Mon arrière-grand-mère était couturière. Ma grand-mère faisait tous ses habits et ceux de ses enfants. Ma mère m’a cousu des jupes, tricoté des pulls, et a remisé tous mes pantalons.
Soyons honnêtes, ce talent se transmet ou ne se transmet pas.
Dans les familles, il y a des sortes de sauts générationnels. Il existe parfois un don qui se sussure de mère en fille ou de père en fils, un secret qui se révèle au creux de l’oreille et qui s’enseigne avec amour, une prédisposition dont on hérite, à son plus grand bonheur.
Bon, et bien le don ‘couture’ a certainement dû sauter une étape dans la famille : la mienne.
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J’avoue, je ne me fais pas mes propres vêtements, je ne tricote pas mes écharpes, je ne passe pas mon temps à rêver de patrons, coupe-fils et découseurs. Non, je crois que le legs familial a été transmis chez moi de grand-père à père, de père à fille, et qu’il a choisi de stationner au rayon gourmandise de ma cuisine.
Toutefois, j’ai quand même quelques notions de couture, et j’avoue que ceci est bien pratique quand on décide d’opter pour un mode de vie plus simple et, surtout, moins guidé par les besoins artificiels de la consommation à tout prix. Je suis une fille et, même s’il pourrait très bien n’y avoir aucune connection entre les deux, je suis un brin coquette et j’avoue être souvent sur le point de céder au démon de la mode et de la tentation… Et pourtant, j’ai des tas de vêtements qui attendent bien sagement dans mon armoire d’être reprisés ou remis au goût du jour. Ce n’est pas bien sorcier de coudre un ourlet, repriser un pantalon ou encore apporter sa ‘petite touche’ à un gilet lambda… Alors, à quoi bon écouter les sirènes des grands magasins ? C’est si facile de voir un trou dans son T-shirt et de dire : ‘Allez, hop ! poubelle !’ Mais pourquoi ne pas plutôt essayer de se retrousser les manches et, par la même occasion, de ‘customiser’ un brin sa garde-robe ?
Quand je me suis mise un peu plus sérieusement à la couture, ma maman s’est empressée de me reconstituer la boîte de couture que, petite fille, j’avais reçue de ma grand-mère. Alors, pour tous ceux qui débutent, j’ai réuni ici le nécessaire idéal, ou plutôt les 10 accessoires indispensables de la trousse de couture ‘miminum’ !
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Alors, que vous faut-il ?
1. Des aiguilles à coudre de plusieurs tailles : petite ou grosse tête, aiguilles plus ou moins longues… c’est le B.A-BA du couturier ou de la couturière débutante. Attention à en prendre soin ! Elles s’émousseront si vous les piquez dans un porte-aiguille trop dur, ou bien rouilleront si vous les conservez dans un lieu humide. Le mieux pour les préserver : un petit trousseau en tissu où vous les rangez selon leur taille.
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2. Des épingles : si vous voulez faire un travail très précis, choisissez-les à petite tête – sinon, celles à boules de couleur font tout à fait l’affaire. Comme pour les aiguilles, soignez-les bien et conservez-les de préférence dans une boîte hermétique à l’abri de l’humidité. Un petit plus : ayez toujours un aimant pour ranger votre table de travail et ainsi retrouver rapidement les épingles dispersées. Faites attention également à ne pas mélanger épingles et aiguilles, vous gagnerez du temps !
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3. Des ciseaux de différentes tailles : avant toute chose, laissez tomber les vieux ciseaux à papier qui traînent sur votre bureau ou au fond de votre sac depuis le collège, ou réservez ceux-ci pour la coupe de patrons. Pour les tissus, il vous faut de bons ciseaux, des ciseaux qui ne servent qu’à la couture et à rien d’autre. Un petit investissement, mais cela vaut la peine d’aller à la mercerie rien que pour cela. Utilisez de petits ciseaux pour les travaux minutieux (boutonnières, crans, etc.) et de grands ciseaux pour tailler le tissu. Conservez-les dans un étui pour qu’ils ne s’abiment pas et pensez à les aiguiser de temps à autre.
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4. Un dé à coudre : à ce stade, vous cousez encore à la main et il faut absolument vous protéger le doigt, surtout si le tissu avec lequel vous travaillez est épais.
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5. Un mètre de couturière : non, le mètre-ruban dans son boîtier enrouleur que vous sortez de votre boîte à outils ne convient pas ici ! Choisissez-le gradué de 0 à 150 cm, et sur les deux faces (graduation inversée du recto au verso). Vous pouvez opter aussi pour une règle plate graduée, de 60 cm en général, en métal et lisse sur les deux faces – et conservez-la surtout à plat pour éviter de la déformer !
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7. Du fil à coudre : bobines noires et blanches évidemment, mais aussi le plus de couleurs possibles – ou, du moins, qui correspondent à votre garde-robe. Choisissez les fils en fonction du tissu de travail : fil de coton pour le coton, fil de polyester pour les tissus synthétiques… Essayez également d’avoir du fil à bâtir pour les coutures provisoires, spécialement conçu pour être retiré facilement sans endommager le tissu.
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8. Des boutons : boutons de tailles et de couleurs diverses, sans oublier les boutons-pression – vous les conservez dans une petite boîte qui ferme bien ou un pot de verre, dans lequel vous rangez tous les boutons et attaches de rechange fournis avec les vêtements que vous venez d’acheter.
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9. Des épingles à nourrice : très utiles pour passer des élastiques ou des cordonnets, elles sont également très pratiques au quotidien pour attacher sans se blesser tout un tas de tissus !
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10. Une craie de couturière : ici, plusieurs écoles s’opposent – craie, crayon-craie ou savon ? L’idée est de marquer son tissu sans le salir, donc oubliez d’ores et déjà le feutre ! Le crayon-craie est plus précis, mais, si vous n’en trouvez pas, un vieux bout de savon assez fin fera très bien l’affaire. Il existe des craies de plusieurs couleurs, ce qui est pratique pour marquer des tissus de couleurs différentes : optez déjà pour une craie blanche, ce sera un bon début.
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Vous voilà déjà équipés du strict nécessaire pour faire de menus travaux de couture – que vous soyez couturier ou non, de toute façon, il est toujours pratique d’avoir ces accessoires chez vous. Pour les plus ambitieux, n’hésitez pas à enrichir votre boîte à couture au fur et à mesure de vos besoins : élastiques, coupe-fil, découseur, passe-fil, ciseaux cranteurs, roulette… et puis, bien sûr, une machine à coudre !
J’espère que ce petit rappel du nécessaire de couture vous sera utile et poussera les moins ‘entreprenants’ d’entre vous à s’équiper au mimimum : avec du bon matériel, on a forcément envie de s’y mettre !
Et vous, de votre côté, aimez-vous coudre ? Faites-vous l’essentiel de votre garde-robe vous-mêmes ou bien êtes-vous déjà avancés au niveau ‘customisation’ ? Pour les couturiers et couturières plus aguerris, quel est l’accessoire dont vous ne pouvez vous passer ?
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Pour finir cet article sur une touche très différente, j’en profite pour vous faire part des résultats du petit jeu que j’avais lancé il y a quelques jours… L’oeuvre littéraire à laquelle je faisais allusion était L’Arrache-coeur de Boris Vian… et c’est Alda qui a répondu juste en premier à cette question ! Elle m’a donc lancé un défi culinaire que je relèverai prochainement : revisiter un menu US façon végétale – burger et/ou cheesecake – en y incluant un ingrédient supplémentaire – la carotte !
Je me casse en ce moment les méninges pour répondre à ce défi et vous concocter un repas 100% végétal digne du grand Ouest … Sur ce, have a great day !
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19 comments
Ya pas plus tard que quelques mois, je ne savais pas vraiment coudre. Disons un boutons ok mais v’là la façon dont je le cousais, à la « one again » quoi MDR.
Puis quand j’ai commencé à tricoter cet hiver (oui je sais c’est pas logique mais passons (je tricote en ce moment vu qu’il faut préparer l’hiver ahahah on m’y reprendra pas, j’vais pas refaire la même erreur na !)), ma mère m’a montré quelques trucs et lorsque j’ai voulu me fabriquer des foulards, elle m’a montré comment utiliser ma machine (ok elle fait dodo elle me fait flipper ça va trooop vite). Puis comme je ne voulais pas l’utiliser sans elle, elle m’a montré le point machine, bah changement de vie quoi ! Ok c’est plus long pour faire un foulard mais c’est super car du coup plus rien ne te fais peur, tu peux te refaire un ourlet ou autre easy la vie !
Je crèverais d’envie de me faire des robes car je ne trouve rien en magasin et que ma garde robe elle, elle fait la tronche 🙁
Mais bon, vu le prix de certains tissus…
C’était lavie.com de VGP en direct de Paris 27°
Moi, ma première machine à coudre, c’était un modèle pour enfant Singer que ma grand-mère m’avait offert… j’ai compris plus tard seulement pourquoi ma mère insistait pour qu’il y ait toujours qq’un avec moi pour m’en servir : c’était une ‘vraie’ machine à coudre, mais plus petite, c’est tout ! Super rapide, avec l’aiguille empale-doigt, et tout, une vraie machine de guerre – mais quand j’étais petite, j’avais pas peur – euh, et comme toi, c’est quand je suis revenue à la couture à l’âge adulte que j’ai commencé à flipper ! 😉
Mais c’est vrai que ça change la vie, je trouve. Et puis, c’est comme pour la cuisine et le fait maison, on apprécie tellement de voir comment se font les choses et on est tellement fier quand on réalise son premier vêtement ! J’ai des amies super douées là-dedans, qui se font toute leur garde-robe elles-mêmes. Si tu veux, il y a deux sites qui sont de véritables mines d’or pour la couture : petitcitron et coupecouture, peut-être y trouveras-tu l’inspiration et la motivation pour tes petites robes d’été ? 😉
D’ailleurs, tu tricotes avec quoi comme matière ?
Comme je te trouve bonne d’avoir ce talent et la patience de repriser tes vêtements et de les améliorer. Moi, la seule chose que je fais avec une aiguille et du fil, c’est coudre les trous dans mes bas!
Ma mère est quand même douée, elle me fabriquait de beaux costumes d’Halloween.
Vas-tu nous montrer tes créations?
C’est déjà pas mal ! Le tout est d’avoir en tête qu’on n’est pas obligé de jeter, mais qu’on peut réparer et même peut-être améliorer !
Pour mes créations, il ne faut pas trop s’avancer… j’ai des amis qui font des trucs tellement incroyables que j’ai un peu honte, parfois, avec mes trois bouts de rubans et ficelles 😉
J’ai commencé la couture à la machine l’année dernière et c’est devenu une vraie passion. Au début la bête m’impressionnait mais le coup de main vient assez vite 😉
Je couds surtout des accessoires pour enfants car je n’ose pas me lancer dans la couture de vêtements. Je préfère encore m’entrainer…
Même pour débuter, je dirais qu’un découd-vite est un accessoire indispensable ;))
Merci de ton commentaire !
Oui, j’avoue avoir pas mal hésité à inclure le découd-vite parmi les 10 accessoires indispensables… mais je crois que j’aime bien les chiffres ronds et je ne savais pas lequel des autres supprimer ! Je l’ai tout de même mentionné ensuite, mais je dirais que pour les gens qui veulent juste faire des petits travaux manuels, j’ai préféré simplifier pour ne pas les effrayer ! 😉
Magique ton post 🙂
J’adore coudre à la mano (surtout parce que je ne sais toujours pas utiliser une machine… Fées mécano-couseuses si vous m’entendez…), hélas je le fais de moins en moins et toujours aussi maladroitement. Un passe-temps qui entre dans mes activités dites « méditatives »…
Tu pourras peut-être me renseigner sur le pourquoi du prix exorbitant des boîtes à couture (vide hein) qu’on trouve en merceries ? Hallucinant. Préfère encore m’en tenir à ma vieille boîte à biscuits, quitte à un jour la compartimenter moi-même…
Merci 🙂
Tu m’as fait bien rire avec ta boîte à biscuits… je t’avoue que je n’ai aucune idée du prix des boîtes à couture en mercerie car celle-ci me vient bel et bien de ma grand-mère et elle me l’avait offerte quand j’étais toute petite fille (j’ai caché au fond les premiers boutons que j’ai cousus avec elle, secret photographique 😉 )
Peut-être le mieux alors est de te fabriquer une trousse de couture (plutôt pour le petit matériel, il y a pas mal de démos sur internet) ou d’essayer de mettre la main sur une vraie boîte lors d’une foire au troc ou un vide-grenier ? Il y a des vieux modèles de boîtes à coulisse et à tiroirs épatants, et je ne crois plus qu’on en ferait des comme ça maintenant 🙂
C’est vrai que je n’ai jamais pensé à en chercher une en vide-greniers… C’est pourtant pas faute d’en faire ! Je le note dans un coin de mon crâne… 🙂
Pour ce qui est de ma boîte à biscuits, attention c’est de la belle hein ! Avec bigoudènes sexy et tout ! :-p
Pour te répondre, Laura tricote avec du fil acrylique en général et ses aiguilles sont en bois 🙂 elle m’a un peu contaminé du tricot cet hiver !
Je note bien tout ça précieusement, je suis une vrai bille en couture. J’en ai même pas en fait de boîte, je pique dans celle de la maison, mais j’aime pas les accessoires dedans. Je les trouves pas beaux, pas pratiques – bref, si j’investissais dans tout ça moi-même ça me plairait peut-être plus de m’y mettre. C’est bête, mais quelque chose de joli me donne plus envie.
Merci pour Laura ! 😉
Et bien, tu dis que la couture n’est pas ton fort, mais si tu t’es mise au tricot, c’est déjà super !
Pendant longtemps, j’avais du matériel de mauvaise qualité, glané dans des bazars à trois francs six sous, que je rangeais en vrac dans une boîte à biscuits… tu parles d’une motivation pour coudre ! C’est vrai qu’avoir une jolie boîte, du matériel que tu aimes et des accessoires assez complets donne beaucoup plus envie de s’y mettre. C’est un peu comme en cuisine : quand on n’a que des couteaux émoussés et des vieilles poêles rouillées, ce n’est pas franchement la joie pour vouloir un beau rendu – quand on a des choses qui nous plaisent vraiment ou qu’on a investi dans un élément en particulier, on a tout de suite envie de s’y mettre ! C’est un peu un cercle vertueux, je dirais… 🙂
Bah voilà, une boîte à biscuit, c’est le bazard, tout se balade et on retrouve rien. L’analogie avec la cuisine, le bon matériel est juste, j’ai envie de cuisiner avec des choses belles, c’est bête de se baser sur l’esthétique mais ça donne plus de motivation 🙂
On est humain après tout 😉
Pour moi, le découd-vite est absolument indispensable ! Comme ma façon d’apprendre un nouveau montage est de commencer par me planter et le faire à l’envers, je ne peux pas m’en passer… D’ailleurs, c’est fou le nombre incalculable de façon de monter une fermeture éclaire à l’envers !
Oui, tu as raison, j’ai oublié de le mettre dans cet article ? Allez, on en est aux 10+1 accessoires indispensables d’une boîte à couture ! 😉
Bonjour, je trouve ce blog d’excellente qualité autant par son écriture parfaite que pour son contenu.
Je m’abonne sans hésiter en espérant qu’il y aura régulièrement des conseils couture. En effet ma petite-fille (6 ans) et moi nous lançons dans la couture, catégorie « très débutantes ». A bientôt et merci de vos conseils.
Bonsoir,
J’aimerais pouvoir offrir une boîte à couture comme la votre à mon épouse (pour son anniversaire). Pouvez-vous me dire où je peux trouver ce modèle (vide, bien sûr) ?
Merci d’avance.
Philippe
Oh, je suis désolée, c’est ma grand-mère qui me l’a offerte quand j’étais petite, il y a plus de 20 ans ! Et je ne sais vraiment pas où elle l’avait achetée…
je recherche quelqu’un qui puisse me dire ce que je dois mettre dans ma boite à couture étant débutante