J’ai choisi la vie que je voulais avoir !

by Antigone XXI

 

I did it ! Lili| Antigone XXI

 

Coucou à tous !

Aujourd’hui, c’est reparti pour un témoignage I did it ! et pas des moindres, puisque c’est Lili, du blog Lili’s Kitchen qui nous fait l’honneur de témoigner aujourd’hui. De journaliste parisienne adepte du shopping et s’ennuyant à inventer chaque jour des horoscopes, elle a décidé de donner un nouveau sens à sa vie en quittant la capitale pour la douceur du sud et en décidant en même temps de changer du tout au tout sur un plan  à la fois professionnel et personnel. Je vous laisse avec son texte plein d’optimisme, de force et d’enthousiasme !

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J’ai grandi en banlieue parisienne, comme toute ma famille. Mes grands-parents se sont installés dans le Val-de-Marne il y a soixante ans et leurs trois enfants y sont restés à l’âge adulte. J’ai de beaux souvenirs de mon enfance malgré la séparation de mes parents lorsque j’avais huit ans. Je jouais beaucoup avec mes cousins, nous allions chez mes grands-parents ou ma tante le mercredi et le dimanche, lorsque ce n’étaient pas eux qui venaient prendre le goûter.

Je suis allée à la même école que ma mère trente ans avant, une scolarité sans encombre dans un établissement privé plutôt bien côté où, comme à la maison, j’étais couvée. Je faisais de la danse et de l’équitation, je me voyais journaliste, puis j’achèterais sans doute une maison à proximité de ma famille, comme ma cousine l’a fait aujourd’hui.

J’avais un avenir bien sympathique, tout tracé. Mais voilà : lorsqu’il a été l’heure de se lancer, je l’ai trouvé trop calme, pas à mon goût. À cette époque, j’ouvrais les yeux sur l’élevage intensif des animaux, l’exploitation des salariés en Inde ou au Bangladesh, les déchets toxiques que de riches industriels enfouissent dans les sols africains, la manière dont l’Homme détruit en une vitesse éclair la planète qui lui a pourtant tant donné. Par ailleurs, je tombais amoureuse de l’homme qui est aujourd’hui mon mari, un amoureux de la nature, de la vie et de ce qu’elle offre de plus simple.

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Rapidement, il a été question de quitter Paris. Je saturais des transports en commun et de la pollution, journaliste n’était plus un métier qui me faisait rêver – inventer un horoscope de toute pièce, c’était sans moi. « C’est sans moi » est d’ailleurs une phrase qui est revenue à de nombreuses reprises à cette époque : « L’exploitation des animaux, c’est sans moi ! » « La consommation frénétique et le capitalisme, c’est sans moi ! » « Une vie de conformisme, c’est sans moi ! » J’étais déjà Miss Contradiction, mais il faut dire qu’en quatre ans, j’en ai remis des choses en question !

Non seulement j’ai quitté le nid familial pour la province et le Sud de la France (800 kilomètres de chez mes parents !), mais en plus j’ai changé d’orientation professionnelle, de loisirs et d’alimentation, sans parler de ma manière de consommer qui s’est radicalement transformée elle aussi. Comme un grand coup de pied dans la fourmilière. En ouvrant une porte, des milliers de fenêtres sont apparues. Une belle référence à Alice aux Pays des Merveilles, n’est-ce pas ? Un conte qui m’a souvent portée, allez savoir pourquoi… 😉

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J’ai toujours été de celles qui se posent trop de questions, qui veulent apporter du sens à chaque geste, chaque décision. Je n’étais pas d’accord avec le monde, sans vraiment savoir pourquoi, avant qu’une amie d’enfance chère à mon cœur me parle d’exploitation animale et d’environnement. Emma revenait d’Australie après un périple qui lui avait ouvert les yeux sur la nature et ce que l’homme en faisait, et ses mots ont trouvé écho dans mon cœur et dans ma tête. Je me renseignais déjà alors sur l’élevage industriel et, sur son conseil, je me suis procurée l’ouvrage Faut-il manger les animaux ? de Jonathan Safran Foer. Je ne pouvais plus fermer les yeux, je ne pouvais plus reculer, désormais, je savais. Je savais que les animaux étaient mal traités, qu’ils souffraient, que l’être humain avait mis en place un système cruel et pervers. Je savais et je souffrais.

Mon mari n’était pas végétarien mais il a compris ma démarche et m’a encouragée. C’est lui qui m’a fait comprendre que la vie pouvait être simple, que l’on pouvait se contenter de peu. Grâce à lui, j’ai troqué les sorties cinéma pour les randonnées, les vacances au bout du monde pour deux semaines de camping dans les Alpes. C’est avec lui que j’ai voulu quitter Paris, sachant pertinemment que l’essentiel était dans les choses simples.

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C’est pourquoi j’ai rapidement pointé du doigt notre société de consommation. À trop nous pousser à consommer, à nous vendre du rêve et des objets dont on n’a pas l’utilité, la société nous transforme en robots. Des robots qui n’ont plus qu’à travailler pour se payer une voiture, travailler pour se payer une tablette, travailler pour se payer un smartphone. Je ne dis pas que je vis aujourd’hui sans ces choses, mais je les remets à leur place. Ce ne sont que des choses. Des choses dont je n’ai pas besoin pour être heureuse. Du superflu. Et mon temps libre n’est plus passé à faire les magasins comme beaucoup trop de gens, malheureusement.

Lorsque je vivais à Paris, je ne connaissais pas le bonheur que peut procurer une marche dans la nature. Depuis que je vis dans le Sud, je fais du sport, je milite, je me balade, je passe du temps à jouer avec mon chat. Avant, je ne faisais rien de tout ça. J’allais au ciné, je faisais du shopping, je ne prenais pas le temps de jouer, de m’arrêter, de respirer. Pourtant, je cherchais le contact avec l’autre, sans le trouver. D’ailleurs, c’est ce que j’aimais dans mon métier de journaliste. Découvrir des gens, des talents, parler, en savoir plus… Malheureusement, ces moments de rencontres étaient rares, je disposais de peu de temps pour mes interviews, je devais faire au plus court, au plus vite, et bien souvent, je restais derrière mon écran d’ordinateur… L’horreur !

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Après 6 ans de journalisme et de communication, j’ai viré de bord. J’ai choisi la cuisine et mon blog de recettes végétales Lili’s Kitchen que j’ai démarré en 2012 et qui m’a tant apporté en trois ans. J’ai choisi la liberté. Car en plus de prendre un risque et d’abandonner un poste sûr, j’ai choisi une voie dans laquelle je n’avais que peu d’expérience mais qui m’exaltait. Une voie différente et un statut différent : terminé le salariat, j’ai choisi d’être à mon compte. Je suis comme ça, moi, je tente.

Lorsque j’ai quitté Paris pour le Sud, mon mari était le seul à avoir un job là-bas, moi, rien. Et puis au final, son job n’a pas fonctionné… Un CDI ou un crédit sont autant de barrières que l’on s’impose. Tout est possible, tout est réversible, envisageable… Pour peu que l’on ait des amis et une famille compréhensifs, il n’y a pas lieu d’avoir peur. La peur est quelque chose que l’on construit. La peur est quelque chose encouragée par notre société pour nous maintenir en laisse. Bien sûr, comme tout le monde, j’ai des doutes. Bien sûr, parfois, je ne sais pas où je vais. Mais j’y vais, sereine, confiante, certaine que quoi qu’il arrive, ça ira, parce que j’ai fait les bons choix : mes propres choix, en cohérence avec mes valeurs, à ce en quoi je crois, ce que j’ai de plus précieux et que rien ni personne ne pourra jamais m’ôter. Et j’ai choisi les bonnes personnes pour m’accompagner sur la route. Des personnes vraies et sincères.

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En quittant Paris, j’ai dit NON à beaucoup de choses et OUI à beaucoup d’autres. En quittant Paris, je me suis enfin autorisée à me demander ce que je voulais réellement faire de ma vie et avec qui. Cela n’a pas été facile de partir loin de ma famille et de mes amis, mais je ne le regrette pas d’un pouce. J’ai comme le sentiment de m’être enfin trouvée, à presque 30 ans. Je me cherche encore un peu, refaire sa vie n’est jamais aussi rapide qu’on le souhaiterait, mais je suis confiance et sereine. Heureuse d’avoir osé franchir le cap, heureuse d’avoir refusé le chemin de la facilité, heureuse d’avoir dit OUI à MA vie.

Tampon4

 

 Voilà ! J’espère que vous avez aimé le témoignage de Lili. Un très grand merci à elle pour ce texte plein d’entrain, fort et inspirant ! N’hésitez pas, si vous avez des questions ou des commentaires, Lili et moi y répondrons avec plaisir !

Je rappelle les règles si vous voulez participer à cette rubrique  :

  • Vous avez fait quelque chose dont vous êtes particulièrement fier sur le plan professionnel ou personnel ?
  • Vous avez développé un projet écologique ou engagé ? une entreprise vg ? une école alternative ? une mission humanitaire ?  
  • Vous avez tout lâché pour vivre de votre passion ? pour élever vos enfants autrement ? pour faire de la méditation, écrire, enseigner le yoga, voyager ?
  • Vous êtes devenus végéta*ien alors que tout s’y opposait ? Vous avez vaincu des TCA grâce au végéta*isme ? un problème de santé ?.. 

Alors n’hésitez pas à me contacter ! Les témoignages peuvent être anonymes si vous le souhaitez. Lancez-vous et inspirez à votre tour plein de petits colibris !

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Et vous, you did it ?

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70 comments

Candida albicans, alimentation vivante, développement personnel... En marche vers la guérison ? - Au Vert avec Lili 7 janvier 2016 - 10 h 38 min

[…] du végétalisme, pour les animaux. Un parcours que j’ai raconté plusieurs fois, notamment sur le blog d’Antigone, et sur lequel j’explique aussi comment je suis venue à quitter ma région parisienne natale […]

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Djahann 5 mai 2016 - 9 h 43 min

OMG que ce texte me parle. J’ai déjà fait tous ces constats il y a qq années. Me reste à trouver quel job je pourrais faire pour m’épanouir tout en respectant mes aspirations. J’ai peu de besoin, mais faut bien un peu d’argent quand même pour vivre !

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