Il y a de cela quelques semaines, j’ai refermé les réseaux sociaux. Je n’ai pas réfléchi, rien prémédité. Je crois que j’en avais assez. J’ai fait glisser vers la poubelle les petites icônes colorées qui décoraient l’écran de mon téléphone, je me suis déconnectée partout où les automatismes avaient donné l’illusion de la norme, et j’ai remisé mon téléphone au fond d’un tiroir.
Les premières heures, souvent, je mettais la main à la poche pour n’y rien trouver. Puis, le souvenir affluait et ma main retombait. Je ne m’attendais pas à ce que ce réflexe parte rapidement.
Le lendemain, pourtant, il n’y était plus.
Les premiers jours, j’ai essayé de remplir le vide qui s’était créé. Je suis restée au lit le matin quand j’avais l’habitude de pianoter sur mon téléphone à la recherche des actualités. J’ai simplement attrapé un livre à la place. J’ai lu le journal sur mon ordinateur, rattrapé mon retard ici et là, emporté des magazines aux toilettes. J’ai essayé tant bien que mal de remplir le silence qui s’était soudainement faufilé dans mes journées.
Petit à petit, le temps retrouvé est apparu.
Les longs instants de vide ont perdu leurs arêtes d’angoisse. J’ai oublié de vouloir à tout prix remplir les interstices. Les habitudes ont disparu plutôt qu’elle n’ont été remplacées. Le temps qui toujours paraissait me filer entre les doigts peu à peu à nouveau se déploie. J’aime maintenant les déliés de mes journées. Ce sont des moments où ma tête s’envole et mes pensées s’élancent. Agitées, enthousiastes, passionnées.
Parmi ces pensées, celle de revenir ici.
C’est comme si, mes scrolls interminables mis de côté, revenait le besoin de m’exprimer. Celui d’écrire, de créer, de raconter des histoires faites de mots et d’images, de ciels d’hiver et de réflexions mélangées. Sans format préconçu, sans restriction d’espace, sans attente de likes ou de visibilité. Comme si, de l’abandon de mes longues heures de consommation passive, naissait la soif de création active. Les idées sont revenues, rapides, trubliones, désordonnées. Libérées de tout carcan numérique, de tout frein perfectionniste. Et plus elles ont afflué, plus elles en ont entraîné d’autres dans leur course.
Alors, j’ai commencé à écrire, ranger, noter mes idées sur des petits bouts de papier, entassé les mots sur autant de brouillons. Sans pression. Sans défi. Simplement guidée par mes envies. Pour longtemps ? Je n’en ai aucune idée. La seule chose que je dépose à mes pas, ce sont des étincelles de plaisir. Aussi longtemps qu’elles scintilleront, j’avancerai. Quand elles disparaîtront, je saurai qu’il faudra prendre un autre chemin.
J’espère que vous aimerez celui-ci.
29 comments
J’ai adoré. J’ai retrouvé la poésie. Le silence. Le moment présent. Soi dans son monde. Consciente du monde des autres. En paix. Merci pour ce moment…
J’ai adoré. J’adore aussi te revoir ici. Bienvenue chez toi 😉
bravo pour cette libération du « carcan numérique », si bien formulée…Et vive tes idées » trubliones » que je me réjouis de partager…
Merci de mettre des mots sur cet état que j’éprouve qd je scroll. Je vais être obligée de me mettre en pause ds les semaines qui suivent. J’ai hâte pour voir comment je réagis à cela. Et en profiter pour mettre des choses en place au lieu de subir. Contente que tu te sois retrouvée ❤️
Contente de te relire. C’est difficile de se libérer des réseaux mais ça fait du bien !
Bonjour Ophélie, merci de te retrouver. Merci pour tes jolis mots, toujours justes. Je me retrouve tellement dans tes questionnements, dans tes attentes. Je te suis depuis un moment déjà, et tes textes sont pour moi un cadre rassurant, un cap à tenir …
Merci le flux rss qui me permet de savoir que tu es de retour ici.
Je te souhaite que tes applications restent longtemps fermées alors
Ah! Oui!! Merci de Revenir… c’est toujours le même plaisir de te lire!!
J’ai adoré ce texte, il fait écho en moi, je suis à peu près dans la même démarche depuis quelques mois. C’est fou de voir comment les idées affluent et affluent de manière exponentielle quand on ouvre une porte vers un espace à soi, libre de toute contraintes, sans but précis, avec le seul désir de laisser s’exprimer ce qu’on a au fond de soi.
Je te conseille très très très chaleureusement le livre « Comme par magie, vivre sa créativité sans la craindre » d’Elizabeth Gilbert. C’est la lecture de ce livre qui m’a beaucoup aidée à m’accorder de la place dans mon quotidien pour créer sans autre but que celui de faire ce qui me plaît. Sous ses airs de livre de développement personnel un peu new age, c’est un essai passionnant et intelligent. À ajouter peut-être aux livres écrits par des femmes que tu comptes lire cette année
Merci beaucoup pour ton commentaire et cette recommandation ! Je ne connais pas du tout et je suis intriguée, très volontiers pour me le rajouter sur ma PAL cette année !
Ca fait tellement plaisir de lire ça, tellement plaisir de te lire à nouveau 🙂
Oh, la justesse de tes mots! Je m’arrête ici parce que tu as déjà tout dit, joliment. Signé : une de tes lectrices qui a fait quelques périodes de déconnexion et qui bataille depuis quelques mois avec la recrudescence du bruit constant des réseaux, et mon addiction à ceux-ci.
Hâte de lire ton contenu, à ton rythme.
Je serai là, parce que je chéris tes mots et que j’ai choisi qu’ils feraient partie de mon chemin 🙂 (quel truc de dingue difficile étrange addictif chouette prise-de-tête les réseaux sociaux !!).
Oh oui, je l’ai aimé et je suis bien contente de retrouver la joie de te lire !
N’étant ni sur instagram Fb ou autre, je vous attendais sagement par mail. Merci d’être revenue
C ‘est un plaisir de te lire ici et cet article me donne aussi envie de repenser mon utilisation du téléphone…
Bonjour
Merci d’être revenue!!! Cela donne envie…
Fabuleux cet article Antigone ! Merci de revenir, voilà de la ‘food for thoughts’ en ces temps difficiles ! Ne nous quittez plus !❤
Les joyeux retours sont les meilleurs,
Bonne résolution que de faire ce qui nous rend heureux =)
le bonheur d’être soi-même dans l’instant comme libérée des choses illusoires de l’extérieur. Bravo Antigone !!!
bienvenue chez toi, merci de te ré-inviter chez moi et pour ces mots posés sur le papier virtuel !
C’est beau ! Merci pour ces jolis mots qui font du bien et encouragent à quitter les réseaux sociaux.
C’est très très top de te relire ici 🙂 J’espère que ce sera souvent – tant que tu y trouve du plaisir 🙂
Quel bonheur de retrouver tes mots par ici Ophélie 🙂
Merci beaucoup Natasha ! Je suis tellement contente aussi 🙂
Oh OUI !
Bravo et merci. Bon retour parmi nous !
Merci de rappeler le silence. Mon téléphone n’est pas vraiment un problème (à part pour ceux qui tentent de me joindre…) mais les réseaux sociaux sont si présents sur mon ordinateur… merci pour cette inspirationà retourner à mes livres, ce que je m’apprète à faire dès ce commentaire envoyé!
Ravie de te retrouver ici ! Je me réjouis de te lire à nouveau.