Ju[s]!

by antigonexxi

A l’adolescence, j’ai eu ma période ‘gothique’.

Enfin, c’est resté assez gentil : je me peignais les ongles en noir, me mettais des faux piercings (eussent-ils été vrais que je me serais fait dégommer la face par mes parents) et, une fois sortie de chez moi, j’exhibais fièrement mon pentacle favori.

J’ai eu aussi ma période ‘hippie’, ma période ‘Flower Power’ et ma période ‘grunge’, alors… il faut bien que jeunesse se passe.

Toujours est-il qu’à l’époque, du haut de mes quinze ans, je sombrais dans un nihilisme existentiel qui faisait que je ne voulais plus m’habiller qu’en noir. Ma mère désespérait : à chaque fois que nous allions faire les magasins, je n’avais d’yeux que pour les pulls noirs, les chemises noires, les pantalons noirs… bref, ma vie était noire.

Et puis, je ne sais pas, il y a eu un déclic un jour.

J’ai soudainement compris que la vie était faite d’une multitude de couleurs et que la nature était un arcenciel inépuisable. Je passais ainsi les années suivantes à vouloir me baigner dans une palette infinie et reprendre tout mon appartement en rouge, en vert et en orange – et bien vifs svp ! (merci à ma coloc pour son ouverture d’esprit).

Aujourd’hui, j’ai adopté une approche plus modérée. Murs blancs et zestes de lumière. Mais c’est dans ce que je mange que j’aime voir défiler les étincelles magiques.

Ce que je mange… et ce que je bois.

Il y a deux mois, j’ai été contactée pour tester un extracteur de jus.

A la base, il faut bien avouer une chose : je ne suis pas très ‘jus’. 

Moi, ce que j’aime, ce sont les smoothies, les breuvages bien épais, avec de la mousse à s’en recouvrir le bout du nez, le genre de boisson où la paille reste bien droite quand on l’y plante, et puis, si possible avec un brin de verdure, histoire de ne pas renier ses racines martiennes.

Ça, c’était moi.

Mais il y avait Tistou.

Tistou qui s’était lassé de mes breuvages de trappeur du matin, qui avait commencé par bouder mes bananes mixées pour finir par décider, sans ambages, que mes smoothies, c’était niet et que, désormais, ce serait des jus.

Ô rage, ô désespoir, ô ingrat petit ami !

Je dus donc dire adieu à l’idée de lui faire avaler du chou et des épinards dès potron-minet et me résoudre à sortir le presse-agrume pour, chaque matin, faire tournoyer pamplemousses et mandarines à la main.

Et puis, il y a eu cette proposition…

D’ordinaire, mon amoureux est un ‘anti-machine’.

A savoir : à chaque fois que je lui propose d’utiliser le robot pour râper les carottes ou pour presser les agrumes, je me vois rétorquer un: ‘Mais pourquoi ? Alors qu’on peut le faire à la main ?’ Inutile de vous dire que Monsieur a été ravi que nous investissions dans une floconneuse manuelle, et nettement moins joyeux quand, il y a deux jours à peine, sous l’influence satanique de Mély et d’Hélène, je craquais pour une machine à pain avec cuve en céramique (‘Comment ? Mais je ne pétris pas bien ?!?’). Mais ceci est une autre histoire…

D’où le fait que cette machine à jus… moi-même n’étant pas très chaude et Tistou pas très mécanique, je ne me voyais pas très bien la recueillir dans notre cuisine.

J’en ai tout de même touché deux mots à Monsieur, sait-on jamais… j’aime le débat démocratique sur mon plan de travail.

Et là, qui l’eût cru ?..

‘Des jus ? Oh, oui, j’adooooooore les jus !’

(j’aurais dû penser que Tistou, la trentaine passée, reste avant tout un grand enfant)

Alors ce fut oui pour l’extracteur.

Il m’a fallu quelques jours pour l’apprivoiser, pester un peu contre sa taille (c’est une sacrée bête), déléguer bien volontiers la tâche de nettoyage à celui qui avait dédaigné mes breuvages à couper au couteau (on prend l’habitude, mais difficile d’opter pour un jus ‘express’), expérimenter des mélanges ‘osés’ (non, framboise-chou de Bruxelle, c’est pas tip-top), et puis… j’ai fini par l’adopter !

Et j’avoue, maintenant, mon blender boude dans son coin, je ne peux commencer la journée sans mon verre de jus… je sais, c’est ce qu’on appelle la vulnérabilité.

Ne faisons pas la difficile, c’est que j’ai moi-même été la première surprise : un jus fraîchement pressé, c’est vraiment pas mal… 😉

Alors, je vous rassure, les querelles idéologiques ne s’en sont tout de même pas arrêtées là : Monsieur aime les jus 100% fruits – pas moyen de glisser une petite feuille de kale ou un mini-concombre dans son verre – tandis que Mademoiselle craque pour les mélanges fructo-légumeux (oui, oui, c’est dans Littré).

Alors, vous vous posez peut-être la question : pourquoi boire des jus ? 

C’est vrai, cela : d’ordinaire, on dit toujours que nos modes d’alimentation manquent de fibres, que les fibres sont bonnes pour la santé, que plus de fibres, c’est une meilleure digestion et la forme assurée… alors quoi, on les supprime, là, comme ça, et on se fait un petit shoot de sève à l’état pur ?

Alors, il est vrai que quand on extrait le jus d’un fruit ou d’un légume, on met de côté une partie très riche de celui-ci : ces fameuses fibres qui régulent, entre autre, le taux de sucre sanguin. Boire un jus de fruit est donc susceptible de générer plus facilement un pic d’insuline qu’un smoothie. Voilà pourquoi je préfère, de mon côté, boire des jus mi-fruit mi-légume et accompagner mon jus d’un repas – dans mon cas, le petit-déjeuner.

Hi hi, vive la betterave !

L’avantage majeur d’un jus est que, puisqu’on ôte les fibres du fruit ou du légume, on met en repos son système digestif. Dans une alimentation végéta*ienne relativement saine, on fait souvent la part belle aux fibres. En toute honnêteté, mon système digestif fonctionne à merveille et je crois que j’ai une très bonne dose de fibres dans ma journée pour me permettre d’en ôter un brin ou deux au lever. Donc, l’avantage du jus, c’est qu’on ingère un maximum de nutriments pour un minimum d’effort. Travailler plus pour gagner plus ? Euh, non, pas vraiment…

Et puis, surtout, les jus permettent, d’une part, de mieux assimiler certains nutriments que notre corps aurait dû mal à extraire (c’est la machine qui fait tout, on se la coule douce) et, d’autre part, d’en avaler une plus grande quantité. Si je devais manger, à l’état cru, une betterave + une carotte + une pomme + un concombre + une botte de fanes chaque matin, et bien, croyez-moi, je n’aurais plus la place pour grand chose d’autre et puis, surtout, j’aurais bien mal aux mâchoires !

Et puis, je vous l’avoue, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… je n’ai jamais pu me résoudre à jeter la pulpe : je la réutilise toujours !

Donc voilà pourquoi, aujourd’hui, après deux mois d’expérimentation continue, de délices quotidiens et de ratés malencontreux, je vous livre mes secrets…

Des boissons à savourer, des breuvages enflammés, des nectars irisés…

En grande première, voici les potions joyeuses qui ont égayé mes matinées, en rajoutant un peu de peps coloré à mes petits-déjeuners !

*

*

Alors je vous vois tout de suite, vous, qui n’avez pas de super machine méga-extracteuse de jus, vous affichez déjà un air dépité en vous demandant : ‘Mais comment pourrais-je tenir jusqu’à Noël ?..’

Rassurez-vous : faire un jus sans extracteur, c’est possible !

Il vous suffit d’avoir un bon blender, d’ajouter à ces recettes un petit verre d’eau, et de prendre le temps de filtrer ensuite la préparation obtenue à l’aide d’une étamine ou d’un linge fin. Ce ne sera pas exactement ‘pareil’, les puristes vous montreront du doigt, mais je pense en toute sincérité que vous vous délecterez !

Et, au pire, cela fera un bon smoothie, pas vrai ?

✿ Et je fais maintenant appel à vous, amis lecteurs ! ✿

Quelles sont vos recettes de jus / smoothie favorites ? 

Etes-vous intéressés par des recettes-recyclage à base de pulpe de jus ?

 

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120 comments

Françoise 4 mars 2016 - 12 h 29 min

S’il vous plaît, oui, publiez des recettes avec ce qu’on peut faire de la pulpe des légumes, je déteste le gaspillage et n’ai pas encore trouvé les bons trucs… Merci !

Reply
Dafné 17 avril 2016 - 14 h 26 min

Idem. Je ne peux me résoudre à jeter la pulpe, mais pas très créative niveau recette! Donc preneuse de vos talents en matière d’innovation culinaire! Merci d’avance! 😉

Reply
Milie 17 mai 2016 - 14 h 35 min

Ahhh l’extracteur (enfin dans mon cas le jazz max) plus d’un an à rêver devant et puis vive noël j’ai eu assez de sous pour m’en acheter un, bonheur! Juste avant de l’acheter j’ai hésité à la suite d’une discution avec une amie me disant que c’était un appareil de plus (peu d’espace dans ma petite cuisine bien remplie) et qu’au final c’était encore un ustensile à laver et qu’à part faire des jus que je pouvais bien faire avec mon blender je ne m’en servirais pas. C’est vrai je me suis dit si c’est juste pour les jus à ce prix là c’est peut-être pas malin et puis zut de zut, je veux le tester depuis trop longtemps, je l’achète!
Et bien pas de regret, je l’utilise toute le temps et pas que pour les jus! C’est génial et pas si sorcier de le nettoyer, moi qui déteste la vaisselle et bien j’ai trouvé le truc je fais mon jus, je met la pulpe de côté (ou pas car parfois je ne trouve pas d’idée ou de temps pour l’utiliser (bouh!) et hop je met dans une petite bassine avec de l’eau chaude comme ça il n’y a plus qu’à nettoyer un petit peu en rentrant et c’est de nouveau prêt pour le lendemain.
Ce que j’adore c’est le smoothie mangue, dates et lait d’amandes c’est juste succulent même si je limite car ce n’est pas très local.
Et en jus : pomme-cerfeuil-concombre un 100% vert assez économique, j’aime aussi les jus tout simple, le simple jus de pomme avec des bons fruits c’est un délice (miam!), je varie souvent en fonction des fruits de saison et de ce que j’ai dans mon papier. Je dois avouer je suis plus fruits que légumes pour mes jus mais j’aime l’idée de la récup, donc utiliser les fanes ou parfois j’avoue quand j’ai trop de salade, de chou j’en distille par ci par là car je n’aime pas jeter.
D’ailleurs je serais vraiment intéressé par des idées de récup de la pulpe sucrée ou salée.
Pour ma part, j’ai déjà utilisé la pulpe dans des galettes ou des crêpes vg c’était pas mal du tout. Et l’okara ça je ne jette jamais j’utilise comme base pour des tartinades sucrées ou salés c’est top.
Notamment l’okara d’amande, je le congèle pour faire du choco vg maison (très très facile, je fais fondre du chocolat noir, j’ajoute un peu de lait végétale et/ou de la purée d’oléagineux parfois de l’okara, parfois je met également des oléagineux concassés ou des épices, oui on s’amuse comme on peut 🙂 et non je ne suis pas gourmande :p )

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Milie 17 mai 2016 - 14 h 35 min

Ahhh l’extracteur (enfin dans mon cas le jazz max) plus d’un an à rêver devant et puis vive noël j’ai eu assez de sous pour m’en acheter un, bonheur! Juste avant de l’acheter j’ai hésité à la suite d’une discution avec une amie me disant que c’était un appareil de plus (peu d’espace dans ma petite cuisine bien remplie) et qu’au final c’était encore un ustensile à laver et qu’à part faire des jus que je pouvais bien faire avec mon blender je ne m’en servirais pas. C’est vrai je me suis dit si c’est juste pour les jus à ce prix là c’est peut-être pas malin et puis zut de zut, je veux le tester depuis trop longtemps, je l’achète!
Et bien pas de regret, je l’utilise toute le temps et pas que pour les jus! C’est génial et pas si sorcier de le nettoyer, moi qui déteste la vaisselle et bien j’ai trouvé le truc je fais mon jus, je met la pulpe de côté (ou pas car parfois je ne trouve pas d’idée ou de temps pour l’utiliser (bouh!) et hop je met dans une petite bassine avec de l’eau chaude comme ça il n’y a plus qu’à nettoyer un petit peu en rentrant et c’est de nouveau prêt pour le lendemain.
Ce que j’adore c’est le smoothie mangue, dates et lait d’amandes c’est juste succulent même si je limite car ce n’est pas très local.
Et en jus : pomme-cerfeuil-concombre un 100% vert assez économique, j’aime aussi les jus tout simple, le simple jus de pomme avec des bons fruits c’est un délice (miam!), je varie souvent en fonction des fruits de saison et de ce que j’ai dans mon papier. Je dois avouer je suis plus fruits que légumes pour mes jus mais j’aime l’idée de la récup, donc utiliser les fanes ou parfois j’avoue quand j’ai trop de salade, de chou j’en distille par ci par là car je n’aime pas jeter.
D’ailleurs je serais vraiment intéressé par des idées de récup de la pulpe sucrée ou salée.
Pour ma part, j’ai déjà utilisé la pulpe dans des galettes ou des crêpes vg c’était pas mal du tout. Et l’okara ça je ne jette jamais j’utilise comme base pour des tartinades sucrées ou salés c’est top.
Notamment l’okara d’amande, je le congèle pour faire du choco vg maison (très très facile, je fais fondre du chocolat noir, j’ajoute un peu de lait végétale et/ou de la purée d’oléagineux parfois de l’okara, parfois je met également des oléagineux concassés ou des épices, oui on s’amuse comme on peut 🙂 et non je ne suis pas gourmande :p )

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Line Crosnier 8 octobre 2016 - 10 h 08 min

Quand je n’ai pas d’idées pour le midi, j’utilise la pulpe de carottes, même si j’ai mis, un demi citron et une pomme dans l’extracteur et je fais une galette en ajoutant sel et poivre, un oeuf, une c.à soupe de levure alimentaire et sésame broyées. Faire cuire à dorer de chaque côté. Délicieux
Vous pouvez remplacer le parmesan par levure alimentaire bio et graines de sésames lègérement grillées, vous mixez le tout et cela vous fait un « parmesan ».

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Gwendy 2 novembre 2017 - 16 h 21 min

J’utilise la pulpe de plusieurs façons : fonds de tarte en rajoutant de la farine et un peu de banane, base s’amuse bouche,…

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