidu mais ont été sélectionnés au cours de l’évolution. Ce n’est pas moi qui le dit mais le paléoanthropologue Pascal Picq, au début d’un docu consacré aux poils en 2011. Voici ses paroles exactes
» Il y a une croyance bien entretenue qui dit que l’homme est un animal qui a perdu ses poils. Or, pas du tout, nous avons une autre pilosité qui est, il est vrai, assez différente que celles des espèces les plus proches de nous, notamment comme les chimpanzés et les autres singes. »
Je pense qu’on a expliqué ci-dessus que les poils ont leur utilité. En ce moment, des articles foisonnent sur l’utilité des poils pubiens chez les femmes et surtout, les risques médicaux si on se les enlève. D’autre part, les poils du nez sont aussi utiles et personne ne songe à les enlever.
Vous omettez un élément très important dans votre explication et qui la rend caduque : c’est le fait qu’il s’agit d’une norme qui touche les femmes, pas les hommes ! Pour les raisons expliquées plus haut et liées à la sexualité. C’est donc normal que le féminisme s’en empare. Ce qui ne veut pas dire qu’une féministe doit impérativement garder ses poils aux jambes/aisselles mais au moins, reconnaître qu’il y a une pression sociale et en plus, toutes les femmes dans les médias sont glabres. Je rappelle que des Suédoises ont été menacées de mort parce qu’elles arboraient leurs poils aux aisselles sur Facebook. Il y a donc une dimension politique à la monstration de la pilosité féminine. Cela n’empêche qu’on peut préférer être sans poils mais on ne peut nier être face à une norme sexiste.
Pour le poids social, j’ai bcp d’amies qui gardent leurs poils mais s’habillent de façon à ce qu’ils ne se voient pas. C’est une contrainte bien sûr mais au moins, elles sont soulagées de ne pas avoir à se charcuter le corps car il ne faut pas oublier que l’épilation/le rasage provoquent des micro-traumatismes à la peau.
De l’art d’évacuer toute réflexion sur une norme auquel on s’astreint en décrédibilisant les raisons de ceux/celles qui la discutent, voire cherchent à s’en défaire. Stratégie utilisée pour ridiculiser toutes celles et tous ceux qui dénoncent une oppression quelconque (sur les femmes, sur les non-blancs, etc).
Pour donner mon pauvre exemple, je n’ai pas cessé de m’épiler pour faire mon intéressante, comme je ne suis pas devenue végétalienne pour emm… mon monde. Je l’ai fait pour accorder mes valeurs et mon mode vie. Je ne crois pas détenir la vérité universelle ni être un modèle de vie. Je pense, et c’est le cas de quinconque interroge une norme (au moins serons-nous d’accord sur le fait que l’épilation féminine est une norme!), que le mérite n’est pas tant d’adopter tel ou tel comportement, mais d’avoir essayé de questionner nos conditionnements. Le privé est politique, c’est pourquoi les comportements individuels ont un impact politique même s’ils semblent insignifiants. Et non, ce n’est pas jouer à l’anticonformisme bon teint.
Contrairement à Antigone, je ne crois pas du tout que tes propos réconcilient féminisme et a-pilosité. Je ne vois pas de réflexion mais une accumulation de clichés sur la pilosité (que Pierre a d’ailleurs démonté), accompagnée de commentaires goguenards sur « les rebelles de salon ». Je respecte ton droit à t’arracher le poil, moins ton commentaire que je juge peu informé.
Quelle agressivité ! Non, je ne suis pas envoyée par le grand capital et la junte masculine oppressante pour ridiculiser les bonnes causes. Ni une stratège de la pensée dominante. Merci de l’avoir pensé, c’est agréable à lire. Je ne fais qu’exprimer une opinion contraire … et mes commentaires n’étaient pas goguenards, juste ironiques et amusés, légers je dirais … parce que je ne crois pas que ce soit d’une importance capitale pour l’évolution de l’humanité … et c’est amusant de contrer … mais puisque je risque le bûcher, désormais je m’abstiendrais de toute expression sur le sujet.
La réponse de Pierre était très intéressante parce qu’argumentée (même si plein de trucs me semblent en partie inexacts mais on va arrêter là car je crois être devenue celle qui a « tort par principe » ). Qu’est-ce qu’on attend d’un échange ? avancer ensemble, non ?
L’ennui de votre réaction, c’est qu’elle me fait penser qui si vous aviez le pouvoir des normes, il serait très dangereux d’aller contre vous … au final, il s’agirait de remplacer une oppression par une autre. C’est le syndrome Robespierre.
Promis, je ne reviens plus perturber ce délicieux consensus,
Bises
Candice
L’avantage avec le bûcher, c’est qu’il ne laisse aucun poil ^^
Tu devrais rester Candice, c’est la grosse poilade chez Dame Antigone. Elle sait recevoir les visiteurs de tout poil ; ah ça pour sûr elle est au poil !
😉
Merci Pastille !
Même sans bûcher, tu as vu, ça s’échauffe 😉
Bon, je crois qu’on n’arrivera jamais à se mettre d’accord! et pour causes, même les ethnologues, sociologues, zoologues ne sont pas d’accord entre eux! Par exemple l’hypothèse de néoténie a été appliquée à l’espèce humaine dans le cadre des interactions humaines « à but reproductif » par Desmond Morris, un zoologue (le Singe nu est son ouvrage le plus connu), et lui soutient justement cette vision « d’animal qui a perdu ses poils » contrairement à Picq. Le danger c’est que nous, lecteurs, n’avons pas les moyens de juger de la validité du raisonnement de ces scientifiques et que nous courrons le risque de ne garder en tête que l’hypothèse qui nous semble la plus séduisante, parce qu’elle ne met pas en danger des valeurs que nous défendons (ainsi le propos de Nurja, « je crains qu’on entende que la femme est inférieure à l’homme »), ou parce qu’elle est croustillante, ou parce qu’elle est sophistiquée… par exemple!
Faut-il retenir une hypothèse qui n’est pas acceptable d’un point de vue éthique, par exemple en créant une hiérarchisation des individus dans quel domaine que ce soit? Là c’est une question philosophique et les sociologues n’ont que faire de philo, leur but est de comprendre.
Pierre, tu dis « non les femmes ne se sont pas toujours épilées », mais en es-tu bien sûr? Comment le savoir? Peut-on se fier à des représentations artistiques? Peut-on se fier à tel scientifique? Pas évident, en me relisant je trouve que j’ai été bien péremptoire et qu’au fond, ce que je n’ai pas vu de mes yeux, je ne peux pas l’affirmer! Je le crois parce qu’un diplômé de zoologie me le dit (enfin, il l’écrit^^) et que ce n’est pas ma branche d’études. Au fond, je suis très naïve 🙂
Au fait, citation de « La femme nue » (encore Morris) : « Si on se tourne vers l’histoire de l’épilation pubienne chez les femmes, il est clair que c’est loin d’être là une mode moderne liée à un caprice passager. Les recherches montrent qu’on en trouve la trace jusqu’aux anciens
Egyptiens. Les Egyptiennes étaient tâtillonnes avec l’épilation de leurs poils jusqu’à ne plus en laisser aucun. C’était fait à la « cire », avec une crème collante faite de miel et d’huile. On a aussi dit que le roi Salomon n’aimait pas les poils pubiens. Quand la reine de Saba lui rendit visite, il lui aurait demandé de s’épiler avant qu’ils ne fassent l’amour (…). Un peu plus tard , en Grèce ancienne,on rapporte que les hommes préféraient que les femmes « enlèvent les poils de leurs parties privées »
Nénette>> Ce qui est intéressant dans les exemples cités, c’est que ce sont les hommes qui veulent que les femmes touchent à leur pilosité. C’est donc bien un problème qui mérite un questionnement féministe. Je vous engage à lire le site de Pierre pour plus de développemment.
Candice>> Je suis navrée d’apprendre que ma réponse a été perçue comme agressive. Je la souhaitai seulement vive, c’est là que péchent les débats sur Internet. Néanmoins, je continue à penser, non pas que vous êtes une vilaine émissaire des horribles oppresseurs, mais que vous avez traité bien légèrement un sujet qui je crois, mérite un meilleur traitement que « truc que les rebelles de salon font pour se sentir supérieur à autrui ». Ce qui est assez réducteur, et m’a fait bondir. Pardon d’avoir à coeur des thématiques telles. Je promets de faire des efforts!
|Nénette, on a des écrits (voir mon site) du 16ème siècle et même plus tard, indiquant que des femmes, en France et dans d’autres pays occidentaux gardaient leur pilosité. Même si à une certaine époque, des femmes allaient aux thermes pour les enlever. De toute façon, les vêtements cachaient les poils, c’est la monstration publique des poils féminins qui pose problème, plus que les poils en eux-mêmes De plus, la préoccupation majeure de 90% des gens dans le passé, c’était de trouver de la nourriture pour survivre, pas de se poser des questions existentielles sur leurs poils.
Je connais la théorie de Desmond Morris. Pourtant, il devrait savoir que les poils pubiens sont une spécificité humaine. Ils ne peuvent donc être un résidu de notre passé. Sinon, comme je l’ai déjà dit, toute référence au passé doit être contextualisée. Le monde antique était patriarcal, toute action sur le corps des femmes était donc dicté par les hommes, que les femmes se soient approprié la pratique ou pas n’y changeait rien. Je cite ce que je disais le 14 juillet sur cette page
«Parler de libre choix pour ces femmes, c’est un peu comme si je disais dans un article sur le travail : “dans l’Antiquité, des gens travaillaient 16h par jour 7 jours par semaine” mais sans dire que c’était des esclaves, donc pas leur choix ! »
Cela n’aurait intérêt et serait même de très mauvaise foi. Malheureusement, très peu de gens contextualisent quand ils parlent du passé, ils projettent la situation actuelle et disent « vous voyez, on enlevait déjà les poils », comme pour justifier ce qu’on fait aujourd’hui. On sacrifiait aussi des humain-e-s, il y avait la peine de mort, etc.
Encore une fois, je vous renvoie à mon site pour les référence sur les motifs poussant les femmes grecques à s’enlever les poils, avec des exemples d’Aristophane qui en parle explicitement.
@Candice qui disait
« parce que je ne crois pas que ce soit d’une importance capitale pour l’évolution de l’humanité … »
Et les Suédoises qui ont été menacées de mort parce qu’elles ont osé montrer leurs poils sur Facebook ? Ou ma femme qui se fait insulter à la piscine parce qu’elle a des poils aux aisselles ? Certes, la pilosité est en soi qqch de peu important mais depuis la prolifération du glabre sur tous les médias, il y a un rejet catégorique chez de plus en plus de personnes face à la monstration des poils féminins. En cela, on est dans un continuum datant de l’Antiquité.
Je me battrais pour qu’une femme qui s’enlève les poils et qu’on insulterait. Je me battrais pour qu’elle ait ce choix. Je constate malheureusement que pour certaines personnes qui s’enlèvent les poils, celles qui les gardent n’ont qu’à assumer, voir votre commentaire sur les « rebelles de salon ». Ma femme ne garde pas ses poils par rebellion mais parce que les poils de son corps sont là et ils font partie d’elle, comme ses poils sur la tête qui bizarrement, ne dérangent personne. En fait, elle s’en fiche de ses poils. Mais pour certaines personnes, ce choix est inacceptable. Alors de fait, son geste devient politique mais il ne l’était pas au départ, ça fait 20 ans que je vis avec elle et personne ne l’insultait à l’époque, cela a changé vers 1995, pour empirer chaque année. Si l’on montrait seulement 10% de femmes avec des poils dans les médias, alors il y aurait identification possible et ce rejet n’existerait pas. Mais ça ne risque pas d’arriver.
Pierre, votre femme se fait insulter à la piscine, ou est juste victime de quelques moqueries ? Il m’arrive de voir des femmes avec quelques poils aux aisselles, ou plus rarement qui dépassent du maillot ; selon le degré, je trouve ça vaguement sexuel et donc presque érotique, surtout quand la personne est par ailleurs agréable à regarder.
@Olivier, les 2 mon capitaine. 😉
Pour que les choses soient claires, je parle de ses aisselles, elle n’a pas de poils qui dépassent du maillot ou sur les jambes (elle en a mais ils ne se voient pas). Elle a une peau très pâle et des poils très noirs, le contraste est flagrant.
Pour être honnête, les insultes sont rares. Ce qui domine, ce sont les regards étonnés, voire dégoûtés, certaines grimaces font peur.
C’est par exemple à la douche, quand elle a les bras en l’air pour se rincer les cheveux qu’elle voit d’autres femmes grimacer. Ou alors, des groupes de jeunes hommes (ah, le phénomène de bande) qui disent « j’ai vu une guenon/le yeti ».
On fait avec. C’est moche parce que je suis avec elle mais moi, on ne m’insulte pas et j’ai aussi des poils. Ce qui démontre bien le sexisme des remarques.
Voici maintenant des témoignages que j’ai glanés au fil de mes recherches sur le Net et qui montrent bien l’intolérance pensée ou exprimée.
– Ca me rappelle cette fille vraiment jolie à la piscine l’annee derniere. Je la vois de dos. Un maillot de bain remontant bien sur ses hanches, elle se retourne et là, l’horreur totale… La pilosité débordant complètement du maillot de bain, les dessous de bras dans le meme état. Les poils pubiens étaient longs, noirs, le vrai tablier de forgeron… Bon certains aiment, mais là il y a des limites tout de même… Ou alors je ne suis pas tolérant du tout.
– Vu l’année dernière dans une piscine de l’Allier un groupe de touristes flamandes ou hollandaises d’une 50aine d’années les aisselles non épilées. J’ai pensé que ce n’était pas joli, pas soigné et aussi que c’était un manque d’égard pour les autres.
– Je suis enceinte et mon ventre est assez gros. Cela rend les épilations seule quasi impossible. Comme je suis déjà maman d’une petite fille qui va avoir 4 ans et qui ne va juste pas à l’école, je ne peux pas aller chez l’esthéticienne. Heureusement, les poils ne me dérange pas, et ne dérange pas mon mari. Pour ma première grossesse, mes poils ne m’ont posé aucun problème. (nous vivions en Allemagne). Maintenant que nous vivons en france, je me suis fait engueuler par une utilisatrice dans les vestiaire d’une piscine, que cela était inadmissible dans une piscine public, qu’il y a des enfants et que son fils n’arrêter pas de me regarder. J’ai regarder après coup dans le miroir à la maison, c’est vrai que j’ai quelques poils qui dépasse du maillot, un peu sur les jambes et les aisselles, mais est-ce vraiment si gênant que ça? Surtout sur une femme enceinte ?
Ce qui suit est extrait du mémoire De Juliette Sakoyan, une anthropologue intitulé « De la cire au laser : l’adieu au poil dans la société française contemporaine », il date de 2002, j’en parle bcp sur mon site. Je trouve les jugements de Lorène particulièrement violents. Pour l’hygiène, elle doit bien se douter que si on n’interdit pas les poils du corps, c’est qu’ils ne présentent pas de problème. De plus, elle devrait autant s’indigner pour les poils des hommes si c’est purement hygiénique.
– Lorène, qui travaille comme maître nageur, voit défiler à longueur de journées des femmes poilues qui l’exècrent, d’autant plus quand elles se présentent aux vestiaires en tailleur, maquillées, et qu’elles viennent ensuite à la piscine « avec une dose de poils qui descend jusqu’au milieu des jambes et des bras ! » Deux arguments servent d’assise à l’indignation de Lorène : celui de la propreté et celui de la cohérence esthétique. Nous venons d’en esquisser les liens. Plus précisément, ici, ce qui dérange Lorène c’est d’une part que se baigner dans une piscine publique avec ses poils contrevient à l’hygiène publique et civile ; et d’autre part que négliger ses poils alors qu’on se maquille et qu’on choisit avec goût ses vêtements contrevient à la cohérence esthétique. Lorène ajoute d’ailleurs : « non mais quand même ! Un coup de rasoir, en deux minutes chrono, c’est fait. Là je pense que c’est vraiment du laisser-aller. C’est pas par manque de temps, elles ont bien le temps de se maquiller, de se coiffer, de se brocher les cheveux, et pas le temps de se mettre un coup de rasoir ! Moi c’est ça qui me.. »
Hello,
Il y a quelque chose qui me tarabuste dans tous ces échanges. C’est qu’il est toujours mentionné que seule la femme ne doit pas avoir de pilosité et que l’homme est libre de faire ce qu’il veut (sous-entendu, avoir des poils). Je crois que rien n’est moins sûr. Mon expérience n’a pas valeur scientifique, pour autant elle reflète bien une réalité observée cet été, pas plus tard qu’hier. Deux observations : ma fille de 15 ans déteste les poils, chez les hommes comme chez les femmes. Pour elle, un homme peut avoir quelques poils aux aisselles (mais entretenus hein !), c’est une tolérance. Mais surtout pas sur le torse. Il est vrai qu’elle accepte et considère comme normal les poils aux jambes : selon elle, c’est moche mais ce serait trop la galère pour ces yétis de mecs. Lorsqu’elle me montre un « canon de beauté masculin », il porte un visage viril sur un corps absolument imberbe. J’ai pas mal de ses copines dans les pattes pendant quelques jours : aucun doute, la pensée de ma fille reflète la pensée dominante …
Regardez aussi les hommes à la plage. Plus précisément, regardez les jeunes hommes et surtout les surfers. Que celles qui y trouvent des poils se lèvent ! Y’en à pas ou si peu. Pour être plus exacte, le vieux quinqua poilu est totalement anachronique. Je n’ai pas fait l’expérience mais je suis certaine qu’il suffirait de se faire petite souris dans les groupes de jeunes alentours pour entendre gloussements et moqueries sur le « vieux poilu surfer ».
Alors oui bien sûr, les hommes ne subissent pas encore la puissante contrainte sociale anti-poils qui est notre quotidien. A mon sens, ils y viennent lentement mais sûrement. Pour plaire aux jeunes filles, un jeune homme doit désormais surveiller sa pilosité. Si ça, ce n’est pas une contrainte sociale en herbe !
@Pierre : vous parlez surtout des aisselles et des poils pubiens féminins. Je crois que ce sujet est très spécifique et je vous rejoins sur son caractère probablement politique. C’est vrai que c’est gênant, comme une sorte d’attentat à forte connotation sexuelle (mais pas au sens pornographique ni même érotique …comme une « mise à nue » impudique et/ou un acte de forte transgression sociale … on se dit « soit cette meuf ne peut pas faire autrement, soit elle est à part » … par ailleurs, excepté chez les jeunes qui se moquent de tout, je ne suis pas sûre qu’il y ait vraiment un reproche, c’est juste hyper gênant). C’est un sujet complexe qui mériterait à lui tout seul un fil. Ce sujet de l’épilation « globale » me semble un peu différent. D’ailleurs, les poils sous les bras et pubiens restent une tolérance chez les jeunes filles non-pubères ou en cours de puberté. Alors que très jeunes, elles veulent déjà virer les poils noirs des jambes, des avant-bras … et c’est une guerre incessante pour retarder cette corvée …
Ainsi, je ne suis pas sûr qu’il faille ramener ce sujet au sexisme dominant. Je le crois infiniment plus complexe : les hommes aussi doivent progressivement s’aligner et le regard diffère en fonction de certaines parties du corps.
Pour les torses d’homme il y a cet article http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-barbe-cheveux-toison-l-intimite-du-poil-18835.php : dont un extrait : « Le psychologue Robert Wildman et ses collègues, de l’Hôpital de Milledgeville en Géorgie, aux États-Unis, ont montré à des étudiantes des photographies tirées de magazines et montrant des hommes nus. Elles devaient indiquer quelles caractéristiques elles préféraient chez un homme, et la pilosité arriva en bonne place : 46 pour cent des femmes ont déclaré préférer une poitrine très velue, 46 pour cent une poitrine modérément poilue, et huit pour cent sans poils. Pas de doute : le poil exerce un attrait certain auprès des femmes ».
L’étude a été menée en Géorgie c’est vrai… peut-être que ne pas aimer les torses poilus est une mode qui dépend des pays et qui ne va pas forcément s’etendre sur toute la planète, ou plutôt que prétendre ne pas aimer les hommes poilus sur le torse est une mode (l’article fait par la suite l’hypothèse intéressante que préfèrences déclarées et préférences réelles ne seraient pas identiques par exemple concernant les blondes).
Moi j’adore les hommes au torse bien velu, surtout les blonds qui peuvent étonnament avoir des poils noirs mais très doux au toucher, c’est l’animal sous les dehors civilisés, c’est émouvant 🙂 et je suis bien la seule parmi mes copines! sauf que celles-ci n’ont pour la plupart aucune expérience et je pense que quand on ne sait pas de quoi on parle, on peu avoir un avis très arrêté et formaté. Avant de tester le moelleux d’une poitrine poilue je trouvais ça pas terrible.
Je confirme que la pilosité est très douce, si on la laisse pousser jusqu’au bout évidemment. J’adore passer ma main dans les poils d’aisselles de ma femme, ou sur ses cuisses et elle aime bcp aussi cette sensation qu’une peau lisse ne peut rendre.
J’aime bien aussi qu’elle touche les poils de mes jambes, de mon torse.
En fait, sans poils, ce n’est pas plus doux, c’est différent. Mais il est communément admis qu’une peau lisse est douce. C’est pour ça que tous les propriétaires de chats (chattes °_0) rasent entièrement l’animal, pour qu’il soit plus doux. 😀
😉
@Candice, il est difficile d’aborder tous les thèmes liés aux poils mais même si la situation change depuis 10 ans pour les hommes, il n’en reste pas moins qu’il y a eu des millénaires de pilophobie envers les femmes, qui fait d’ailleurs partie de » l’héritage judéo-chrétien » dont on parle souvent pour expliquer des comportements qui semblent sortir de nulle part. Voilà pourquoi la norme touchant les femmes est largement discutée.
Les surfeurs comme les autres sportifs sont un peu à part. Moi, quand je vois des images de plages occidentales aux JT français, belges ou autres, il y a chaque fois des hommes poilus mais jamais de femme poilue. Mais il est vrai que chez les jeunes hommes, on rencontre des torses et des aisselles glabres. Par contre, les jambes glabres, c’est bcp plus rare, pas fou les mecs. 😉
Pour ne pas me répéter, je t’invite à lire le § de mon site consacré à la pilosité des hommes.
http://pgriffet.voila.net/PF.htm#epilhom
Je suis assez consterné par les propos tenus par ta fille est ses amies. Il y a seulement 15 ans, les ados de son âge n’étaient absolument pas dans ce trip pilophobe, l’industrie cosmétique et les médias ont vraiment fait de gros dégâts dans les esprits.
Elle a vraiment intériorisé la norme pour les filles puisqu’elle ne remet absolument pas en question le fait pour les filles d’enlever les poils des jambes, alors que les garçons peuvent les garder, ce serait trop la galère. Bonjour le double standard. Il est temps que tu reprennes en mains son éducation féministe. 😉
Il est clair qu’il ne faut pas parler de la pilosité comme une entité, les réactions sont différentes en fonction de la zone du corps.
Pour ce qui est de leur propre corps, je dirais que bcp d’adolescentes sont au contraire assez sévères concernant les aisselles. Si tu parcours le forum « épilation » du site doctissimo.fr, tu verras plusieurs demandes d’adolescentes à peine pubères qui sont horrifiées par leurs aisselles et qui parlent parfois de se faire enleve les poils au laser, à 13 ans !
Et quand je croise des adolescentes de cet âge-là à la piscine ou en rue, aucune n’a de poils aux aisselles.
Encore une fois, pour ne pas me répéter, voir le chapitre de mon site dédié aux ados vs la pilosité, les témoignages pilophobes des fillettes à peine pubères envers leur pilosité sont édifiants.
http://pgriffet.voila.net/PF.htm#ados
Pour l’aspect « les poils des garçons vus par les filles », je pense que c’est vraiment futile. Quand elles seront plus âgées, elles auront d’autres critères que la présence ou l’absence de poils au torse ou aux aisselles. Un garçon charmant, souriant, gentil mais qui a des poils aura 100x plus de chances qu’un rasé de près mais arrogant, macho, méprisant et misogyne. Du moins, j’espère que les critères des femmes d’une vingtaine d’années sont basés sur autre chose que les poils. Là encore, le forum doctissimo montre bien que bcp de femmes, même jeunes, préfèrent un homme gardant des poils mais souvent, un peu taillés. Amusant de constater que les hommes peuvent se contenter de raccourcir, alors que j’ai rarement entendu une femme dire « je me raccourcis les poils des aisselles ».
D’autre part, toute une série de chanteurs français entre 20 et 30 ans ont une barbe et sont très appréciés des ados. Cette mode de la barbe est d’ailleurs assez récente. Elle montre bien la large tolérance vis-à-vis des poils des hommes. Et quand j’allume ma télé et que je zappe, il ne me faut pas 30 secondes pour tomber sur un barbu.
En tout cas, si on allait vers l’uniformité dont tu parles, je trouverais ça effrayant. Nos corps seraient tous des clones, on n’aurait plus que des poils sur la tête. Moi je suis pour la diversité mais elle n’arrange pas l’industrie cosmétique, semble-t-il. :
Je n’aime pas du tout qu’un homme se rase (le dos, le torse, le pubis) : c’est rêche! alors qu’au naturel, la pilosité d’un mec, c’est doux, j’adore!
J’ai peu de souci avec ma pilosité pubienne, elle ne me dérange pas (et je mets des culottes qui cachent lorsque j’ai peur qu’un poil dépasse).
Mes 3 derniers mecs m’ont demandé de me raser. Je ne l’avais jamais fait entièrement. Avec le premier, qui était très insistant et très porté sur les jeux sexuels (et se rasait le pubis aussi) : j’ai dit « ok » pour découvrir les sensations (ne pas mourir idiote). Franchement, rien de transcendant!
L’avant-dernier se rasait le pubis, lui aussi par habitude. Lorsqu’il a dit que je devrais le faire aussi, j’ai trouvé ça intrusif. Et le dernier (aussi un rasé pubien) l’a juste évoqué, je n’ai même pas relevé (je suis sans doute vaccinée).
Je suis bien plus choquée par leurs rasages que par ma pilosité ! 😉
Moi qui aime bien qu’il reste des poils sur le pubis, je confirme que la plupart du temps c’est doux, et il y a un moyen de raccourcir les poils sans que ça pique, en y allant doucement avec la partie coupe-poil d’un rasoir électrique, en laissant quelques millimètres. J’ai essayé une fois sur mon pubis et autour des testicules (avec précaution) et à ma surprise c’est resté doux 🙂 . Comme déjà signalé ici, le frottement des pubis reste plus agréable avec quelques poils.
au début c’est dur hein de se défaire, on est bien prisonnières, mais petit à petit on en vient à trouver ça de plus en plus normal et ensuite et bien on ne trouve plus ça moche..et après on trouve bizarre de voir des aisselles toutes lisses (j’en suis à ce stade là moi)
il faut sauter le pas c’est ça le plus dur, et puis au début quand on est pas super à l’aise, on est pas obligé d’aller pavaner les aisselles poilues au vent, non, mais petit à petit, en commençant par ne plus épiler peu être juste une zone, et/ou juste l’hiver par exemple
Je n’aurais qu’une question :
Étant donné que les mecs et surtout les jeunes d’épilepsie de plus en plus souvent,
En quoi c’est anti féministe ????
Euh…
Je pense aussi que trop d’épilepsie n’est bon ni pour l’homme ni pour la femme, et que rien n’empêche une bonne crise d’épilation qui débroussaille tout de temps en temps pour y voir plus clair… 😉
Des désagréments de l’écriture intuitive T9, qui te fout l’épilation et l’épilepsie dans un même sac… 😉
J’étais sûre que tu ne manquerais pas ça, toi ! 😉
Jette un oeil à ma réponse plus haut
https://antigone21.com/2012/07/04/jamais-sans-mon-poil/#comment-1887
(14 août, 13h15)
Personne n’a dit que c’était « antiféministe », ce qu’on explique, c’est qu’il y a une norme intériorisée concernant les femmes (jambes, aisselles) et que cette norme ne peut être transgressée sans que la « déviante » ne soit remise dans le droit chemin.
Double standard : une femme avec des poils, on l’insulte, on s’en moque, un homme avec ou sans poils, ben …. rien et c’est tant mieux. Il faudrait donc qu’une femme puisse garder ses poils sans que personne ne s’en offusque. C’est pas demain la veille voir encore ce qui est arrivée à cette femme aux USA la semaine passée : http://www.huffingtonpost.fr/2012/09/26/femme-barbe-reddit-detracteurs_n_1915458.html
Mdr effectivement vive le t9…. Mais ça répond pas à ma question ;p
Peut-être vais-je laisser l’opportunité à d’autres lecteurs de se lancer dans une réponse ?..
Je sens que le forum fonctionne bien… 😉
certain homme trouve ça « efféminé » de s »épilé… (suis je une lesbienne refouler alors ? haha ! c’était donc ça)
Très bon article ! Merci pour la mise au point.
Moi aussi je suis « en théorie » contre l’épilation et pourtant je m’épile en partie (uniquement aisselles et mollets). Mon chéri me préfère avec mes poils donc je m’épargne l’épilation du maillot 😀 Et je n’ai jamais touché aux poils de mes cuisses.
Ah oui je m’épile les sourcils aussi, je le regrette, j’aimerais retrouver un dessin plus naturel. Mais je n’ose pas arrêter l’épilation alors que mon homme me le demande, il aime les poils ce fou barbu.
Cela dit j’utilise soit une cire bio, soit mon bon vieux rasoir dont je ne change que très rarement les lames, pas de jetable ici 😉
Merci beaucoup Saltaojos,
Intéressant une fois de plus ce témoignage sur le dilemme théorie/pratique… Et pourtant, là, on ne peut pas dire que tu n’es pas dans un environnement qui t’aide ! enfin, je dis cela mais mon homme ne m’a jamais demandé de m’épiler, moi, et il m’a déjà dit et redit que ça ne lui poserait aucun souci si j’abandonnais… Non, le problème, c’est MOI ! 😉
Comme tu le dis, « le problème c’est moi ». Mon homme, lorsqu’il me voit tirer les bandes de cire les larmes aux yeux, trouve que les femmes sont ridicules de tant se préoccuper de leurs poils… Mais le regard des autres pèse trop sur moi, je suis tout le temps en débardeur – même en hiver – et ai honte quand je sais que j’ai 1 mm de poils qui pourrait être visible… C’est idiot, stupide, je suis un mouton. J’espère un jour pouvoir assumer mes poils. 😉
Si qqn qui te connaît te fait une remarque sur tes poils, tu peux toujours évoquer le prétexte médical : un rash (inflammation) et le dermato interdit d’enlever les poils. En général, les personnes intolérantes sont un peu plus compréhensives quand on invoque une raison médicale. Par la suite, on peut dire qu’on s’y est habitué et qu’on ne voit pas pourquoi faudrait les enlever. 😉
Un été tout cru pour un hiver au poil, cela me semble être un bon calendrier non ?
Pour les frileuses, c’est tout bénef’ ! 😉
Ha ha ! Tu n’as pas tort ! Surtout quand je vois l’état de mes jambes en ce moment… l’hiver a déjà bien commencé ! 😉
C’est marrant, j’ai 19 ans et je me rappelle de ma meilleure amie en CE2 qui avait déjà commencé à se raser et que je considérais du coup comme beaucoup plus « femme » (oui, à 8 ans…) Elle pensait que toutes les filles se rasaient, parce que sa mère lui avait dit de le faire. De mon côté, gros tabou, j’ai passé des étés en T-shirts voire pulls pour cacher ces poils. Je piquais le rasoir de ma mère en cachette, sans toucher à mes guibolles (qui ont attendu la 4e et une discussion avec môman, qui n’avait tout simplement pas pensé que c’était important pour moi et n’avait pas abordé le sujet). Je partais en colo tous les ans, impossible d’emmener un rasoir avant cette fameuse discussion, je gardais les bras le long du corps pour que rien ne dépasse (d’ailleurs, ma démarche avec les bras fixes vient peut-être de là mtn que j’y pense…) jusqu’à ce qu’un amoureux de vacances les aperçoivent… Grand moment de honte, alors que lui a trouvé ça fascinant. On avait 9-10 ans, il pensait que les filles n’avaient aucun poil!
L’article et les commentaires sont vraiment très intéressants! Je suis une grande flippée du poil, pourtant je partage une grande partie de cette vision (mais ça a beaucoup fait rire ma meilleure amie, tjs la même, et sa mère quand je leur en ai parlé récemment…). Je laisse pas mal pousser en hiver, mais c’est surtout par flemme, parce que je ne trouve pas ça beau sur moi. J’enlève tout, ou presque, si je vais à ue soirée, chez le médecin, à la piscine… Partout où on serait susceptible de les voir. Je trouve pourtant ça incroyablement sexy quand je vois des photos de femmes avec des poils sur le maillot et les aisselles (encore une fois, les jambes font bande à part), sûrement l’assurance qu’elles dégagent.
Merci pour tous ces témoignages en tout cas, peut-être qu’un jour je reviendrai crier au et fort mon amour des poils 😉 (en attendant, je reviendrai pour les recettes)
J’ai commencé à m’épiler les jambes à la cire à l’âge de 8 ans, le maillot et les aisselles à 13 ans. Malheur! me direz-vous, et bien oui maintenant que j’y pense… Pourquoi huit ans? Eh bien parce que je suis une vrai brune à la peau claire, vachement poilue (enfin j’étais à ce moment là) qui vit dans une région ensoleillée, et que je n’ai pas supporté les moqueries de mes camarades d’écoles quand il a fallu se mettre en short ou en jupe. Je n’ai jamais cessé l’épilation à la cire depuis, ça fait maintenant 17 ans, du coup j’ai une pilosité beaucoup moins importante.
Ce que je pense de l’épilation dans son ensemble, oui c’est une corvée, ça fait mal, ça colle, ça brûle et ça donne des courbatures (épilation du maillot soi-même…). Et si je n’étais pas en couple avec un accro à la féminité par excellence, je ne serai pas aussi « dépoilée ». La seule zone de poil qu’il tolère est le pubis, autrement dit le « maillot semi-intégral », car si j’enlève tout ça fait « petite fille ». Mais que voulez-vous c’est la société actuelle, on en revient au même point… Je me voit mal aller à la piscine avec « la paille qui dépasse de la charrette », non parce que ça me gène, mais parce que ça gène les autres!
Aujourd’hui l’hiver commence à s’installer, si je dis à mon homme que je souhaite laisser mes poils tranquilles comme je le fait tous les ans… je ne pense pas que ca va coller :-s même si il compati à ma douleur quand je sors de la salle de bain après une séance d’une heure de « dépoilage » intensif.
Que faire alors? ba rien, continuer à faire comme tout le monde, en tout cas question poils, car malheureusement, c’est pas demain la veille que les gens changeront leur façons de penser à ce sujet, même si ça me révolte.
8 ans, effectivement, ça fait jeune ! Je ne pensais pas que les enfants à l’école pouvaient être si ‘précoces’ dans leurs moqueries !
Merci en tout cas beaucoup de ton témoignage Lola Mélie. Ce qui est intéressant dans ton cas, c’est que tu pointes vraiment davantage le regard des autres que le tien propre dans ton choix de s’épiler – comme quoi, la contrainte demeure relativement extérieure ici. Et si tu en discutais plus profondément avec ton copain ? Je suis sûre que, quoique tu décides en définitive, ce serait intéressant…
Tu demandais « que faire alors? » Outre « faire comme tout le monde », il est aussi possible de se dire « ce que les autres pensent ne me concerne pas, c’est leur problème et ainsi retrouver la libertéde choisir ce qu’on pense être bon pour soi. Quel est le pourcentage de femmes qui s’épilent « pour les autres »? Je crains que ce soit énorme. Quel est le pourcentage de comportement qu’on a « pour les autres, pour ce qu’ils vont en penser »?
Changer la façon dont les personnes autour de moi pensent, je ne peux pas le faire. Par contre, me libérer de la contrainte de suivre leurs idées, ça je peux. Et peut-être que cela permettra à d’autres personnes d’oser aussi être elles-mêmes et que cela deviendra donc de plus en plus facile.
Si un jour la mode était à faire qqch qui est tout à fait contre tes idées, le ferais-tu?
Est-ce parce que tu as eu un comportement pendant de longues années (et que tu as commencé à un âge où il est sans doute très difficile de passer outre ce que pense le groupe) que tu dois le continuer?
Que penserais-tu d’un homme qui quitterais sa copine parce qu’elle change sa coupe de cheveux? Est-ce si différent si c’est un changement côté poils?
Effectivement l’âge auquel j’ai commencé à m’épiler et les années qui ont suivies ne m’aide pas dans la décision de continuer ou pas. Disons que j’ai toujours été sensibles aux moqueries, et qu’aujourd’hui je préfère « prévenir que guérir ». Et oui même maintenant à 25 ans… Je ne parle pas seulement de pilosité, mais ceci est un autre sujet.
Vos réponses m’encourage vivement ^^ j’en parlerai avec mon homme quand je serais un peu plus poilue et que le sujet viendra sur le tapis. Merci !!!
C’est justement parce que les autres ont des avis sur tout que c’est iportant de pouvoir passer ooutre.
Cet article est tres interessant et j’ai beaucoup aimé lire les commentaires de toutes et tous…
Pour ma part, apres maintes sessions de ce qui s’appelle en france co-écoute (et en Angleterre/Amerique Re-evaluation Counseling), j’ai pris la décision d’arreter de m’épiler petit a petit.
D’abord, j’ai arreté de m’épiler les aisselles. Dans un premier temps, je n’osais pas porter de débardeurs en été ou en soirée mais maintenant je ne me soucis plus du regard des autres. Je travaille sur mes sentiments qui ressortent par rapport a ma honte d’avoir des poils aux aisselles quand la société me dit qu’il ne devrait pas y en avoir. Et je persévere a ne pas m’épiler. Je me sens de plus en plus libre. Et mon copain, avec qui je suis depuis plus de 5 ans, me soutient completement dans mon combat contre cette soumission des femmes!
Puis, j’ai arreté de me tirer les poils des sourcils avec une pince a épiler… Voir toutes ces filles dans les pubs et en vrai aussi avec leur sourcils super lisses et parfaits m’avait fait commencer il y a quelques annees mais j’en peux plus d’essayer d’etre parfaite par rapport a une idée de perfection qui, au final, n’est pas la mienne.
Je n’ai jamais été trop agressive avec mes jambes poilues. Peut etre parce qu’au contraire du maillot et des aisselles, mes poils de jambe sont plus clair et donc je les vois moins? En tout cas, je ne m’epile les jambes qu’en hiver, ce qui va parraitre un peu bizarre a toutes; mais ma raison est car ca fait mal de porter des collants avec des jambes poilues! 🙂 sinon l’été c’est jambes poilues a l’air tous les jours!
Je ne me suis epilé le maillot qu’une fois dans ma vie, il n’y a rien de pire que la repousse au travers de la culotte!! Je ne suis jamais allée chez l’estheticienne. Mes copines au boulot en angleterre me regarde de travers quand elles parlent de leur rdv pour tout couper avant d’aller en vacances et que je rétorque que vraiment elles n’ont pas besoin de se faire souffrire, elles sont belles avec leur poils, qu’elles le savent ou pas! Ca n’a jamais gené mon copain que je sois poilues a cet endroit et ca ne l’a jamais empeché de le visiter avec bouche et mains! Je coupe un peu pour que ce soit pas la grande broussaille, mais ca ne va jamais plus loin que ca.
En effet la pression de la société, et malheureusement des femmes aux femmes a cause de l’intériorisation de cette pression, m’a fait commencer a m’épiler a l’age de 13 ans apres des remarques qu’on m’a faite a propos de mes poils aux jambes dans le bus en allant a l’école! Maintenant je me rebelle et je dois faire face a mes propres aprioris et ma propre intériorisation de cette pression sociétaire et aussi faire face aux sentiments des autres par rapport au fait que je suis poilues a tous les endroits ou les femmes sont naturellements poilues! Cet été je suis allée en vacances en Corse avec ma mere et d’autres personnes et la premiere chose que ma mere me dit en voyant mes aisselles et jambes poilues en plein air en portant mon maillot de bain, c’était de me dire que je semblais avoir oublié de faire le nécessaire mais qu’elle avait emmener son épilateur si je voulais lui emprunter. Non merci, je continue ma bataille 🙂
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ps: désolé, mon francais n’est pas extraordinaire car, meme si je suis francaise, ca fait 6 ans que je vis en Angleterre et je parles Anglais 24/7 😉
Ne t’inquiète pas, tu n’as pas encore perdu tout ton français, loin de là ! 😉
Merci pour ton commentaire extrêmement enrichissant et puis, surtout, bravo d’avoir réussi à franchir le pas et l’assumer ainsi !
C’est amusant ce que tu dis, car c’est qq chose auquel j’avais pensé moi aussi : les collants sur jambes poilues en hiver… ça fait mal ! D’aucuns te rétorqueront que le collant n’est pas naturel, et ils n’ont pas tort 😉
En tout cas, tu as une longueur d’avance sur ta maman ! 😉
Très chouette témoignage Noémie 😀
Je suppose qu’en Corse, tu étais la seule femme avec des poils à la plage ?
Si tu as envie de partager ton expérience avec d’autres résistantes, il y a un groupe FB : https://www.facebook.com/#!/groups/228330055705/
<3
j'ai essayé de m'épiler une fois le cul, (enfin toute cette zone), ben ça m'a fait trop mal et en plus j'ai eu des inflammations externes après, qui peuvent aboutir à des inflammations internes… comme quoi, la nature est bien faite et nous rappelle à l'ordre.
Je ne sais pas comment font les esthéticiennes pour faire ce boulot, et les clientes pour supporter la douleur et ce qui vient après: les irritations. Et puis se sentir comme une petite fille… c'est bizarre.
J'ai connu un mec qui me regardait bizarrement parce que je n'étais pas épilée là, enfin pas entièrement, et lui s'épile, enfin se rase, c'est moooooooche !!!
^^
ah la la
Aïe aïe ! Oui, la nature fait bien les choses… mieux vaut parfois ne pas trop essayer d’aller à son encontre !
Qui est le plus bizarre ? Celui qui veut rester naturel ou celui qui se culturalise au point de ne plus se reconnaître… à nu ?
Bonsoir, un grand merci pour cet article très intéressant qui pousse à la réflection… Pour ma part, je ne m’épile plus rien depuis 2 mois environ et je ne me suis jamais sentie aussi femme. Je me sens complétement moi-même, j’assume pleinement mon corps et j’en suis même très fière! Encore merci pour cet atricle qui me renforce dans mes convitions! Bisous :))
Waow, merci pour ton témoignage Lise ! C’est très encourageant !
Vi, enfin moi quand je lis des arguments comme quoi la nature est bien faite et qu’il faut rester « naturelle » … bizarrement, ça me donne envie de m’épiler le cul tous les matins ! Parce que la naturannnnh, celle qui prétendument ne permet pas les gouines, les pédés, les sodomites, les mariages contre-naturannnh … je l’aime pas. Et le bon sauvage, c’est comme le père Noël … une connerie de plus pour se faire croire qu’il y a eu un âge d’or.
A mort les poils !
(cri du coeur pour relancer la polémique … trop consensuel tout ça)
<3 Candice
Ooouuuh… je crains que tu ne confondes beaucoup de choses Candice !
En effet Candice il me semble que tu mélanges deux sujets fort différents; d’autant plus que ce n’est pas la nature qui décide ce que les gens pensent de l’homosexualité mais un mélange de religion et de société mal informée. Rien a voir avec l’évolution du corps humain.